Syrie : la région de Damas pilonnée par les forces du régime

L'historique Alep devenue un tas de ruines sous les bombes de Bachar Al Assad
L'historique Alep devenue un tas de ruines sous les bombes de Bachar Al Assad

Le régime syrien affichait mardi sa volonté de porter un coup décisif à la rébellion, avec une offensive dans la région de Damas et l'envoi de renforts à Alep.

La région de Damas sous les bombes du régime. A Douma, ville rebelle au nord-est de la capitale, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a recensé huit morts mardi : deux civils tués dans des bombardements des forces gouvernementales et six soldats tués dans une attaque lancée par les rebelles contre un centre médical accusé d'abriter des snipers. De nombreux habitants ont fui la localité.

Selon le quotidien officiel al-Baas, c'est bientôt "la fin des opérations de sécurité dans l'ensemble de la province de Damas". Les forces gouvernementales "ont détruit de nombreux stocks d'armes et saisi de grandes quantités de munitions et d'équipements dont des mitrailleuses fabriquées en Israël, ce qui augure de l'approche de la fin des opérations de sécurité dans l'ensemble de la province de Damas", affirme le journal. Une affirmation difficile à vérifier.

Des renforts à Alep. Le quartier de Hanano City a été violemment bombardé, d'après l'OSDH, et de nouveaux affrontements ont éclaté dans la vieille ville, selon des habitants. Six jours après le lancement par les rebelles locaux d'une offensive qui n'a pas permis d'avancée majeure, le journal al-Watan, proche du pouvoir, a affirmé que de "nouveaux renforts" militaires avaient été dépêchés dans la deuxième ville du pays. "Ceci est un signe de la détermination de l'armée syrienne pour gagner au plus vite la bataille d'Alep" face à des rebelles "fatigués", souligne le journal. Grotesque argumentaire ressassé depuis des mois par les organes d'information de ce régime criminel. Mais contrairement à ces affirmations, il faut voir plutôt l’incapacité des énormes forces engagées par le régime à faire taire les insurgés. Malgré les violents bombardements, le pilonnage incessant de la ville, l’Armée syrienne libre tient encore fermes ses positions.

Un accrochage inédit à la frontière turque. Des tirs de l'armée d'Ankara ont tué un combattant kurde syrien proche de l'organisation PKK et blessé deux autres, dans un incident inédit depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011, selon l'OSDH. L'accrochage s'est produit dans la province syrienne à population kurde de Hassaka (nord-est), contrôlée par les milices kurdes depuis un retrait sans combat des forces régulières syriennes en juillet.

L'avertissement de l'Iran. Lundi, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé le régime syrien "à montrer de la compassion pour son propre peuple" et a solennellement mis en garde Damas contre toute utilisation de son arsenal d'armes chimiques. L'appel a été relayé par Téhéran, principal allié régional de la Syrie. Le ministre iranien des affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, ayant souligné en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, que "si cette hypothèse se vérifiait (...), ce serait la fin de tout". "Si un pays quel qu'il soit, y compris l'Iran, utilise des armes de destruction massive, c'est la fin de la validité, de la légitimité (...) de ce gouvernement", a insisté le représentant iranien. Les violences ont fait 156 morts en Syrie lundi, dont 84 civils selon l'OSDH. Le conflit a fait plus de 30.000 morts depuis son début en mars 2011, toujours selon cette source.

Le Hezbollah combat aux côtés du régime

Un commandant du Hezbollah et plusieurs autres combattants de ce mouvement chiite pro-iranien ont été tués en Syrie, ont annoncé mardi un responsable des services de sécurité libanais et des militants syriens. Le Hezbollah a longtemps été accusé par l'opposition syrienne de soutenir le régime du président Bachar el-Assad au cours des 18 mois de conflit, ce qu'a récemment nié le mouvement.

Le corps du commandant Ali Hussein Nassif a été rapatrié au Liban dimanche et plusieurs autres dépouilles de combattants du Hezbollah ont été rapatriées ces derniers jours, a déclaré le responsable des services de sécurité libanais, qui a requis l'anonymat. Les conditions dans lesquelles ils ont été tués n'étaient pas connues dans l'immédiat. Selon Samer al-Homsi, un militant basé dans la province de Homs, Ali Hussein Nassif et d'autres personnes ont été tuées samedi lorsqu'une bombe a explosé au bord de la route, touchant leur véhicule, près de la ville de Qusair.

Avec AFP

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