Algérie : un système politique obsolescent, partisan et inefficace

Bouteflika, président au trois mandats.
Bouteflika, président au trois mandats.

Vieillissement des élites politiques issues de la guerre de libération nationale, gestion volontariste, obsolescence du système politique et enjeux de pouvoir internes, crise économique, sociale et culturelle et, enfin, contraintes externes de plus en plus pesantes ont révélé une réalité bien amère : l’absence dramatique d’une véritable stratégie nationale d’adaptation tant aux mutations internes qu’externes.

Une diplomatie non adaptée aux nouvelles réalités mondiales se croyant encore aux années 1970, le tout aboutissant à des incohérences au manque de visibilité dans la démarche. La conjonction de facteurs endogènes et exogènes et l’intervention massive – parfois directe et par moment insidieuse – d’acteurs internes et externes a abouti finalement à une crise systémique d’une ampleur inattendue et à une transition chaotique qui se traîne en longueur depuis au moins 1986 et malgré les évènements sanglants de 1991 à 2000, aucun changement de fond avec pour résultante le statu quo. Quelle perte de temps depuis des années ? L’objet de cette contribution est un bref rappel des conclusions de différents travaux que j’ai eu à diriger. Ils posent les liens entre les réformes politiques et économiques. Comme nous l‘on apprit les fondateurs de l’Economie, Adam Smith, David Ricardo, Karl Marx, plus près de nous Joseph Schumpeter et les institutionnalistes l’Economie est avant tout politique.

Un système politique devenu obsolescent

L’absence volontaire ou préméditée d’une élite organique agissante, capable d’élaborer des idées structurantes et peser par ses analyses sur les tendances et les choix majeurs qui fondent et marquent le lien social, s’est fait sentir particulièrement face à la déferlante des idéologies peu crédibles et souvent impertinentes. La logique des alliances et la sémantique des discours politiques en vogue expriment cette sorte d’égarement intellectuel qui frappe de plein fouet l’action politique et particulièrement son rapport avec la société. Les Algériens veulent vivre leurs différences dans la communion et non dans la confrontation que leur imposent les idéologies réfractaires et à tout point de vue fragmentaires. La refondation de l‘Etat doit saisir les tendances réelles de la société algérienne en mutation. Le rôle de la recherche et la nécessité de nouvelles idées s’imposeront comme incontournable pour sortir du volontarisme populiste qui a empoisonné nos choix antérieurs.

Le renforcement de l’Etat de droit avec la limitation des mandats présidentiels et une option claire ente soit le régime parlementaire ou présidentiel devient alors plus urgent quand on sait que la démocratisation des institutions et l’autonomisation vont encourager l’éclosion de nouvelles identités qu’on croyait mortes et qui exigent le pilotage d’un Etat et d’un pouvoir fort de sa légitimité et crédible de sa compétence. La refondation de l’Etat, pour ne pas dire sa fondation comme entité civile, passe nécessairement par une mutation profonde de la fonction sociale de la politique. La fin de l’Etat de la mamelle, puis celle de la légitimité révolutionnaire, signifie surtout que le pouvoir bienfaisant ou de bienfaisances inaugurées comme contrat politique implicite par les tenants du socialisme de la mamelle afin de légitimer l’échange d’une partie de la rente contre la dépendance et la soumission politiques et qui efface tout esprit de citoyenneté active, ce pouvoir doit céder la place à un pouvoir juste, justicier et de justice. C’est la norme du droit qui reprend sa place pour légitimer le véritable statut de la citoyenneté nationale. Le passage de l’Etat de "soutien" à l’Etat de justice est de mon point de vue un pari politique majeur, car il implique tout simplement un nouveau contrat social et un nouveau contrat politique entre la nation et l’Etat. La construction politique passe aujourd’hui nécessairement par la dialectique de l’alternance politique. L’Algérie ne peut revenir à elle même que si les faux privilèges sont bannis et les critères de compétence, de loyauté et d’innovation sont réinstaurés comme passerelles de la réussite et de promotion sociale. La compétence n’est nullement synonyme de postes dans la hiérarchie informelle, ni un positionnement dans la perception d’une rente, elle se suffit à elle-même et son efficacité et sa légitimité se vérifient surtout dans la pertinence des idées et la symbolique positive qu’elle ancre dans les corps et les acteurs sociaux. Et la compétence n’est pas un diplôme uniquement mais une conscience et une substance qui nourrissent les institutions et construisent les bases du savoir et la référence privilégiée des pouvoirs qui sans elles resteront alors prisonniers des schémas sans impact réel sur la dynamique sociale globale. Sans cela, les grandes fractures sont à venir et la refondation de l’Etat actuellement ne dépasserait pas une vaine tentation de vouloir perpétuer un pouvoir qui n’est plus en mesure de réaliser les aspirations d’une Algérie arrimée à la modernité tout en préservant son authenticité.

