Syrie : de violents combats quotidiens à Alep

Des quartiers entiers sont pilonnés par l'aviation pour y déloger les insurgés.
Des quartiers entiers sont pilonnés par l'aviation pour y déloger les insurgés.

Le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, a rappelé que la situation à Alep était très mouvante.

De violents combats ont éclaté mardi à l'aube dans des quartiers rebelles d'Alep, selon des habitants de cette métropole du nord de laSyrie où armée et insurgés tentent de marquer des points depuis près de deux mois. Les affrontements ont éclaté à Boustane al-Kasr, dans le sud-ouest de la métropole, ainsi que dans le quartier voisin d'Izaa, et ces deux secteurs ont été bombardés par l'armée, d'après les résidents. Des combats ont également éclaté plus au sud, à Soukkari, où sont également retranchés des rebelles, selon des habitants. De plus, deux civils ont péri dans un bombardement du quartier Sakhour (est), et dans la région, deux civils dont une femme ont été tués et plusieurs autres blessés dans des bombardements des localités d'al-Bab et de Sfira, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH)

Le régime a affirmé que ses troupes contrôlaient le quartier stratégique de Midane, dans le centre d'Alep, après une semaine de combats acharnés. Sur place, l'armée conseillait toutefois aux habitants d'éviter une partie du quartier, prévenant que des tireurs embusqués pourraient y être retranchés. Près de cette zone, un correspondant de l'AFP a vu lundi une dizaine de corps de rebelles gisant au sol.

Relativité des conquêtes

Le quotidien al-Watan, proche du pouvoir, a annoncé que Midane avait été "purifié", précisant que la majorité des hommes armés qui y combattaient étaient "des salafistes arabes et étrangers". Selon le journal, la prise de Midane "ouvrira la porte au nettoyage" d'autres quartiers rebelles limitrophes, citant Boustane al-Bacha, Souleimane al-Halabi et surtout Sakhour, qui semble être la prochaine cible.

Le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, a cependant rappelé que la situation à Alep était très mouvante. "Quand l'armée dit contrôler un secteur, ce n'est que temporaire", a-t-il affirmé. "Ils prennent des quartiers puis il y a des affrontements de nouveau avec la guérilla, ce n'est pas un véritable progrès". Selon lui, l'armée n'a pas "repris" le quartier Midane, pour la simple raison que le secteur n'était pas au départ entre les mains des rebelles. "Les insurgés tenaient uniquement un poste de police et deux ou trois rues."

La relativité des conquêtes s'applique également dans le cas des rebelles. "Ils disent contrôler un barrage ou un poste, puis l'armée revient pour tout détruire, ce n'est pas vraiment un contrôle", a déclaré Abdel Rahmane. "La vraie supériorité du régime, c'est son armée de l'air", a-t-il rappelé. À travers le pays, les violences ont fait lundi au moins 137 morts - 72 civils, 41 soldats et 24 rebelles - selon le bilan quotidien de l'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants.

Avec AFP

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