Les gardes communaux se réunissent une nouvelle fois, aujourd'hui jeudi, à Blida pour finaliser le rapport de synthèse  des différentes coordinations sur les résultats de leur dernière rencontre avec la tutelle, le département de Daho Ould Kablia. Ce rapport qui devait être finalisé dimanche dernier est donc au menu ce matin. Les coordinateurs des wilayas de la garde communale mènent une course contre la montre à la veille d'une rentrée sociale et politique des plus explosives. Ainsi, ce document de synthèse qui sera ainsi finalisé aujourd'hui, jeudi et qui sera remis au secrétaire général du ministère de la tutelle au cours de la semaine prochaine, se veut à la fois une démonstration de l'étendue de leur représentativité, d'une réelle mobilisation de la base qui ne s'est point essoufflée mais aussi un point final de leur décision quant à l'appréciation des acquis arrachés de leur tutelle qu'ils jugent "utiles" mais "très maigres".

Ce qui est sûr, compte tenu des premières évaluations faites par les représentants des gardes communaux après les dernières discussions avec les responsables de la tutelle, Il n’est pas exclu que les conclavistes discutent de la suite à donner à l’insatisfaction généralisée de la base sur ces "acquis" qu'ils estiment "dérisoires" alors que la tutelle ne cesse d'en louer les résultats. Lahlou Aliouet, de la coordination national, s'exprimant aujourd'hui au quotidien Le Soir d'Algérie, précise que ce document, qui se veut une réplique de la base aux "concessions" de Daho Ould Kablia, sera prêt ce dimanche et accompagné de 23.000 signatures collectées vendredi dernier malgré les difficultés matérielles de la tâche.

A la finalisation de ce document de synthèse qu'attend avec impatience le ministère de l'Intérieur pour estimer la représentativité de cette corporation qu'il a durement réprimée, s'ajoute, lors de ce conclave d'aujourd'hui, un autre point de discussion nouveau : la création d'une fondation dédiée à une corporation qui ne veut pas que son long combat contre le terrorisme durant la décennie noire soit souillé et prête à "manipulation" par la tutelle. Pour Lahlou Aliouet, selon la même source, ce projet dérange d'ores et déjà, certains cercles du pouvoir sans les nommer qui y voient un "danger" pour leur stratégie de complots et de campagnes de dénigrement en vue  de semer de "salir" son rôle prépondérant aux côtés de bien d’autres corps de sécurité de l’armée et de patriotes, dans la lutte antiterroriste alors même que la concorde civile les avait désarmés au plus fort du péril islamiste.

Pour l'interlocuteur du quotidien Le Soir d'Algérie, ce projet de création d'une fondation n'a pas tardé à inquiéter ces cercles du pouvoir qui s'agitent et n'hésitent pas à engager contre le corps des gardes communaux une campagne de dénigrement en réactivant d'anciennes affaires dans lesquelles d'ex-éléments du corps auraient été impliqués, notamment celle d'un ancien garde communal de Tipasa qui aurait fourni, il y a trois années de cela, en munitions et autres renseignements, les maquis terroristes via un ex-douanier. S'ajoutent aussi, celles plus récentes, qui vise à discréditer la corporation accusée, avec l'armée, de "pyromanes", d'avoir provoqué les incendies de forêt qui ont ravagé les forets du pays. Sur cette campagne visant à dénigrer les valeurs républicaines du combat engagé aux côtés des Patriotes et de l'ANP pour la sauvegarde de la République, la tutelle laisse faire. Pour Aliouet, ce silence de la tutelle est complice car elle est "supposée nous protéger contre ce genre d’attaques gratuites", dira-t-il. Et il ajoute : "Le comble est que ces cercles nous accusent de politiser notre mouvement alors que c’est eux qui y excellent, sinon comment expliquer leur gêne non contenue quant au projet de la fondation pour notre corps ?"

La rencontre qu'organise aujourd'hui la coordination des gardes communaux sera sans doute décisive quant aux décisions qui seront prises dans les jours qui viennent face à leur tutelle qui veut apparemment mettre le ver dans le fruit.

LM/Le Soir d'Algérie