La refondation de l’Etat ne saurait se limiter à une réorganisation technique (changement de gouvernement ou de ministres). Elle passe par une nouvelle gouvernance, une transparence totale et une clarté sans nuance dans la pratique politique et les hommes chargés par la nNation de la faire, une moralité sans faille de ceux qui auront à diriger la Cité avec cette corruption qui prend des tendances dangereuses pour l’avenir de l’Algérie étant facilité par une économie totalement rentière. Après 50 années d’indépendance en ce mois de septembre 2012, l’économie algérienne se caractérise par 98% d’exportation d'hydrocarbures à l’état brut et semi brut et important 70-75% des besoins des ménages et des entreprises quelles soient publiques ou privées. Sonatrach c’est l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach ayant engrangé entre 2000- et juin 2012 environ 560 milliards de dollars et allant vers 600 milliards de dollars fin 2012. Les réserves de change au 01 juillet 2012 sont d’environ 190 milliards de dollars et selon le dernier rapport du FMI allant vers 200 milliards de dollars fin 2012. Par contre au niveau de la sphère réelle malgré une dépense publique de 7 milliards de dollars entre 2000-2002- 200 entre 2004-2009 et 286 entre 2010-2014 mais dont 130 milliards de restes à réaliser. Le rapport de 2009 toujours d’actualité de la banque mondiale remis aux autorités algériennes montre clairement des projets inutiles, des abandons de projets, des projets non maturés, des retards de plusieurs années et des surcouts pour certains projets allant de 30 à 40%. Malgré l’importance de la dépense publique le taux de croissance moyen 2004-2012 ne dépasse pas 3% en termes réels, alors qu’il aurait du dépasser 10% l’Algérie dépensant deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats comparée à des pays similaires de la région MENA.

