Education nationale : le concours, le recrutement et le rôle de l’ENS

Il est temps de redonner son rôle à l'ENS.
Il est temps de redonner son rôle à l'ENS.

Le CLA avait estimé les besoins pour le secondaire à 11.000 postes budgétaires et pour le moyen et le primaire à 4000 postes pour avoir des classes à 40-45.

L’effort du ministère de l'Education est de 516 enseignants du cycle primaire, 2890 enseignants du cycle moyen et 8157 enseignants du secondaire. Donc les 8157 postes du secondaire ne couvriront pas les besoins de l’année 2012-2013. Ce qui donne un manque de 3000 postes pour le secondaire. Et tout ceci est dû à une mauvaise planification qui remonte à l'année 2003 et les directives du FMI en fermant les postes des retraités sans faire appel à de nouveaux professeurs.

Ce problème pouvait être évité si on avait laissé l’ENS faire le travail de formation avec une planification sur 5 ans avec les recrutement idoines. Les besoins auraient été maîtrisés et on aurait eu chaque année notre quota d’enseignants dans chaque wilayas avec les postes budgétaires nécessaires annuels et tout cela planifié tous les 5 ans. Donc le problème que vit l’Education nationale pose la question de la compétence des décideurs qui ont détruit tous nos acquis. Depuis toutes ces années, l’ENS ne forme que quelques enseignants au pif sans prévoir nos besoins.

Pour le CLA le métier d’enseignant doit être un choix délibéré avec un concours d’entrée à l’ENS suivant les postes budgétaires nécessaires à chaque wilaya sur une durée de 5 ans comme le prévoit le statut pour devenir professeur du secondaire. Devenir enseignant doit être par amour du métier et non une fatalité. On ne recrute pas des enseignants sur des tests mais on forme des étudiants pour devenir des enseignants et c’est le rôle de l’ENS.

Donc le recrutement sur titre ne peut que faire des mécontents car le métier d’enseignant de nos jours est une profession très difficile et demande une prédisposition mentale et pédagogique que seule l’ENS peut inculquer après une formation de 5 ans d’étude au terme de laquelle l’étudiant est formé pour devenir un professeur avec son poste assuré.

Cette année, si on avait laissé l’ENS jouer son rôle efficace d’école des enseignants, on aurait eu 11 professeurs affectés dès juin à leurs postes.  Donc s’il doit y avoir un concours c’est celui d’entrée à l’ENS pour former des enseignants et non recruter des enseignants contre leur gré car ce métier est noble et n’est pas donné à n’importe qui.

Les plus aptes à être enseignants ce sont les vacataires dont le ministère s’est servi pour combler le vide puis les a rejetés. Nombreux sont ceux qui ont montré de bonnes capacités dans l'enseignement et que le MEN a laissé tomber. Il faut rappeler ici que ceux qui ont enseigné pendant des années n’ont pas besoin d’être recrutés par un concours mais d’avoir la priorité du recrutement.

Le concours ne doit concerner cette année que les diplômés qui n’ont jamais enseigné, après avoir recruté les vacataires sans emploi. Il est temps de revoir le rôle de l’ENS et la planification des besoins dans l’Education et de donner au métier d’enseignant son lustre d’antan.

Hakem Bachir, professeur de math au lycée Colonel Lotfi et porte-parole du Cla

Plus d'articles de : Débats

Commentaires (2) | Réagir ?

avatar
Quelqun EncoreQuelqun

Au même titre que la formation des enseignants, la nomination et affectation des inspecteurs devrait répondre à des considérations d'ordre de performance, de vision à moyen et long termes de l'école.

Les Instituts Technologiques de formation des Maîtres, ou les Ecoles Nationales Supérieures doivent être ré-activés avec des ambitions qui sont celles de ce millénaire.

Seulement, comment voulez-vous aller de l'avant quand les plus hautes autorité de "l'Etat" font dans le prosélytisme en injectant de l'argent public dans les zaouias, les mosquées, les ômras et autres subterfuges à même de jouer sur la fibre religieuse d'une populace réduite à dealer la nuit, à agresser les jeunes femmes le soir et à envahir les mosquées le jour en répétant à qui veut bien l'entendre leurs "la yadjouz" ou "haram" légendaire?

Je sens comme une scission inévitable dans ce bled car l'échelle des valeurs, l'aspect collectif du vivre ensemble... ne sont plus que des leurres.

Trop d'ignares et d'anciens délinquants érigés en personnages pieux et censeurs.

avatar
wahab benidir

Des sigles moribilants (ENS)... c'est tout ce qu'il en reste. Où est la grande ENS de l'époque (celle de Kouba) ou celle d'El Harrach (ENSET pour l'enseignement technique) / A un dégré moindre les ENS rattachées aux trois principales unversités DZ- Ils ont tout détruit comme ce qui s'est passé pour tout le reste du pays et dans tous les domaines. Allah La Yesmah Lahoum ces destructeurs surnommés les décideurs.