Syrie : un double attentat suicide contre les services de sécurité à Damas

Un double attentat commis par un groupe armé islamiste a causé de nombreux morts.
Un double attentat commis par un groupe armé islamiste a causé de nombreux morts.

Alors que les forces armées ont lancé une offensive sur la région de Homs, un attentat revendiqué par le Front al-Nusra a fait de nombreuses victimes au siège des services de sécurité de l'armée de l'air, le plus grand centre de détention de la province de Damas.

Des dizaines de personnes ont été tuées par un double attentat suicide à la voiture piégée contre l'un des principaux sièges des redoutés services de sécurité de l'armée de l'air, a indiqué mardi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). "Des dizaines de personnes ont été tuées dans l'attaque contre le siège des services de renseignements, et on ignore le sort des centaines de prisonniers qui s'y trouvaient", a affirmé le chef de cette organisation Rami Abdel Rahmane. Le Front al-Nusra, un groupuscule djihadiste, a revendiqué l'attaque perpétrée lundi soir.

Le site visé est le plus grand centre de détention de la province de Damas, selon Rami Abdel Rahmane. "Je tiens pour responsable du sort des détenus, non seulement ceux qui ont mené l'attaque, mais également le régime qui détient dans ses geôles des milliers de prisonniers", a-t-il ajouté. "Le Jabhat al-Nusra (front du soutien) ne se soucie pas des victimes collatérales". Le Front al-Nusra a revendiqué ces attentats sur Facebook, évoquant deux véhicules piégés, dont une ambulance, bourrés de plusieurs tonnes d'explosifs et conduites par deux kamikazes.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé mardi le régime syrien à décréter un cessez-le-feu unilatéral, et demandé aux forces d'opposition de le respecter, lors d'une conférence de presse commune à Paris avec le président François Hollande. Vainement, ce sont comme le terrain de la guerre de le prouve chaque jour, que de phrases sans prégnance sur la terrible réalité. "J'exhorte les forces d'opposition à accepter ce cessez-le-feu unilatéral, si et lorsque le gouvernement syrien l'annonce", a poursuivi le secrétaire général de l'ONU, ajoutant discuter de cette question avec "les Etats clés du Conseil de sécurité et les Etats de la région". "J'exhorte à nouveau les pays qui fournissent des armes aux deux parties d'arrêter d'envoyer ce matériel militaire. Une militarisation accrue ne fera que mettre le peuple syrien dans une situation plus difficile, la seule solution est une résolution politique par un dialogue politique", a martelé M. Ban.

Offensive contre la région de Homs

Le régime poursuit la destruction systématique des villes rebelles. Jamais dans l'histoire, un régime ne s'est aussi violemment attaquée à son peuple, tuant en centaines chaque jour, jetant dans les rues de l'exil des millers d'autres Syriens et détruisant villages et quartiers entiers. L'armée syrienne a lancé une énième offensive pour tenter d'anihiler d'ici la fin de la semaine les poches de résistance à Homs, surnommée par les rebelles "capitale de la révolution", et s'emparer de la localité voisine de Qousseir, assiégée depuis près d'un an. La province de Homs est la plus grande et la plus stratégique du pays. Frontalière du Liban et de l'Irak, elle relie le nord et le sud de la Syrie. Des militants à Homs ont estimé qu'il s'agissait d'un "assaut sans précédent". "Les destructions sont énormes", a déclaré un dissident se présentant sous le nom d'Abou Bilal. "Si l'armée rentre, ce sera un massacre". Encerclée depuis fin 2011, Qousseir, où résidaient avant la révolution 30.000 habitants, est quasiment désert.

Abdel Basset Sayda, chef du Conseil national syrien (CNS), la principale coalition d'opposition, s'est rendu lundi en Syrie. Il s'agissait de son premier déplacement en Syrie depuis sa désignation en juin. il a visité la localité de Bab al-Hawa, frontalière de la Turquie, dans la province d'Idleb. Il a notamment rencontré les chefs des conseils militaires de l'ASL pour les provinces d'Alep et d'Idleb, lors d'une réunion consacrée en partie à la question du financement et du soutien aux groupes rebelles de ces régions du nord-ouest du pays.

Avec AFP

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