Libye : attentat à la voiture piégée à Benghazi

C'est le fief des anciens rebelles du CNT qui est touché.
C'est le fief des anciens rebelles du CNT qui est touché.

La situation sécuritaire est dégradée. Plusieurs attentats ou tentative d'assassinat ont été enregistrés ces derniers jours en Libye.

Au moins une personne a été tuée à la suite de l’explosion, dimanche après-midi dans la rue Gamal Abdel Nasser en plein centre-ville de Benghazi, d’une voiture piégée. Selon l’Agence de presse libyenne (Lana) qui a rapporté l’information, citant une source responsable de la direction de la sécurité de la ville,  l’explosion a blessé grièvement un autre citoyen qui a été transporté à l'hôpital.

La même source a déclaré que les investigations sont en cours pour retrouver les auteurs qui ont perpétré cet acte criminel et ceux qui en sont les commanditaires.

Deuxième grande ville de Libye et berceau de la révolution du 17 février, Benghazi, a été secouée ces derniers mois par de nombreux incidents violents dont le dernier en date est l’attentat contre un diplomate égyptien travaillant au consulat de son pays dans la ville, perpétré par des inconnus qui ont fait exploser un engin placé sous sa voiture.

Deux autres attentats ont été commis dans la ville visant l’un, le convoi de véhicules diplomatiques appartenant au consulat britannique à Benghazi et l’autre, le portail du consulat américain dans cette ville, sans faire de victimes. On rappelle également que des attentats ont été commis contre le siège du Comité international de la Croix-rouge (CICR) dans la ville.

En outre, une série de tentatives d'assassinat a été exécutée dont l’une a visé un commandant des Forces armées terrestres libyennes, le général Khalifa Hafter, ainsi que des officiers ayant fait défection dès le début du régime de Kadhafi pour rallier la révolution du 17 février, ainsi qu’un certain nombre de bâtiments publics, dont la Cour de Benghazi et le siège de la sécurité militaire de la ville.

Cette insécurité n’a pas épargné la capitale Tripoli qui a été réveillée le premier jour de l’Aïd par l’explosion de deux voitures piégées qui ont fait deux morts et quatre blessés. L’insécurité a également touché les lieux de culte avec la démolition, le 25 août, de sanctuaires et la profanation de tombeaux de savants soufis dans plusieurs villes libyennes par des présumés salafistes dont certains membres des organes sécuritaires étatiques.

Ces actes de violence ont ébranlé la quiétude des citoyens et favorisé l’installation d’un climat d’insécurité qui s’est répercuté sur le retard accusé dans le retour des compagnies et sociétés étrangères et conduit les instances sportives panafricaines à refuser l’organisation de rencontres sportives dans le pays. Le Congrès national général libyen, le Parlement nouvellement élu, n’a pas hésité à mettre en cause les forces de sécurité, les accusant de laxisme à l’égard de cette situation d’insécurité qui sévit dans le pays.

Pourtant les auteurs de ces actes de violence ne sont pas déterminés avec exactitude alors que le ministre de l’Intérieur Faouzi Abdel Aal a, lors du retrait de sa démission qu’il avait présentée dans le sillage des critiques dirigées contre les forces de sécurité, pointé du doigt de "grands groupes" qu’il qualifie d’extrémistes armés en Libye. Il a ajouté que "ces gens représentent une grande force en termes du nombre et de l'équipement trouvé en Libye'".

D’autres estiment que ce sont des anciens partisans du régime déchu qui tentent de semer la terreur, le désordre et le trouble afin d’apeurer les citoyens et les empêcher de s’inscrire dans le processus de démocratisation en cours dans le pays.

Pana

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