Nord-Mali : les chefs terroristes d'Ansar Eddine à Alger ?

Iyad Ag Ghali, la clé du dialogue au Nord-Mali?
Iyad Ag Ghali, la clé du dialogue au Nord-Mali?

Plusieurs sources maliennes signalent la présence à Alger depuis quelques jours, du chef du groupe terroriste, Iyad Ag Ghali, accompagné d'une délégation pour un deuxième round du dialogue, au moment où l'intervention armée au Nord-Mali est saturée de contradictions au niveau international...

Selon les informations rapportées par plusieurs sites maliens, le chef de l’organisation terroriste Ansar Eddine affiliée à Al Qaïda au Maghreb islamique , Iyad Ag Ghali et son numéro 2 Ghabass AG Intallah, se trouveraient à Alger depuis peu, accompagné d’une délégation de son mouvement en vue de relancer les négociations entamées en juin dernier avec le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Les correspondants de presse sur place au Nord-Mali font état de l’absence du chef d’Ansar Eddine dans la ville de Kidal, son fief où il n’a pas fait d’apparition publique depuis septembre dernier alors que la population avaient l’habitude d’assister quasi quotidiennement "aux parades du grand manitou", selon l’expression imagée du site Maliweb.

L’hypothèse de la présence d’Iyad Ag Ghali à Alger depuis quelques jours signifierait le deuxième round des négociations après que son groupe terroriste avait été l’hôte d'Abdelaziz Bouteflika l’été dernier dans le premier processus du dialogue tout azimut pour trouver "une solution politique négociée" impliquant "toutes les parties" dans la crise malienne. Le groupe Ansar Eddine était alors donné favori dans ce dialogue d’Alger du fait qu’il est composé de transfuges touaregs ayant quitté avec armes et bagages le MNLA ( Mouvement national de libération de l’Azawad) dont les revendications autonomistes ont toujours inquiété Alger qui a aidé à leur répression  sous couvert de la médiation des autorités algériennes en 2006 par le "Traité d'Alger" au Nord-Mali entre le pouvoir militaire de l’époque et la rebellion touareg.

Pour Alger, le profil local du groupe terroriste Ansar Eddine dont le chef, Ag Ghali, a grandi à Tamanrasset où il a encore des relations avec les élus locaux et ses entrées secrètes à El Mouradia, est un atout pour un dialogue qui consiste à tenter de semer la discorde entre les groupes terroristes affiliés à Al Qaïda au Maghreb islamique, notamment entre Ansar Eddine et le Mouvement pour l’unité et le jihad en Afrique de l’ouest, auteur de l’enlèvement des fontionnaires consulaires algériens à Gao et de l’assassinat de l’un d’entre eux, Tahar Touati, l’algérie ayant refusé d’obtempérer à l’ultimatum du Mujao demandant expressément la libération des chefs terroristes d’Al Gaïda au Maghreb islamique arrêtés à Ghardaïa en août dernier. Le groupe terroriste d'Ansar Eddine ne s'est pas fait de déclarations sur ces événements.

Si l’hypothèse de la présence du "Toureg terroriste" Ag Ghali à Alger depuis quelques jours venait à se confirmer, cela expliquerait que la démarche dialoguiste d’Alger s’emploie à trier les "bons" et les "méchants" groupes terroristes d’Al Gaïda au Maghreb islamique. D’ailleurs, dans maintes déclarations du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, Ansar Eddine est donné pour un groupe terroriste dissident d’Aqmi, estimant que son chef qualifié de "spirituel" Ag Ghali est un élément incontournable dans les consultations d’Alger. Mais, depuis les négociations initiées par le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika qui a reçu à Alger des responsables de ce groupe touareg terroriste, la situation politique a évolué même si présentement, la décision de l’envoi des troupes ouest africaines au Nord-Mali soutenues logistiquement par la France observe des déclarations contradictoires, une situation de confusion dans laquelle Alger tente de conforter sa démarche anti-guerre.

