Koweït : des centaines de personnes manifestent à l'appel de l'opposition

La famille régnante a dissous le parlement élu en février. Ce qui pousse l'opposition à manifester.
La famille régnante a dissous le parlement élu en février. Ce qui pousse l'opposition à manifester.

Quelque 2.000 personnes ont manifesté dans la nuit de lundi à mardi au Koweït à l'appel de l'oposition, proclamant leur opposition à une modification de la loi électorale souhaitée par le gouvernement.

Les manifestants, dont 19 députés représentant le différents blocs parlementaires, des représentants des forces politiques et des mouvements de jeunes, se sont rassemblés sous le thème "le peuple est la source de la souveraineté", selon un journaliste de l'AFP. Les orateurs ont assuré que l'opposition boycotterait les prochaines élections si la loi électorale était modifiée, et ont réclamé l'instauration d'une monarchie constitutionnelle et d'un gouvernement issu des élections tout en répétant leur allégeance à l'émir, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah.

La manifestation - organisée dans la nuit en raison de la chaleur - se tient alors que l'émirat, épargné par le "printemps arabe", traverse une nouvelle crise politique. A la suite d'une série de manifestations, le pouvoir a dissous en décembre 2011 le Parlement élu deux ans plus tôt et des élections anticipées, tenues en février, ont été remportées par l'opposition islamiste. Mais par une décision sans précédent, la Cour constitutionnelle a invalidé le 20 juin les élections de février, dissous le Parlement et rétabli celui de 2009, favorable au gouvernement.

Ce parlement n'est cependant pas arrivé à se réunir faute de quorum. L'opposition veut sa dissolution et l'organisation d'élections anticipées. Le gouvernement a demandé à la Cour constitutionnelle de se prononcer sur la loi électorale de 2006 qu'il juge non conforme, mais l'opposition tient à cette loi qui divise le pays en cinq circonscriptions, contre 25 précédemment.

Haranguant les manifestants, le député Mohammad Al-Dallal a affirmé que la volonté du gouvernement de modifier la loi électorale "n'est pas moins grave que l'invasion irakienne" en août 1990. "Le gouvernement ne peut pas aujourd'hui falsifier les élections, c'est pourquoi il veut imposer par la force un nouveau découpage électoral", a-t-il ajouté.

Membre de l'Opep, le Koweït, première monarchie du Golfe à avoir un Parlement élu, connaît des crises politiques à répétition depuis 2006, attribuées aux luttes de pouvoir au sein de la dynastie Al-Sabah qui règne depuis plus de 250 ans.

AFP

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