Le taux de croissance (production intérieure brut) hors hydrocarbures des officiels de 5-6% est biaisé. Le taux de croissance du BTPH et la majorité des secteurs hors hydrocarbures est du à plus de 80% à la dépense publique via les hydrocarbures laissant aux entreprises créatrices de richesses pouvant s’insérer dans le cadre des valeurs internationales moins de 20% du PIB. Il y a dépérissement du tissu productif (le secteur industriel représentant moins de 5% dans le PIB), du fait des contraintes d‘environnement notamment le poids croissant paralysant de la bureaucratie et de l‘instabilité juridique qui freine l’épanouissement de l’entreprise locale ou étrangère créatrice de richesses durables du fait du manque de vision stratégique. Le rapport, publié à Genève le 5 septembre par le Forum économique mondial de Davos, a passé au crible les 144 pays les plus importants économiquement dans le monde. Globalement, l’Algérie occupe la 110ème place, soit 3 rangs plus bas que l’année 2011, -93éme au niveau des soins de santé et de son système d’enseignement ; 89éme en matière d’"exigences de base", 144éme (le dernier ) en matière de "facteurs d’innovation et de sophistication" avec un score déplorable de 2,31, et 136e en terme de «efficiency enhancers» (indicateurs d’efficience). Parmi les cinq, sur les seize facteurs, qui entravent le développement économique en Algérie figurent les lenteurs bureaucratiques (1), l’accès au financement (2), la corruption (3), l’absence d’infrastructures (4) et le manque de main d’œuvre qualifiée. Une enquête de l’ONS publiée officiellement le 10 août 2012 montre clairement que le tissu économique national est fortement dominé par les micros unités dont les personnes physiques à 95% alors que les personnes morales (entreprises) représentent seulement 5%, et que le secteur commercial et services concentrent 83% des activités de l’économie algérienne en 2010, soit 88% du total, ce qui dénote clairement le caractère tertiaire de l’économie. Aussi, grâce à cette aisance financière artificielle, dépenser sans compter, importer au lieu de privilégier la production locale se fondant tant sur l’entreprise locale ou étrangère créatrice de richesses, telle est la situation de l’actuelle gouvernance. C’est le syndrome hollandais. Car la gouvernance est une question d’intelligence et de légitimité réelle et non fictive. Cela implique des réaménagements dans l’organisation du pouvoir devant poser la problématique stratégique du futur rôle de l’Etat largement influencé par les effets de la mondialisation dans le développement économique et social notamment à travers une réelle décentralisation. Les exigences d’un Etat fort de sa droiture et de son droit, si elles constituent un outil vital pour la cohésion nationale et le destin de la nation, ne doivent pas occulter les besoins d’autonomie de pouvoirs locaux qui doivent être restructurés en fonction de leur histoire anthropologique et non en fonction des nécessités électoralistes ou clientélistes. La cohésion de ces espaces et leur implication dans la gestion de leurs intérêts et de leurs territorialités respectives enclencherait alors une dynamique de compétitions positives et rendront la maîtrise des groupes loin de la centralité politique largement dépassée. L’autonomie des pouvoirs locaux ne signifie pas autonomie de gouvernement mais un acte qui renforce la bonne gouvernance en renforçant le rôle de la société civile. Cellule de base par excellence, la commune algérienne a été régie par des textes qui ne sont plus d’actualité, autrement dit frappés de caducité. L’objectif central de notre analyse se veut une tentative devant transformer la commune "providence" en "commune entreprise" Cela suppose que toutes les composantes de la société et les acteurs de la vie économique, sociale et culturelle, soient impliqués, sans exclusive, dans le processus décisionnel qui engage la configuration de l’image de l’Algérie de demain qui devra progressivement s’éloigner du spectre de l’exclusion, de la marginalisation et de toutes les attitudes négatives qui hypothèquent la cohésion sociale. L’implication du citoyen dans le processus décisionnel qui engage l’avenir des générations futures, est une manière pour l’Etat, de marquer sa volonté de justice et de réhabiliter sa crédibilité en donnant un sens positif à son rôle de régulateur et d’arbitre de la demande sociale. L’image de la commune-manager doit reposer sur la nécessité de faire plus et mieux avec des ressources restreintes. Il n’y aurait donc plus de place pour le gaspillage et le droit à l’erreur, ce qui exclut obligatoirement le pilotage à vue, au profit des actions fiabilisées par des perspectives de long terme d’une part, et les arbitrages cohérents d’autre part, qu’implique la rigueur de l’acte de gestion. Ce qui nous amène à aborder les fondements politico-institutionnel démocratique, la refonte du système partisan, et de la société civile.

Un système partisan inefficient et une société civile impotente

En raison des crises internes qui les secouent périodiquement, du discrédit qui frappent la majorité d’entre elles, de la défiance nourrie à leur égard et à l’endroit du militantisme partisan, les formations politiques actuelles sont dans l’incapacité aujourd’hui de faire un travail de mobilisation et d’encadrement efficient, de contribuer significativement à la socialisation politique et donc d’apporter une contribution efficace à l’œuvre de redressement national. Pour preuve les dernières élections législatives du 10 mai 2012. Les bulletins nuls ont représenté 7,87 % par rapport aux inscrits (une nette progression par rapport à 2007) ce qui nous donne 100 moins 43,14% soit un taux d’abstention de 56,86% plus 7,87% de bulletins nuls, donnant le nombre de personnes n’ayant pas fait un choix de 64,73% environ les deux tiers de la population algérienne. Mais pour une analyse plus fine il faut aller plus loin. Les abstentionnistes, suivi des partis n’ayant obtenu aucun siège et ceux ayant opté pour un bulletin nul sont majoritaires représentant 16.112.799 voix soit 74,44% du nombre d’inscrits. Si l’on ajoute les personne sen âge de voter ne s’étant pas inscrits, selon l’enquête de l’ONS de janvier 2012, environ 1,7 million ce taux ce rapproche de 80%. Ainsi plus des 3/4 de la population algérienne ne sont pas représentés. Le parti FLN à ne pas confondre avec le FLN historique, propriété de tout le peuple algérien, qui devrait après 50 années ne plus être instrumentalisé à des fins politiques, certains clans utilisant honteusement la mémoire des héros de la révolution comme une rente, est en nette régression au sein de la population algérienne, malgré environ 3 millions de nouveaux électeurs. Par rapport à 2007 si l’on fait un calcul en valeur relative nous avons 6,11% contre 7,01% en 2007 et majoritaire au nombre de sièges de députés, 47,83% contre 34,96% en 2007 pour un total de 136 sièges sur 389 sièges. Aussi, faut-il revoir profondément ce mode de scrutin, ce qui supposera à l’avenir de donner une dose de proportionnalité. La question stratégique est la suivante : le parti FLN avec 6,11% de voix par rapport aux inscrits, 8,53% inclus le RND peut-il engager l’avenir du pays ? Mais la question stratégique est la suivante : Ira-t-on vers un réel changement salutaire en réorganisant la société, du fait des bouleversements géostratégiques mondiaux annoncés entre 2015/2020, ou simplement du replâtrage différant les tensions sociales inévitables à terme grâce à la distribution passive de la rente. Ce sont là des raisons suffisamment importantes pour envisager sérieusement de réorganiser le système partisan pour qu’il puisse remplir la fonction qui est la sienne dans tout système politique démocratique. D’où l’urgence de sa restructuration loin des injonctions administratives. En effet, le discrédit qui a frappé les formations politiques nationales doit laisser la place à des formations crédibles non crées artificiellement supposant une appréciation objective du statut et du rôle qui doivent être les leurs dans une société qui ambitionne de rejoindre le rang des sociétés démocratiques. Afin de mobiliser la société d’autant plus que pour les années à venir, les réformes différées pour une paix sociale fictive, transitoire, seront très douloureuses.

