Démocratie en Algérie : les raisons de l’échec et les conditions de succès (II)

Relayé par sa clientèle, le système est rodé, et ne laisse aucune fenêtre de liberté pour un changement en profondeur.
Relayé par sa clientèle, le système est rodé, et ne laisse aucune fenêtre de liberté pour un changement en profondeur.

C’est en quittant l’orbite du système en place que l’on arrive à s’en affranchir et évoluer librement et correctement (deuxième partie et fin).

Vingt-trois longues années n’auront pas été suffisantes pour l’opposition de s’affirmer ni de se transformer en une force incontournable. Tous les partis politiques gravitent, tour à tour, autour du noyau d’un système politique qu’ils voudraient voir changer de lui-même alors qu’il en est objectivement incapable. C’est un système qui a un pouvoir régénératif incontestablement établi. Tous ceux qui s’en sont approchés ont fini par se transformer en se fondant dans son creuset idéologique et corrupteur. 

Inutile de citer des cas précis car tout le monde connaît ces partisans de la démocratie devenus de fervents défenseurs du despotisme et ces islamistes qui se sont accommodés des choses de la vie publique en soutenant ce même despotisme qu’ils prétendent combattre. 

Une soixantaine de partis politiques qui n’arrivent pourtant même pas à structurer le un dixième de la population au vu des taux très faibles de participation aux différentes élections organisées depuis près d’une vingtaine d’années. Le peuple évolue loin des partis politiques en place. Il refuse de les rejoindre pour des raisons multiples dont leur manque de crédibilité et surtout parce qu’il ne croit pas aux valeurs qu’ils véhiculent ou qu’ils voudraient véhiculer. Dans le meilleur des cas, les citoyens sont livrés à eux-mêmes et dans le pire aux promoteurs de l’obscurantisme béant ou au nationalisme asservissant. 

Pour la réussite de la démocratie, il est temps que les partis de la mouvance démocratique se déconnectent du système en place et aillent à la rencontre du peuple pour le délivrer de l’obscurantisme et lui inculquer le véritable patriotisme. C’est une œuvre de longue haleine qui nécessite beaucoup de sacrifices, beaucoup de patience et surtout de beaucoup de pédagogie. Les discours conservateurs sont omniprésents du fait de la pléthore des chaînes de télévision qui émettent de partout dans le monde et particulièrement des pays du Golfe persique. Ajoutez à cela les sermons et oraisons dans les mosquées et partout sur les espaces publics. 

Compter faire réaliser la mutation vers un système démocratique dans un climat aussi défavorable pour ne pas dire hostile relève de l’irréalisme et du romantisme politique. Les conservateurs et les nationalistes ont une longueur d’avance de plusieurs décennies pour ne pas dire de plusieurs siècles. Leur pensée commune est asservissante. Elle sert de fondement idéologique au despotisme que nous combattons. 

Abdellaziz Djeffal

Secrétaire national chargé de la formation à Jil Jadid.

Lire aussi: Démocratie en Algérie : les raisons de l’échec et les conditions de succès (I)

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Commentaires (10) | Réagir ?

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urfane

à jil jadid (couplé avec ben bitour), la devise régnante est : le système est mort, vive le système.

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amazigh zouvaligh

Il ne peut y avoir de démocratie là ou il y a l'arabo islamisme. Pour reprendre l'analyse de l'iminent sociologue Ibn Khaldoun, je cite:<< Tous les peuples de la terre peuvent faire un état, sauf les arabes>>Alors, si on ne peut faire d'état, automatiquement, il ne peut y avoir ni de societé, ni de civilisation ni de démocratie. Scrutez, analysez, observez, lisez.. et vous découvrirez, désormais de vous meme, que là ou il ya présence de l'arabisme, et de lislam, point d'état moderne, ni de démocratie, pas de positif...

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