Mali : le capitaine Sanogo et ses bérets verts contre les soldats de la Cédéao

Le capitaine Sanogo en rupture avec le clan présidentiel malien.
Le capitaine Sanogo en rupture avec le clan présidentiel malien.

Le président malien Dioncounda Traoré a demandé officiellement l'aide militaire à la Cédéao. Mais cela ne semble plaire à une partie de l'armée.

Les bérets verts, soldats de l’ex-junte du capitaine Amadou Sanogo à l’origine du coup d’Etat du 22 mars contre Amadou Toumani Touré, s’opposent à toute intervention militaire étrangère au Nord-Mali. De quoi contrarier le président de la transition Dioncounda Traoré qui, pas plus tard que mardi, a adressé un courrier au chef d’Etat ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Cedeao, pour valider une intervention militaire au Nord-Mali.

Les bérets verts eux ne l’entendent pas de cette oreille. Les soldats de l’ex-junte du capitaine Amadou Sanogo à l’origine du coup d’Etat du 22 mars contre Amadou Toumani Touré, s’opposent à toute intervention militaire étrangère au Nord-Mali. "En revanche, du côté des militaires de l’ex-junte, toujours repliés dans leur quartier général de Kali, la grogne était manifeste", rapporte RFI. Mercredi 15 août déjà, ils avaient en effet mis en garde le gouvernement malien contre l’envoi des militaires étrangers (non Maliens) dans le Nord-Mali.

Bamako et Cedeao : front commun

La Cedeao et le gouvernement malien avaient trouvé un terrain d’entente mardi 14 août sur l’intervention militaire au Nord-Mali. L’armée malienne devait mener les opérations et les forces de l’organisation l’auraient appuyée par des frappes aériennes. Si l’intervention militaire n’a pas encore été engagée c’est parce que les deux parties sont soumises à la décision de l’ONU de valider ou non une résolution approuvant une guerre au Nord-Mali afin d’y déloger les islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et d’Ansar Dine.

A la suite de la requête de Dioncounda Traoré, adressée mardi à la Cedeao, le Front uni pour la défense de la République et de la démocratie (FDR) se réjouit de cette décision. Le front anti-putsch regroupant quarante partis politiques maliens, pousse depuis ce lundi les autorités de Bamako à intervenir militairement contre les islamistes. Cela fait suite à la prise de Douentza (au nord-est de Mopti-ville) par le Mujao, contrôlant désormais quatre régions administratives du Nord-Mali avec Kidal, Gao et Tombouctou.

Les autorités maliennes doivent, ainsi, persuader les bérets verts de l’urgence d’une intervention militaire au Nord-Mali. Mais pas seulement, elles devraient aussi se battre pour obtenir une résolution des Nations Unies. Pendant ce temps, les narco-islamistes font régner la terreur dans le Nord-Mali et renforcent leurs positions en engageant des recrues avec l'argent du trafic et des rançons.

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