Mali : Bamako et la Cédéao d'accord pour le déploiement d'une force africaine

Les ministres maliens des Affaires étrangères Tieman Coulibaly (g) et de la Défense Yamoussa Camara (d), à l'ouverture d'une réunion de la Cédéao, le 17 septembre 2012 à Abidjan
Les ministres maliens des Affaires étrangères Tieman Coulibaly (g) et de la Défense Yamoussa Camara (d), à l'ouverture d'une réunion de la Cédéao, le 17 septembre 2012 à Abidjan

Le Mali et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont trouvé un "accord" sur les conditions de déploiement d'une force africaine au Mali, avec un QG à Bamako, ont déclaré les ministres malien et ivoirien de la Défense à l'AFP et RFI dans la capitale malienne dimanche.

"Il faut saluer l'accord que nous venons d'obtenir avec nos frères maliens. Aujourd'hui, on peut dire que le Mali et la Cédéao sont en phase pour des opérations de troupes sur le territoire malien", a déclaré le ministre ivoirien de la Défense, Paul Koffi Koffi au côté de son homologue malien, Yamoussa Camara, qui l'a confirmé. Paul Koffi Koffi venait d'être reçu par le président malien Dioncounda Traoré, en compagnie du ministre ivoirien de l'Intégration africaine, Ally Coulibaly.

"Quand on parle de troupes, ce sont des troupes de la Cédéao, et non étrangères. Et là, le Mali est d'accord", a ajouté le ministre ivoirien de la Défense. A la question de savoir si cet accord autorisait le déploiement de troupes sur tout le territoire "y compris Bamako", il a répondu : "Tout force qui se déploie a besoin d'avoir une base. Et tout le monde est d'accord".

Le ministre malien de la Défense, Yamoussa Camara, a ensuite confirmé que "le Mali est actuellement en phase avec la Cédéao, après quelques clarifications". Il a ensuite précisé que "bien entendu, le quartier général (des forces de la Cédéao) sera à Bamako".

Début septembre, Dioncounda Traoré avait officiellement demandé son aide à la Cédéao, alors que le Nord du pays est contrôlé depuis près de six mois par des groupes islamistes armes proches d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui y ont imposé la charia (loi islamique). Mais le président malien s'était notamment montré opposé au déploiement de "forces militaires combattantes" à Bamako même, et la Cédéao avait demandé au Mali de revoir sa position.

"Il fallait harmoniser les positions. Cette visite rapide a été utile", a déclaré de son côté à l'AFP une source proche de la présidence malienne, selon laquelle une mission de la Cédeao est très rapidement attendue à Bamako, "pour mettre au propre" ce qui a été accepté par toutes les parties. La Cédéao, qui prépare depuis plusieurs mois le déploiement de 3.300 soldats au Mali, attend de se mettre d'accord avec le Mali pour transmettre à l'Union africaine (UA) un projet de résolution qui devrait, ensuite, être examiné par le Conseil de sécurité des Nations unies.

Samedi soir, Yamoussa Camara avait rencontré à Abidjan le président Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao, à qui il avait remis un message du président malien. M. Camara avait alors assuré que le déploiement de forces ouest-africaines à Bamako était possible à condition qu'il se déroule avec "discrétion" pour ne pas choquer la population.

Dans un message à la Nation, vendredi soir, le président malien avait souhaité une libération du Nord par "la négociation ou par la force". Il avait appelé les groupes armés à entamer des "négociations sincères", tout en disant: "Puisque nous la préparons, nous ferons la guerre s'il ne nous reste plus d'autre choix".

Dans la foulée du coup d'Etat militaire du 22 mars qui avait renversé le président Amadou Toumani Touré, tout le Nord du Mali était passé, en avril, sous le contrôle des islamistes armés de la branche maghrébine d'Al-Qaïda et des groupes Ansar Dine et Mujao.

AFP

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