Mais, Bamako et la Cédéao ne reculent pas et l’imminente intervention militaire au Nord-Mali a déjà créé un vent de panique dans les rangs des groupes terroristes qui s’attendent d'ores et déjà à des raids aériens sous peu. Selon les informations rapportées par des correspondants de presse présents dans les principales villes du Nord-Mali, Tombouctou, Gao et Kidal, une véritable psychose y règne. Les recrues engagées sur place par Al Qaïda au Maghreb islamique parmi les populations locales dès les premiers mois de l’occupation en avril dernier, déserteraient des rangs. Plusieurs sources signalent également, ces derniers jours, un début d’évacuation de nombreux bâtiments administratifs occupés par les groupes armés, dont le siège consulaire de l’Algérie devenue la résidence "officielle" de chefs du Mujao. Pour les observateurs, ce repli des groupes armés vers les zones désertiques avoisinantes est "stratégique".

Le groupe qui aurait quitté en premier la ville de Kidal est Ansar Eddine. Il aurait trouvé refuge dans les zones frontalières avec l’Algérie. Ce départ d’Ansar Eddine de Kidal signalé par plusieurs sources maliennes et de correspondants étrangers, participe-t-il d’une sdtratégie politique d’Alger afin d’isoler le Mujao et surtout Al Qaïda au Maghreb islamique dont les chefs sont algériens issus de l’ex-GSPC dont les groupes du "front intérieur" sont combattus par l’ANP.

La présence des têtes d’Ansar Eddine à Alger au moment du dernier quart d’heure d’une intervention militaire au Nord-Mali permettrait ainsi aux autorités algériennes d’avoir un allié de "poids" pour retarder cette intervention militaire, et ce avec l’appui des Etats-Unis. Hillary Clinton s'apprête à une rencontre avec Abdelaziz Bouteflika pour, officellement, passer en revue avec lui les détails de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU autorisant une opération militaire au Mali contre les islamistes contrôlant le nord du pays.

Mais pas seulement. Le rôle des émissaires du Qatar, nombreux à venir ces deux derniers mois à Alger, n’est pas à négliger. Le président Dioncounda Traoré s’est rendu lundi dernier à Doha accompagné d’une importante délégation. Le souverain qatari Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, a  promis que son pays s’impliquerait pour contribuer à une sortie de la crise par le dialogue; de quoi conforter Alger qui a annoncé avant l’adoption du Plan d’action du gouvernement Sellal plusieurs projets d’investissement en Algérie.

Enfin, faut-il préciser que l’interlocteur d’Alger, Ansar Eddine, qui n’a jamais démenti son affiliation à Al Qaïda au Maghreb islamique, s’est signalé, non par les prises d’otages, mais par des revendications politiques et idéologiques, notamment l’application de la chari’a islamique qu’il revendique comme préalable sans condition à toute négociation avec les autorités de Bamako. Force est de croire qu’avec Alger, ce préalable est acquis.

R.N

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Commentaires (6) | Réagir ?

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amazigh zouvaligh

Ansar Eddine est une fabrication du DRS, le génie maléfique, avec à sa tête Elpara, un élément des forces spéciales, tout cela pour empêcher le mouvement Azaouad Touareg, autonomiste, pour ne pas faire tache d'huile avec le MAK!

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Rabah

Jusqu'à quand la propagande neo-conservatrice occidentale continuera à nous marteler nos pauvres cerveau calcifiés avec le label AL QAIDA concocté au sein des officines des services secrets americain et occidentaux en general, ont-ils besoin à ce point de se justifier et devant qui puisqu'ils ont toute la puissance entre leurs mains. C'est la course poursuite à la recolonisation de l'Afrique à grande echelle et revoilà les anciens colonisateurs aiguisant chacun ses armes et bavant de tout leurs morale propagandiste sur les pauvres tiers-mondistes que nous sommes.

Avec le slogan phare qui est le leurs, ils viennent nous delivrer du cancer islamiste qui n'est que le nouveau rejeton dû au viol subi par nos societé soumises. Le tortionnaire qui vient liberer sa proie de la torture qu'il lui inflige.

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