Générations d'hier et d'aujourd'hui : l'Algérie nous appelle

"Si le pouvoir se montre fort c'est parce que nous sommes déunis"
"Si le pouvoir se montre fort c'est parce que nous sommes déunis"

Après cinquante années d'indépendance chèrement payée, l'Algérie continue de vivre dans un marasme multidimensionnel : socio-économique, culturel et de gouvernance.

La cause originelle est incontestablement - de l'avis de bon nombre de spécialistes et acteurs nationaux- la substitution de la violence et de la force à la légitimité institutionnelle. L'été de la discorde a été le point de départ officiel, le point de départ officieux fut l'assassinat de Abane Ramdane.

Plusieurs générations se sont dressées face à une dictature abjecte, des grands noms de la guerre de libération nationale furent assassinés, poussés à l'exil ou embastillés. Des universitaires des années 70 et 80 ont porté jusque dans les geôles d'un régime despotique et autoritaire des revendications de démocratie, de pluralisme politique, de culture et langue amazighes et des droits de l'homme. Les années 90 ont vu le peuple algérien s'élever contre l'idéologie intégriste et combattre son bras armé le terrorisme. Corps constitués, journalistes, hommes et femmes de lettres et des arts, professeurs de médecine et d'université, citoyens lambda ont bravé la mort jusqu'au sacrifice pour que vive notre pays. Les années 2000 ont également marqué l'histoire du long combat démocratique à travers les 127 victimes du printemps noir, tombées sous les balles assassines d'un régime maffieux et autiste, ainsi que l'émergence de syndicats autonomes représentant une large frange des secteurs économiques et socioprofessionnels que ce pouvoir ne cesse de bâillonner.

Aujourd'hui, notre génération refuse le découragement, l'éparpillement de tous ces combats, le déni qui frappe ces sacrifices. Afin de rallumer cette flamme, nous disons : union. Ce mot qui fut galvaudé à satiété par les organisations de masse, satellites d'un régime régionaliste, haineux et cultivant la culture de la division, a été travesti, dépouillé de toutes les valeurs qu'il véhicule Depuis la nuit des temps, ce mot fut porté par notre société pas uniquement à travers sa forme : organisation sociologique, entraide et solidarité, mais surtout à travers son fonds : luttes successives contre les envahisseurs, protection de notre civilisation, culture et langue contre l'anéantissement, avec toutefois une ouverture sur notre environnement.

A toutes ces personnalités qui sont nos aînés dans le combat démocratique, issues des scènes politique, syndicale, culturelle, artistique et associative, nous disons : unissez-vous, unissons -nous. Face à nous, nous avons un régime vieillissant, malade et incompétent, dont les clans s'entredéchirent perpétuellement mais demeurent toujours "unis" pour se partager la rente et pour dépecer l'Algérie.

A partir de là, pour toute personne qui porte notre pays dans ses veines et dans ses tripes, le choix ne s'impose même pas : laisser l'Algérie se perdre dans l'abyme, précipitée par un régime voyou et illégitime, ou soustraire le pays et le peuple de cette emprise carnacière pour enfin les conduire avec sérénité et détermination vers le rivage qu'ils méritent, celui des lumières. Dans une de ses merveilles poétiques, Aït Menguellet dit : "Même si vous avez peur, ils prendront la fuite en vous voyant unis".

Ali-Ouelhadj Arab, docteur vétérinaire

Hamel Abderrahmane

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Quelqun EncoreQuelqun

"... A toutes ces personnalités qui sont nos aînés dans le combat démocratique, issues des scènes politique, syndicale, culturelle, artistique et associative, nous disons : unissez-vous, unissons -nous... "

Votre appel devrait être re-dirigé; car des "personnalités" au sens "autorité morale" comme vous l'écrivez, je n'en vois pas. Quant au "ghachi", il y a belle lurette qu'il figure au rang de "groupuscules hétérogènes" car oulach "un peuple" ou "une société civile" au sens "groupe homogène" (en termes d'intérêts, de parcours, d'aspirations...)

Il suffit, pour cela, de vous rappeler le fameux printemps noir que vous citez; y a-t-il eu "tâche d'huile" en âne-j'ai-ri ?? Non, oulach ! Comme du temps de la Guerre d'Indépendance durant laquelle il se disait (entre autres) "... malhoum zwawa m'3â nsara ??"

Autrement, j'ai été trahi par un rictus (je le confesse) à la découverte de la signature de l'articule ci-haut : Ali-....., Docteur VETERINAIRE. Voilà une idée de génie!! Faire prendre en charge "la populace" par des vétérinaires!

A titre personnel, je me rappelle encore de quelques matchs de football opposant la JSK à El Harrach, à Belcourt, au MCA à ALger et auxquels j'avais assisté dans les années 90. Des "boucheries" dans les gradins et autour des stades, ainsi que des slogants du genre "... Lékbayél, retournez dans vos grottes... " par ceux-là mêmes que l'Etat âne-j'ai-rien avait extraits à leur ruralité millénaire en les entassant dans les bidovilles de Bab El Oued, El Harrach, Barraqui... et qui -des années plus tard- allaient grossir les rangs du FIS, puis ceux des GIA.

Nighak à miss t'mourth, fékthagh lahna avec votre "universalisme" à tout va! Comme disait Djeha "... ma ara délhaq ghar warrawiw, adh yémna3 Rabbi aqarrouyiw", c'est d'une telle lucidité !!

Sinon, quand vous aurez réussi à mettre la main sur ce fameux PEUPLE au cette fameuse SOCIETE CIVILE, vous reviendrez m'en informer dhi lâ3naya nwéne!