Bouteflika et les nominations des cadres supérieurs de l'Etat

Nommer des cadres supérieurs est un droit régalien qui revient au président.
Nommer des cadres supérieurs est un droit régalien qui revient au président.

Les nominations aux hautes fonctions de l’Etat en Algérie font partie du domaine réservé du chef de l’Etat.

Elles représentent ce qu’on appelle son pouvoir discrétionnaire, c'est-à-dire qu’elles font l’objet de décisions laissées à la discrétion du signataire. A son bon vouloir. Elles ne peuvent faire l’objet ni de recours devant les tribunaux, ni de contestation. Un reliquat de l’absolutisme royal qui subsiste encore chez nous au 21ème siècle.

Les pouvoirs successifs depuis l’indépendance ont usé et abusé de ce pouvoir discrétionnaire. Tous ont fait des annonces mais aucun chef d’Etat n’a institué des statuts ou de règles claires organisant ces nominations à des emplois supérieurs pour les adosser à un diplôme, à une compétence avérée, ou à une somme d’expérience, et les nominations continuent cahin-caha à se faire dans une anarchie et une opacité totales.

Pour en profiter, aucune condition n’est nécessaire, et aucun contrôle d’aucun service de l’Etat n’est obligatoire, seul compte le parrainage, le coup d’épaule. Aucune nomination ne peut être faite au vu d’un dossier et sans parrainage (Le parrainage est qualifié dans l’administration de proposition de nomination).

Depuis on arrivée à la tête de l’Etat, Bouteflika a considérablement élargi cette notion de cadres supérieurs de l’Etat dont la nomination se fait par décret présidentiel.  Elle s’étend aujourd’hui depuis le premier ministre (Un poste aussi politique) aux simples secrétaires généraux de mairie et a accentué le manque de transparence et de compétence. Le résultat, la mauvaise gestion caractérisée du service public, nous la constatons tous les jours.

A une certaine époque, il  y a une vingtaine d’années ces hauts fonctionnaires de l’Etat étaient en grande majorité issus de l’école nationale d’administration et des autres grandes écoles qui recrutaient en faisant jouer l’équilibre régional. Aujourd’hui les bénéficiaires de ces nominations viennent d’horizons les plus divers. Les plus nombreux pour les postes les plus sensibles sont des anciens élus locaux (Issus des familles dites révolutionnaires, les partis : FLN, RND et depuis peu HMS) et des fonctionnaires des administrations centrales et du ministère de l’intérieur.

En l’absence d’informations ou de statistiques sur le niveau d’instruction ou l’origine régionale de tous ces commis de l’Etat, on peut se poser plusieurs questions : d’où viennent tous ces hauts fonctionnaires ? Est-ce ce pouvoir discrétionnaire est équitable ? La composition actuelle du gouvernement nous donne peut-être une indication !

Abdelhak Hamidi

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Guel Dring

Rien à déclarer ! Mr Hamidi autant que nous autres, connait la recette miracle de la composition d'un orchestre pour jouer une partition du genre chansonnette ou berceuse pour bébé, pour un peuple. Une berceuse pour un bébé qui a grandi dans sa poussette, élevé comme un orphelin. Le corps et le coeur ont grandi, mais pas l'esprit. L'esprit quant à lui, s'engaillardit dans l'épreuve. Dans l'opulence, l'individu a une tendance au relâchement qui entraîne une certaine nonchalance, voire insouciance et c'est le mal qui ronge actuellement notre société. On nous a appris, politiquement, que l'on doit défendre le pays contre des étrangers avec des one, two, three. Il nous a fallu attendre 50 ans pour nous apercevoir que ce peut faire un harki, un traître de l'intérieur, pourtant "fils du bled", comme dommages au pays peut être plus plus décapant qu'une frappe de l'OTAN, parce qu'il en a semé les gènes.