Non-alignés à Téhéran : une trentaine de chefs d'Etat et Ban Ki-moon attendus

Malgré les réserves de certains pays, Ban Ki-moon ira à Téhéran.
Malgré les réserves de certains pays, Ban Ki-moon ira à Téhéran.

Ban Ki-moon s'affranchit du refus des Etats-Unis et se rendra fin août au sommet des non-alignés qui aura lieu dans la capitale iranienne. 120 pays sont attendus.

Qu'importe que l'Iran soit au ban des nations occidentales ! La  réunion est trop importante aux yeux de Ban Ki-moon pour ne pas y participer. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon ira donc au prochain sommet des pays non-alignés programmé les 30 et 31 août à Téhéran, malgré les fortes réserves exprimées par Washington, a annoncé mercredi son porte-parole.

M. Ban "viendra (y) transmettre les inquiétudes profondes et les attentes de la communauté internationale" sur le programme nucléaire iranien, le terrorisme et la guerre en Syrie, a précisé le porte-parole de M. Ban, Martin Nesirky. Ce dernier a ajouté que Ban Ki-moon "discuterait franchement" de la crise en Syrie et estimait que l'Iran devait faire partie de la solution à ce conflit. "En se rendant à Téhéran, il (M. Ban) exprime les inquiétudes internationales de façon bien plus claire", a encore souligné M. Nesirky.

L'agence officielle iranienne IRNA avait annoncé le 5 août que M. Ban avait accepté une invitation à se rendre au sommet du Mouvement des non-alignés, mais l'ONU n'avait jusque-là pas confirmé cette annonce. Comme elle l'avait déjà fait le 16 août, la porte-parole du département d'Etat américain Victoria Nuland a bien pris soin mercredi de ne pas critiquer explicitement le voyage de M. Ban à Téhéran, se contentant de dénoncer l'Iran, comme "un pays qui viole toutes sortes de règles de l'ONU et qui a été une force déstabilisatrice".

"Nous espérons que ceux qui ont choisi de s'y rendre (à Téhéran), y compris le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, seront très fermes avec les Iraniens qu'ils verront quant à leurs obligations internationales", a déclaré Mme Nuland. "Maintenant qu'il a décidé d'y aller, il doit en profiter pour dire directement aux dirigeants iraniens quelles sont les inquiétudes de la communauté internationale", notamment sur le programme nucléaire de Téhéran, a-t-elle ajouté.

D'après des diplomates à l'ONU, l'ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies, Susan Rice, aurait conseillé à M. Ban de ne pas se rendre à Téhéran. Créé pendant la Guerre froide, le Mouvement des non-alignés compte 120 pays considérant ne faire partie d'aucun grand bloc ou alliance militaire. "C'est une organisation internationale majeure et M. Ban n'a pas d'autre choix que d'assister à un événement de cette importance", a estimé un diplomate à l'ONU.

Même si aucune liste des présents n'est encore publiée, on sait que 120 pays ont donné leur accord de participation. Le nouveau président égyptien Mohamed Morsi, le dirigeant coréen Kim Jong-un, le Cubain Raoul Castro, le Premier ministre indien, Manmohan Singh, l'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, le président libanais, Michel Sleimane, figurent parmi les chefs d’Etat ou de gouvernement attendus, selon les médias iraniens. On ignore en revanche pour le moment si Abdelaziz Bouteflika ira à ce sommet, ou enverra-t-il, comme il est de coutume désormais ces derniers mois, Ahmed Ouyahia ?

Avec AFP

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