Plans d'action et de dialogue : Les supermarchés de Bouteflika

Une poignée de mains ferme.
Une poignée de mains ferme.

Les déclarations à foison sur le Plan d'action du gouvernement et sur la démarche dialoguiste avec Al Qaïda au Maghreb islamique constituent les supermarchés de Bouteflika destinés à tromper le citoyen sur la marchandise.

Le pouvoir de Bouteflika ne sait plus où donner de la tête face à deux fronts pour lesquels il se fait lui-même le promoteur aux aguets. Il s'agit du Plan d'action du gouvernement Sellal saturé d'annonces, de déclarations, de promesses et d'un trop plein d'arrogances; et de sa démarche dialoguiste au Nord-Mali pour laquelle il cherche désespérément des soutiens auprès d'intermédiaires internationaux de dernière minute qui ne pèsent pas lourds sur l'échiquier politique des puissances occidentales. Quels rapports entre le Plan d'Action de Sellal et le Plan du dialogue au Nord-Mali.

D'abord, ils se rencontrent par le fait qu'ils portent, tous deux, un faux dialogue et mettent la charrue avant les boeufs. Le Plan d'action du Premier ministre qui se targue de rétablir le dialogue de confiance rompu avec le citoyen algérien ne fait que souligner l'isolement du pouvoir qui déploie une panoplie de mesures socioéconomiques dans un champ sociopolitique minée par la corruption, la prédation et une mascarade électorale qui remet en selle un ex-parti unique "majoritaire" dans une APN administrée et fichée par le ministère de l'Intérieur. Ce Plan d'action de Sellal s'avère être une supercherie de supermaché masquée destiné à tromper le citoyen et à le détourner des véritables enjeux politiques. Le champ politique est fermé, le pouvoir ne cache plus ses méthodes répressives contre les militants des droits de l'homme, les syndicats autonomes, affiche sa détermination, selon les dernières déclarations de M. Sellal à "nettoyer la rue", "maintenir l'ordre public" par tous les moyens. Les mesures prises prétendument contre les marchés illicites, le chômage des jeunes, l'inertie et les scandales au sein des services publics, à défaut d'être hiérarchisés, se neutralisent et deviennent obsolètes face à une réalité qui les dément. Le scandale de la fraude de documents de l'état-civil dans l'APC de Tizi-Ouzou, les produits alimentaires périmés contrefaits, les détournements de biens publics, ne sont pas des actes isolés pouvant être circonscrits comme tels; ils sont la manifestation d'une corruption systémique qui ne peut être combattue que par la neutralisation du système politique et idéologique qui la porte et la fructifie. L'accaparement de Sonatrach par la famille de Bouteflika, une institution judiciaire qui se plie aux injonctions des milieux de la maffia politico-financière, des processus électoraux corrompus destinés à une redistribution de la rente pétrolière et au blanchiment de l'argent du racket, des faux barrages terroristes et des narcotrafiquants d'Alger au Sahel..., devant tout cet édifice bâti sur le mensonge, la délation, le Plan d'action du gouvernement Sellal parait vraiment ridicule, une poudre aux yeux dont les fardages ne tiennent pas.

C'est le même piège de tromperie qui est au coeur du processus du dialogue défendu par l'Algérie qui se targue d'être "un élément incontournable dans la crise malienne". Ce plan de la démarche dialoguiste avec les groupes terroristes d'Al Qaïda qui occupent le Nord-Mali - et il n'y a pas d'autres interlocuteurs que ceux-là - fait surtout objet d'une campagne médiatique assommante, comme le supermarché du Plan d'action de Sellal, dans la plus complète précipitation, déroute et opacité. Le nombre de "missions" du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, dans les pays du Sahel et au Mali, n'ont abouti qu'aux même déclarations creuses sur l'"impératif" du dialogue dans la région.

Le Plan d'action de Sellal et le Plan du dialogue au Nord-Mali ont surtout en commun le fait qu'ils ont été portés par les réformes de Bouteflika et restent tributaires de son pouvoir absolu. Dans toutes ses déclarations, Abdelmalek Sellal n'oublie de préciser que "son" Plan d'action a pour priorité d'"approfondir le programme du président de la République" ordonnateur des réformes. A son silence sidéral de l'hiver mortel en Kabylie aux émeutes électriques de l'été pourri, s'opposent la jactance de son gouvernement. De même, pour le Plan du dialogue dans la crise malienne, les déclarations du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, les missions non stop d'Abdelkader Messahel et des nombreux représentants d'Abdelaziz Bouteflika, sont dictées par la première action du chef de l'Etat en engageant un dialogue, celui-là réel et secret, avec le groupe terroriste d'Al Qaïda, Ansar Eddine, à Alger, sans en référer à Bamako, encore moins à ses ministres concernés.

Aussi, le Plan d'action du gouvernement Sellal et le Plan du dialogue au Nord-Mali procèdent de la même corruption profonde et généralisée que le pouvoir tente de saupoudrer par des actions ponctuelles, factices et éphémères.

R.N

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Khalida targui

Bien parlé RN, mais tout ce qu'ils font ils ne le font pas pour nous mais pour l'international, nous on ne compte pas. Moi dans le cas d'Aqmi, je ne comprend pas comment il peut se cacher dans un désert avec ses troupes et tout son arsenal de guerre chipé à la Libye. En Afghanistan Ben Laden avait des montagnes et il était super riche pas besoin d'attendre une rançon. L'armée algérienne qu'on dit la meilleure du continent se fait ridiculiser par ce terro inculte c'est bizarre bizarre, mon avis c'est du trafiqué à 100%