Sahel : un djihadiste français d'Aqmi menace la France et les Etats-Unis

Le djihadiste français.
Le djihadiste français.

Le site d'informations Sahara Media a mis en ligne mardi la vidéo d'un djihadiste français, qui sous le nom d'Abdel Jelil met en garde la France, les Etats-Unis et l'ONU contre une intervention contre les groupes islamistes qui occupent l'Azawad, dans le nord du Mali.

Le site mauritanien d'informations Sahara Media a mis en ligne mardi la vidéo d'un djihadiste français, Abdel Jelil, dans laquelle il met en garde la France, les Etats-Unis et l'ONU contre une intervention militaire dans le nord du Mali. Vêtu d'une tunique beige, d'un turban noir et portant une moustache et un bouc, l'homme apparaît devant un fond noir portant le sigle d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), un fusil-mitrailleur posé à ses côtés.

La vidéo dure un peu plus de onze minutes au cours desquelles le jihadiste, qui s'exprime en français, tient des propos anti-Occidentaux et anti-Israéliens. Selon le correspondant de Sahara Media dans le nord du Mali, elle a été tournée lundi.

S'adressant aux présidents français, américain et à l'ONU, Abdel Jelil les met en garde contre une intervention militaire "au Sahel et plus particulièrement dans le nord du Mali" qui "sera la cause (...) d'une catastrophe humaine et humanitaire". Il demande "au peuple français de s'opposer à toute agression qui ne serait pas dans son intérêt". La France, comme l'Onu et Washington soutient une intervention militaire de la Cédéao dans l'Azawad pour chasser les narco-islamistes qui y font régner la terreur. Même si rien n'est encore acté, elle est en discussion est en préparation. Pour le moment seule l'Algérie affiche franchement son opposition à cette intervention militaire, préférant dialoguer avec les groupes qui rejettent le terrorisme, à comprendre essentiellement Ansar Dine, dont une délégation a déjà été reçue par le président Bouteflika. Il y a aussi le MNLA, mais son exigence d'indépendance de l'Azawad ne cadre pas avec les plans d'Alger.

Ce terroriste islamiste se dit "d'origine française", il affirme qu'il vit à Tombouctou (nord-ouest du Mali) depuis deux ans avec sa femme et ses cinq enfants. La bannière affichant le nom d'aqmi atteste de la présence de cette organisation terroriste dans l'Azawad au côté du Mujao et d'Ansar Dine.

Fin septembre, le quotidien français Le Monde avait révélé que des Français avaient pour la première fois été identifiés dans les rangs d'Aqmi au Sahel. Une source sécuritaire malienne avait alors indiqué que l'un était un "jihadiste pur", mais que l'autre, "se présentant sous le nom de Abdel Jelil et qui vit avec son épouse maghrébine et leurs enfants dans le nord du Mali", n'était pas "un véritable jihadiste", mais qu'il avait "épousé" leur cause.

Six français sont détenus en otage par Al Qaida au Maghreb islamique quelque part dans le Sahel. Quatre Algériens, si l'on suppose que le vice-consul n'a pas été tué comme le suppose Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, sont eux aussi retenus dans l'Azawad par le Mouvement de l'unité pour le jihad en Afrique de l'Ouest. Ce qui complique la tâche et inquiète les services secrets français, ce sont aussi les nouvelles filières de djihadistes français qui rejoignent le Sahel. Sans oublier les cellules dormantes de salafistes radicalisés qui se constituent en France.

Hamid Arab/AFP

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