Conseil des ministres du duo Bouteflika-Sellal, quoi de neuf ?

Après 13 ans à El Mouradia, Abdelaziz Bouteflika a-t-il décidé de laisser quelque chose pour les Algériens ?
Après 13 ans à El Mouradia, Abdelaziz Bouteflika a-t-il décidé de laisser quelque chose pour les Algériens ?

Après des mois d’immobilisme, le président a décidé de remuer ses manches, en organisant le premier conseil des ministres de l’ère Abdelmalek Sellal.

Comme un retour du bâton, la première décision prise met l’accent sur le renforcement du service public. "Ces priorités figurent particulièrement les mesures à prendre en vue de la réhabilitation et la mobilisation de tous les services publics pour répondre aux attentes et préoccupations des citoyens", voilà qui est dit. Le conseil des ministres entend en faire une priorité comme s’il venait de découvrir l’état de déliquescence des services publics.

L’état des services publics est connu de tous les Algériens depuis des années. Il est en parfait décalage avec les attentes citoyennes. Lenteurs administratives ahurissantes, absence d’imprimés, corruption, etc. L’état lamentable des services publics a accentué le divorce des citoyens  d’avec tout ce que représente l’Etat. Des dizaines  de mairies et de daïras ont été fermées par les citoyens révoltés, écoeurés par la mauvaise gestion. La réponse du conseil des ministres est timide, c’est un simple cautère sur une jambe de bois. Car autrement c’est d’un véritable "plan Marshal" dont ont besoin les services publics pour voir le citoyen renouer avec l’Etat. Quand on constate le recul de l’Etat à tous les niveaux, l’état de la voierie, l’absence d’aménagement des villes ou de schémas urbanistiques cohérents, l’absence de sociétés de nettoyage dignes de ce nom, l’insécurité, le gouvernement Sellal se rend-il seulement compte du travail qui reste à faire pour que les Algériens arrivent enfin à bénéficier de services décents dans les administrations ?

Le communiqué du Conseil des ministres convoque toute une série de concepts disparus dans la pratique politique algérienne. Exemple : la moralisation de la vie publique et l'Etat de droit. On ne voit pas comment ce gouvernement dont l'un des ministres, Amar Ghoul, est éclaboussé d'affaires de corruption en lien avec l'autoroute est-ouest ? Pour ce qui est de l'Etat de droit, on en sera loin tant que la justice est complètement inféodée au palais d'El Mouradia. Toutes les promesses du président à chaque ouverture d'année judiciaires n'ont été que de la poudre aux yeux des Algériens. 

Le gaz de schiste en perspective

L’Algérie explore mais ne trouve plus ou peu de pétrole. Qu'importe ! Au lieu de rechercher d'autres solutions énergétiques, on reconduit la même législation ou presque. Car avouons que les investisseurs ne se bousculent plus au Sahara, comme d’ailleurs pour d’autres secteurs. L’environnement économique et fiscal castrateur, les lenteurs administratives ont fini par éloigner les potentiels capitaines d’industrie étrangers. Ce premier conseil des ministres a approuvé un projet de loi sur les hydrocarbures. Avec l’échec de trois appels d’offres pour l’exploration de nouveaux gisements, le gouvernement escompte mettre en place des avantages fiscaux destinés afin d’attirer les investissements étrangers notamment dans l'exploration.

Le texte veut mettre de l'attractivité en matière d'investissements, en adaptant sa législation par rapport à l'évolution de l'industrie des hydrocarbures en termes de marché et d'avènement de nouvelles technologies, notamment en ce qui concerne les procédés d'extraction, précise communiqué du Conseil des ministres.

Le projet de loi a toutefois maintenu la règle accordant au groupe pétrolier public Sonatrach la majorité dans tout projet d'investissement avec des partenaires étrangers. Donc pas de changement dans la règle des 51%/49%. Ni également dans le droit exclusif en matière de transport d'hydrocarbures par canalisations. La nouvelle loi n'est pas rétroactive, selon le gouvernement.

Le texte garantit à Sonatrach la majorité dans la production et l'exploration des hydrocarbures, dans l'amont et l'aval gazier et pétrolier. Et ces amendements ne s'appliquent pas aux gisements actuellement en production qui restent soumis au régime fiscal en vigueur, est-il précisé dans le communiqué.