Quant à la société civile force est de constater qu’elle est impotente. La confusion qui prévaut actuellement dans le mouvement associatif national rend malaisée l’élaboration d’une stratégie visant à sa prise en charge et à sa mobilisation. Sa diversité, les courants politico-idéologiques qui la traverse et sa relation complexe à la société et à l’Etat ajoutent à cette confusion et rendent impératif une réflexion qui dépasse le simple cadre de cette contribution. En raison de la jeunesse très grande de la société civile, des conditions historiques qui ont présidé à sa naissance et des évènements tragiques qu’a connus notre pays et auxquels elle a été directement ou indirectement associée, la question qui touche à sa mobilisation doit être traitée avec une attention et une vigilance soutenues. Héritière, dans une certaine mesure, des anciennes organisations de masses du parti unique - puisqu’elle y puisera une partie substantielle de ses cadres et de ses militants - elle va littéralement exploser dans les tous premiers mois qui ont suivi l’avènement du multipartisme. Paradoxe : malgré un contexte sécuritaire particulièrement difficile et dissuasif, dans les années 1990, elle va connaître, à l’instar du système des partis, un développement intensif et débridé durant la décennie écoulée. Constituée dans la foulée des luttes politiques qui ont dominé les premières années de l’ouverture démocratique, elle reflètera les grandes fractures survenues dans le système politique national. Ainsi la verra-t-on rapidement se scinder en deux sociétés civiles fondamentalement différentes et antagoniques, porteuses chacune d’un projet de société spécifique : une société civile ancrée franchement dans la mouvance islamiste, particulièrement active, formant un maillage dense et d’une efficacité redoutable ; une société civile se réclamant de la mouvance démocratique, faiblement structurée, en dépit du nombre relativement important des associations qui la composent, et minée par des contradictions en rapport, entre autres, avec la question du leadership. Sollicitée à maintes reprises, et à l’occasion d’échéances parfois cruciales, cette dernière manifestera souvent sa présence d’une manière formelle et ostentatoire, impuissante presque toujours à agir sur le cours des choses et à formuler clairement les préoccupations et les aspirations de la société réelle. Aujourd’hui, l’état de désorganisation et de léthargie dans lequel se trouve la société civile nécessite une action vigoureuse de réorganisation et de redynamisation qui ne pourra être que salutaire pour elle. Cette action permettra, entre autres d’offrir un cadre adéquat d’expression collective à des centaines de milliers de jeunes et de moins jeunes qui ne sont pas structurés et qui ne demandent qu’à être utiles et à mettre au service de la communauté leur bonne volonté et leur générosité. Dans cet ordre d’idées, l’Etat doit encourager lacréation d’associations dans des secteurs qui sont porteurs mais qui restent vierges et complètement ignorés du mouvement associatif ; de faire de ce cadre un instrument efficace d’encadrement de forces vives qui agissent dans la société de manière dispersée et un levier puissant de leur mobilisation en vue de leur implication active dans l’œuvre de redressement national. Mais cette politique n’a de chance de réussir que si le mouvement associatif est assaini et que si les associations qui le composent ne soient pas au service d’ambitions personnelles inavouables et parfois douteuses. L’assainissement en question peut se faire sur la base d’une évaluation objective de l’ancrage réel de ces associations dans les milieux où elles sont supposées agir. Le soutien multiforme qu’accorde l’Etat au mouvement associatif peut s’avérer un puissant levier de promotion pour peu que son utilisation se fasse sur la base de critères objectifs.

