Le phare de Ténès : un siècle et demi de lumière sur la mer

Le phare de Tenès montre la voie aux navires
Le phare de Tenès montre la voie aux navires

Véritable monument historique, le phare de Ténès dans la wilaya de Chlef, continue de servir la navigation maritime malgré ses 151 ans d’existence et les deux tremblements de terre qui ont frappé la région en 1954 et en 1980.

Construit en 1861 sur le site rocheux du cap de Sidi Merouane, à 15km à l’est de la ville côtière de Ténès, il est le premier phare à être bâti sur le littoral algérien. D’une conception architecturale rare, le phare de Ténès, bâti en pierre taillée, a été conçu pour signaler aux bateaux de commerce et autres la zone de navigation dans laquelle ils se trouvent et leur éviter en même temps de s’approcher de cette zone au relief marin et terrestre rocheux.

Erigé à quelque 100 mètres au-dessus de la mer et 35 mètres au niveau du sol, ce phare d’une portée lumineuse de 29 miles nautiques (60 km environ) est très connu des commandants de bord des navires de commerce et des marins en raison de son ancienneté et des avantages qu’il offre sur le plan de la sécurité pour la navigation maritime.

Si aujourd’hui, il existe des systèmes de guidage par satellite qui peuvent orienter avec une rare précision les navires de commerce et autres, rien ne peut pour autant remplacer ces phares qui représentent pour les commandants de bord des indicateurs principaux, dès lors qu’ils s’approchent des côtes, estiment à cet égard des matelots.

Sa position géographique, qui domine toute la partie ouest du littoral de Chlef, et son rayon lumineux confèrent à ce phare, comme en témoignent des Ténèsiens ayant servi dans la marine marchande, une place de première importance parmi les phares existant sur les deux rives de la Méditerranée.

Pour y accéder il faut emprunter la route sinueuse qui longe le littoral en passant par l’ex-hôtel Cartenna puis en arpentant la pente menant à sidi Mérouane qui surplombe le port de commerce de Ténès dans une vue imprenable aux riches couleurs, où se côtoient mer et forêt dans un décor fascinant qui laisse perplexe le visiteur et pousse son imaginaire jusqu’à croire qu’il s’agit là d’un chef d’œuvre minutieusement confectionnée par un artiste de renom.

Destination préférée des visiteurs, il ne l’est plus depuis déjà plusieurs années. L’existence de deux stations d’extraction d’agrégat à proximité immédiate du site du phare a non seulement "défiguré" le site et brisé le calme qui était le sien, mais elles ont en même temps provoqué la pollution des lieux que les habitants de la cité de Sidi Mérouane ont, d’ailleurs, maintes fois, dénoncé.

Le va-et-vient des camions aux stations de concassage, ajouté aux bruits des engins d’extraction et à la poussière qui se dégage, ont rendu le site moins attirant et peu séduisant y compris pour les habitants de la ville de Ténès, autrefois très attachés à cet édifice.

APS

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