En revanche les nouvelles mesures fiscales seront appliquées sur les gisements situés dans les zones peu prospectées ou exigeant l'utilisation de moyens complexes, selon le nouveau texte. Elles visent essentiellement à encourager la production et l'exploration des hydrocarbures dans ces zones, peu prospectées, et a acquérir de nouvelles technologies d'extraction des hydrocarbures. Le président a insiste, selon le communiqué de l'APS sur l'exploration d'autres sources d'énergie. Même si le mot n’est pas écrit noir sur blanc, il semble bien que la nouvelle loi concerne l’exploration controversée du gaz de schiste. Au moment où l’exploration compliquée de ce gaz déclenche l’opposition dans de nombreux pays comme les Etats-Unis ou la France où le président vient d’opposer son refus à son exploration, le gouvernement s’achemine vers l’autorisation pour le creusement et l’exploitation de puits de gaz de schiste. En dépit des énormes potentialités du pays, les énergies renouvelables, pourtant véritables enjeu du XXIe siècle ne sont évoquées que du bout des lèvres. 

Le déficit budgétaire reconduit

Adossé à un épais matelas financier, fruit exclusif des hydrocarbures, le gouvernement compte reconduire le déficit et poursuivre ses investissements. Le Conseil des ministres a ainsi adopté un projet de budget pour 2013 avec des dépenses publiques de 6.737,9 milliards (mds) de dinars (plus de 67 milliards d'euros), en baisse par rapport à 2012, et des recettes de plus de 38 millards d'euros.

Le projet de loi ne comporte aucun nouvel impôt ni augmentation d'impôts ou taxes. Bien au contraire, il est prévu l'assouplissement des procédures fiscale douanières.

Même mitigées les résolutions prises par ce premier conseil des ministres versus Bouteflika-Sellal ne convainqueront qu'à l'heure où le citoyen aura vérifié leur application sur le terrain. Tout le reste n'est que de l'enfumage,  nous a par ailleurs habitués le système Bouteflika depuis plus d'une décennie.

Hamid A.

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Commentaires (2) | Réagir ?

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elvez Elbaz

Les peuples d'algérie, hélas rendus défaitistes et amorphes par 50ans de terrorisme d'état, engendré par un systéme clanique, tribal des plus néfastes à l'émancipation des peuples, le systéme militaro panislamoarabiste, méritent mieux que ces 2 pontes, larbins en chef de ce systéme corrompu et maffieux. Petit mario yeux bleus des folles nuits des luxures hélvétiques, parisiennes, newyorkaises, cairotes, algéroises et d'aileurs, au temps où le trésor algérien ouvrait, déjà, ses "vannes pétroliéres "pour irriguer des comptes suisses des officines des AE, en monnaies sonnantes et trébuchantes, qui faisaient "frétiller" sur ses talons hauts petit mario auquel le sanguinaire rustre boukharouba permettait toutes ses frasques comme il disait lelbogoss!!

Et sellal, larbin, éxécuteur de toutes tâches des donneurs d'ordre qui pérpétuent par la gégéne et la corruption ce systéme militaropanarabiste, depuis son intronisation wali d'adrar où il recevait amicalement, une sorte d'investissement sur l'hommeà long terme, "le péstiféré" petit mario, qui rendait visite à la zaouia tidjania, lui qui était condamné par les marionettistes du mari de h"lima, pour vol des sommes reliquats vérsées par le trésor algérien aux AE, au temps béni où la santé et les hauts talons étaient de mise. L'amitié se scella lorsque Sellal le recevait avec des cher Akhi Si Bouteflika, et je vous dis pas les "boussettes" échangées et les salamallecs" de circonstances..... !

C'est dire la confiance et la proximité des liens entre les deux hommes, tissés durant ces années où les "futurs généraux " avaient installé le mari de hlima bendjedid chef d'état, lorsque l'ancien petit mario, en pleine traversée du désert, et dont la fréquentation n'était pas "conseillée" à l'époque par les larbins et parrains du mari de h'lima, et que, Sellal, alors wali à Adrar, n'hésitait jamais à recevoir et à répondre à toutes les sollicitations de Bouteflika qui se rendait fréquemment dans cette wilaya, chez les notables de la zaouia tidjania

Sellal, à la nonchalence et au consensus mou tout en dilettante qui par son humour que permet l'opulence du pouvoir répondait toute en jovialité à ceux qui demandaient de ces nouvelles, là bas, dans cette lointaine wilaya "rekda outmangi... !

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ali Foughali

Bouteflika ou l'Art de détruire un pays avec beaucoup d'argent.