La dialectique contradictoire rente/réformes

En conclusion, il n’est plus permis aujourd’hui de faire l’impasse sur le rôle que des acteurs résidents, mus puissamment par des intérêts organiquement liés à la distribution de la rente, ont pu à un moment où à un autre peser dans un sens franchement défavorable aux réformes politiques et économiques. De même qu’il n’est plus possible, du point de vue de l’analyse aussi, d’occulter le rôle que d’autres acteurs, externes ceux-là, ont pu jouer dans un sens tout aussi défavorable, motivés qu’ils étaient eux aussi par la défense d’intérêts de groupes ou de personnes que la poursuite d’un commerce hautement lucratif rendait allergiques à toute velléité de changement et de réforme. Des acteurs internes aussi bien que des acteurs externes ont agi clairement dans le sens contraire, encourageant et défendant, par des moyens divers, la mise en œuvre de réformes dont la nécessité n’échappe à personne. Comme il n’est plus permis d’ignorer la nécessaire intégration maghrébine, et plus globalement de l’Afrique du Nord, pont entre l’Europe et l’Afrique, face aux nouvelles mutations mondiales. Aussi les réformes en profondeur du fonctionnement de la société algérienne et non des replâtrages organisationnels, impliquent d’analyser avec lucidité les relations dialectiques réformes et les segments de la production de la rente (Sonatrach) et celui de sa redistribution (système financier) qui bouleversent des intérêts, les gagnants de demain n’étant pas forcément ceux d’aujourd’hui. Lorsque la valeur de la rente des hydrocarbures s’accroit, paradoxalement les réformes sont freinées et l’on assiste à une redistribution passive de la rente pour une paix sociale éphémère avec l’extension de la corruption et une concentration excessive du revenu national au profit d’une minorité rentière. Ce couple contradictoire rente/réformes explique fondamentalement l’instabilité juridique et le manque de cohérence et de visibilité dans la réforme globale. Il semble bien que le pouvoir actuel est tétanisé par ce que l’on appelle "le printemps arabe", des évènements actuels en Syrie, des tensions au niveau du Sahel, des remous sociaux qui se généralisent qui ont un impact sur son devenir l’Algérie. Pourtant l’Algérie qui traverse une phase cruciale de son histoire ; a d’importantes potentialités, a besoin qu’un regard critique et juste soit posé sur sa situation sur ce qui a déjà été accompli et sur ce qu’il s’agit d’accomplir encore au profit exclusif d’une patrie qui a besoin de se retrouver et de réunir tous ses enfants autour d’une même ambition et d’une même espérance : un développement harmonieux conciliant efficacité économique et une profonde justice sociale, conditionné par de profondes réformes économiques et politiques, le statu quo actuel étant suicidaire pour le devenir de la nation. Aussi, pas de changement en Algérie sans de profondes reformes structurelles économiques et politiques.

Professeur Dr Abderrahmane Mebtoul, expert International en management stratégique

(1) Comme ne pas rappeler que dans un proche passé (2005), j’ai eu l’honneur de coordonner un ouvrage pluridisciplinaire, d’une brulante actualité ,ayant abordé les réformes politiques, sociales et économiques, fruit d’un travail collectif à la rédaction duquel ont contribué des collègues spécialistes en anthropologie, en économie et en sciences politiques des universités d’Oran et d’Alger. A cette époque j’ai donné plusieurs conférences aux universités de Annaba, de Tizi Ouzou, de Sid Bel Abbès et d’Oran avant de clôturer à l’école nationale d’administration d’Alger (ENA) qui a vu la présence de représentants de la présidence de la république, des membres du gouvernements, des ambassadeurs accrédités à Alger, de hauts cadres de l’Etat et des professeurs d’ Universités et ce afin pour expliquer notre démarche de la transition fondée sur l’alternance démocratique Voir Ouvrage collectif toujours d’une brulante actualité sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul Les enjeux de l’Algérie : réformes et démocratie 2 volumes Casbah Edition Alger- 2005 (520 pages) avec la participation du professeur en sciences économiques Bouchama Chouam, du professeur en sociologie culturelle Mohammed TAIBI, de Youcef Ikhlef enseignant en sciences politiques Université d’Alger- de Boutlelis ARAF universitaire financier- Mohamed Sabri, diplômé en sciences politiques Paris.

