FLN : sérieux remous à la mouhafadha d’Oran

Zahali Abdelkader entouré de ses fidèles à Oran.
Zahali Abdelkader entouré de ses fidèles à Oran.

Abdelaziz Belkhadem envoie deux membres du Bureau politique pour l’installation d’une commission de coordination des prochaines élections locales.

Les deux membres du bureau politique du FLN, Zahali Abdelkader, 1er vice-président au Sénat et Hanoufa Ahmed, président du groupe parlementaire du Sénat ont procédé, hier matin, au siège de la mouhafadha d’Oran à l’installation officielle de la commission du bureau de la mouhafadha.

Cette  commission est composée de 23 membres notamment deux sénateurs Braham Djelloul et Mehyaoui Tayeb. Selon nos informations, ce sont 12 députés et 9 membres du comité central qui seront chargés de l’installation des 40 kasmas vu que Abdelaziz Belkhadem traverse une période des plus cruciales. 

Le Mouvement des opposants et de l'authenticité du Front de libération nationale (FLN) a franchi un énorme pas dans sa quête pour la récupération des leviers de commandes. En effet, la rencontre d'hier s’est  avérée fatale à l'actuelle direction du FLN, un parti voué, à Oran comme ailleurs, aux gémonies, y compris de la part des plus fidèles. 

Aussi, l'autorisation accordée par les services de la wilaya d'Oran pour tenir une telle rencontre de taille des redresseurs est sujette à moult interprétations, en ce sens qu'elle accule davantage les partisans de Belkhadem, de surcroît à l'approche des échéances électorales. Sinon, comment expliquer la colère du secrétaire général du parti, qui a dénoncé vigoureusement l'agrément par les autorités de cette rencontre qu’il estime "illégale" ? Cependant, les opposants ont usé de stratagèmes pour contourner la loi à leur faveur, la demande d'agrément étant formulée par

deux personnalités du vieux parti, figures emblématiques de la fronde, en l'occurrence Zahali Abdelkader et Hanoufa Ahmed, dépêchés  par Belkhadem him self pour superviser les prochaines élections locales dans la wilaya d’Oran. 

En d'autres termes, la wilaya d'Oran a agréé cette rencontre conformément aux dispositions de l'article 83 de la loi de 1989 relative à l'organisation de réunions publiques et de manifestations.

Cette rencontres des cadres du Mouvement du redressement et de l'authenticité, outre ses desseins électoralistes, se veut un baromètre pour les animateurs de cette fronde afin de peser de leur poids dans l'échiquier du parti. Elle vient couronner en effet une série d'actions, dont la dernière en date est l'installation d'un groupe parlementaire parallèle à celui du FLN dans l'Assemblée populaire nationale (APN). Auparavant, c'était l'installation de kasmas et mouhafadhas parallèles dans plusieurs wilayas du pays dans le cadre des opérations de renouvellement des structures de base du parti au niveau local.

C'est dire tout le travail minutieux effectué par les redresseurs après l'échec des pourparlers engagés entre Abdelaziz Belkhadem et Abid Mustapha dans une ultime tentative de réconcilier les deux parties.

La périodicité de cette rencontre est minutieusement préparée, en ce sens qu'elle survient juste après la tenue de l'université d'été du FLN, la rentrée parlementaire mais aussi et surtout à quelques mois seulement des élections locales prévues initialement pour le 29 novembre prochain. Le forcing des opposants  a visiblement affaibli Abid Mustapha qui s’est davantage enfoncé par ses prises de position quant à certains aspects des réformes engagées par le chef de l'Etat, objets de débats à la chambre basse du Parlement.

La compatibilité des mandats parlementaires et les quotas des femmes dans les Assemblées élues ont engendré un climat d'animosité autour de la personne de Belkhadem, y compris de la part de ses proches militants, à savoir le président de l'APN, Abdelaziz Ziari. Se dirige-t-on vers un redressement de situation, soit le même scénario que celui de 2004 où les "légalistes" actuels avaient délogé les partisans de l'ex-chef du gouvernement Ali Benflis ? Tout porte à le croire, car ce sont hier ces mêmes "opposants" qui se sont transformés en redresseurs.

H. Medjadji

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Commentaires (1) | Réagir ?

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douce-france

Mouhafada, bureau politique, commission du bureau politique, authenticité du effelhaine, redresseurs etc.... Voilà des mots et des expressions qui sentent mauvais et qui ne prédisent rien de bon de la part de ces apparatchiks qui se croient encore dans les années 70.

Aller voter dans ces ces conditions est tout simplement hérétique..... A quand la libération de l'Algérie qui subit un colonialisme

* autrement plus néfaste que le français ?