Tunisie : bras de fer Ali Laarayedh - salafistes radicaux

Les salafistes tunisiens s'en prennent au chef du gouvernement
Les salafistes tunisiens s'en prennent au chef du gouvernement

La déclaration du Premier ministre tunisien Ali Laarayedh, selon lequel Abou Iyadh, chef islamiste radical, entretient des liens étroits avec Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) est perçue comme une déclaration de guerre par les salafistes radicaux tunisiens. Ces derniers menacent le chef du gouvernement qui ne tremble pas.

"Aux sages d’Ennahda, s’il en reste, retenez votre malade. Sinon, il sera la cible de notre guerre qui le fera tomber". La menace est catégorique. Elle provient des partisans d’Abou Iyadh, chef jihadiste tunisien présumé. Un véritable bras de fer oppose salafistes radicaux, partisans d’Abou Iyadh, au gouvernement tunisien ces derniers jours. La tension est vite montée d’un cran. Le gouvernement actuel accuse le mouvement du chef jihadiste d’entretenir des liens très étroits avec Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et tente de démanteler l’organisation salafiste.

"Une faction salafiste qui prône la violence et le terrorisme"

Tout commence le 26 mars dernier. Alors qu’il accordait une interview au journal français Lemonde.fr, le Premier ministre tunisien, Ali Laarayedh fait une déclaration lourde de conséquence. Il affirme l’implication d’Abou Iyadh dans plusieurs incidents de violence et dans des affaires de trafic d’armes. "Il y a une faction du salafisme qui prône la violence et le terrorisme. Cette faction est en guerre avec l’Etat et la société". Ali Laarayedh va plus loin et annonce que le ministère de l’Intérieur est sur le point d’arrêter Abou Iyadh. Mais ajoute que ce dernier reste caché entre ses adorateurs.

Les salafistes haussent le ton

Une déclaration provocante. Abou Iyadh affirme sur son site internet qu’il jettera le gouvernement d’Ali Laarayedh dans les "oubliettes de l’histoire" si son gouvernement s’attaque à son organisation. Le ton est menaçant. "Ennahda doit se rattraper avant que nous ne passions à l’acte. La réponse sera ce que vous verrez de vos propres yeux et non ce que vous entendrez".

Le gouvernement tunisien déclare la guerre

Des menaces qui ne font pas trembler le gouvernement tunisien. Dans son interview avec le journal français, Ali Laarayedh reste très ferme. "Nous sommes décidés à agir avec rigueur et fermeté qu’exige la situation. Il y a un mois, j’ai invité tous ceux qui détiennent des armes à les restituer contre la garantie qu’ils ne seraient pas poursuivis".

Un gouvernement qui ne tremble pas. Mais qui mesure le danger du mouvement. "Tous les salafistes n’utilisent pas la violence. Mais le modèle de société qu’ils prônent constitue un danger. Cette approche a un problème avec le passé, un problème avec la modernité. Mais il faut essayer de faire la différence avec les salafistes jihadistes, qui ont recours à la force et représentent un risque contre lequel aucun Etat n’est vraiment immunisé". Le Premier ministre se veut plus téméraire. Il va jusqu’à déclarer une guerre ouverte aux salafistes radicaux. "Nous savons que les jihadistes salafistes ne rendront pas les armes. Nous allons vers un affrontement. C’est presque inévitable".

Un chef djihadiste mystérieux ?

Agitateur patenté, Abou Iyadh est recherché par la police tunisienne. Il est accusé d’être impliqué dans l’attaque de l’ambassade des Etats-Unis en Septembre. Quatre personnes y avaient perdu la vie. Les autorités tunisiennes affirment que l’assassinat de l’opposant, Chokri Belaid, le 6 février dernier, a été perpétré par un salafiste.

Afrik.com

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