Les rappelés du service national ont tenté de manifester à Alger

Nombreux les anciens rappelés qui ont été interpelés.
Nombreux les anciens rappelés qui ont été interpelés.

Devant la fermeture de tous les espaces d'expression la rue algérienne redevient de plus en plus le recours privilégié des protestataires de tous bords qui reprochent aux autorités l’indifférence dont ils estiment être l’objet.

Après les gardes communaux, c’est au tour des rappelés du service national d’investir la rue pour se faire entendre. Cependant devant la forte mobilisation policière, se rassembler n'est pas aisé. Comme toutes les tentatives de manifestation depuis des années, celle des appelés a été étouffée dans l'oeuf. Plusieurs d’entre eux étaient, lundi, interpellés lors de leurs rassemblement à la gare routière du Carroubier à la sortie est de la capitale, Alger.

Les protestataires qui se considèrent "marginalisés" clament avoir déposé leur "plateforme contenant 11 revendications le 3 avril (...) au Premier ministère", des revendication qui restent toujours sans suite. Les "promesses jamais tenues" attisent la colère des rappelés du service national qui menacent de durcir leur mouvement si aucune réponse n’est venue les rétablir dans leur "droit". La  "retraite militaire" qui fait partie de ces revendications est l’un des points sur lesquels s’arc-boutent les protestataires. Venus de plusieurs wilayas du pays, les rappelés du service national sont issus, à en croire les déclarations de leur chef de file, Abdelkader Benyattou, de cinq classes à partir de la classe 1995-96. Ils ne semblent point décolérer puisqu’ils réclament haut et fort la réponse immédiate et appropriée des autorités du pays.

Nombre d’entre eux réclament une retraite militaire dans le cadre de la loi sur la réconciliation nationale en soutenant qu’ils ne jouissent d’aucune couverture sociale. La décision du gouvernement de revoir à la hausse la pension des retraités de l’armée ajoute une "dose" d’espoir à ces "mécontents" qui campent sur leur décision de maintenir le jusqu’au-boutisme pour faire valoir leurs "droits". Face à ce qu’ils continuent de qualifier de "marginalisation" de la part des pouvoirs publics, les rappelés ne comptent pas quitter la rue qu’ils considèrent comme une tribune appropriée pour l’expression de leur mécontentement.

L'armée nationale populaire avait rappelé des milliers de jeunes au service militaire de 1993 à 1996/1997 pour faire face aux hordes criminels des groupes islamiques armés. Devant la multiplication des attentats dans plusieurs régions reculées du pays, il fallait renforcer les rangs et reconquérir des zones un temps occupées par des groupes terroristes. Pour ce faire, le ministère de la Défense à eu recours aux rappelés. Beaucoup de ces derniers ont fait plusieurs mois en plus de leur service, des centaines y ont laissé leur vie. Peut-être des milliers, car aucun chiffre n'est rendu public par le MDN.

Sofiane Ayache/Afrik.com

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Khalida targui

Les pauvres, ils ont tenté de manifester mais ils sont immatures car ils ignorent la liberté responsable. Au fait c'est quoi une liberté responsable ? Avis de recherche, on attend de la trouver

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djamel rami

L' état n' a plus rien à donner, tout à été offert aux terroristes repentis.