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Commentaires (8) | Réagir ?

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Khalida targui

Merci pour cet article mais ne pensez vous pas monsieur que c'est trop tard pour changer les choses, il n'y a qu'à voir comment les Algeriens se haissent entre eux pour comprendre que tout le monde a peur du changement surtout les tout petits

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Guel Dring

Merci à vous MM. Merad et R A M E S S E S II, j'ai bien pris note mais je vous garantie que je ne suis pas un mufti et je voudrais retirer ce que j'ai dit. Suis-je encore un apprenti ? Après des leçons de la vie, je peux ne pas être compris, mais au fond de moi quelque chose me dit, que "ça" ne peut être autre "chose" que Lui. C'est un jour vers les coups de Midi, laissant la pensée aller vers le plus ou moins infini, une lueur blanche m'a ébloui, une conviction intime, amie, m'a soufflé à l'ouie que "je" n'existais pas. Je me suis alors souvenu d'un jour de mon enfance où, ayant voulu faire une prière, j'ai écrit quelques mots à Dieu (j'aurais tellement aimé me rappeler de l'objet de ma demande) puis les ayant déposé dans un creuset, j'y ai mis le feu en pensant sincèrement que cette prière allait monter avec la fumée jusqu'au ciel chez le Bon Dieu. Ne serait-ce pas de l'innocence ? Quant à mon pseudo, il est autant mystérieux que ce que je viens de relater. Bien. Maintenant, je vais finir mon testament - c'est vrai qu'il nous est recommandé de ne discuter avec nos pareils que par des propos compréhensibles - mais la méditation d'une heure de temps vaut mieux que 60 ans de dévotion. Parce que durant une prière, l'esprit peut bien être ailleurs alors que l'idéal serait qu'il y ait symbiose entre la récitation et la pensée (se concentrer sur ce que l'on dit) , par contre durant la méditation, c'est une reflexion, une image qui peut se connecter à une autre image pour parvenir parfois à des "découvertes" ou conclusions qui font raffermir la foi. Donc, si nous prenons l'exemple d'un bonhomme qui pèse 70 kg qui va expirer. Sur le plan de la morale ça ne se fera pas (peut être un jour pour confirmer cette théorie) mais admettons que la personne est déposée sur une balance et un médecin légiste ramené pour la circonstance. Au moment PRECIS où le constat de décès est confirmé par le médecin, combien pèsera cette personne ? Logiquement, le poids sera stationnaire et sera de 70kg. Ce qui voudrait dire que ce qui pèse en une personne quelconque - n'importe quelle personne - c'est son poids physique. Donc, un Obama, un Hollande, ne pèse rien en réalité. Et personne ne pèse quelque chose si ce n'est son poids physique. Pourtant, une personne d'autorité peut faire "peur" ; même un planton peut faire peur. Ceux sont ce genre de choses qui me taraudent l'esprit. Je demande pardon au Seigneur si j'ai transgressé les lignes, je demande pardon à tous ceux que j'ai exaspéré avec "mes avis" et je retourne sur les conseils de notre ami Aguellidnz continuer mon somme jusqu'au son du cor du jugement dernier. Je me fais un devoir de lui rappeler que Noé (Nouh) s'appelait à l'origine Abdelghafar. Un jour il vit un chien avec 4 yeux et s'esclaffa de rire. Dieu pour l'éprouver lui fait une remontrance par la voix du chien :" si c'est de moi que tu ris, je ne suis qu'une modeste créature de Dieu, mais si tu ris de l'oeuvre de Dieu... Ce prophète se repentit par des pleurs tellement récurrents qu'il fut surnommé Nouh de niaha (pleurs) .

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R A M E S S E S II

C'est avec ce genre de "Hkayats", ou plutot de blague que vous allez conquérir le monde, Monsieur Nouh ou autres ont fait leur temps et le 21 éme siécle est le siécle de la science et de la découverte, le siécle de la 4G, de l'adn et de nouveaux univers (Mars) et vous êtes toujours entouré de "Khourafates" à dormir debout.

Le bon dieu n'a pas besoin d'avocats ni de penseurs à sa place, il a juste donné à l'être humain des neurones pour penser et agir dans le bon sens si c'est possible, le reste n'est que des "calmants scolastiques" pour faire dormir l'homme qui est en nous, pour bien l'asservir!

Sincerly

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