"Le refus absolu"

Devant l'horreur, le choix des armes est-il le premier recours ?
Devant l'horreur, le choix des armes est-il le premier recours ?

On ne cesse pas d’y penser. Cela fait partie de nous. Et l’actualité de cette année évoquant la célébration du cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie nous fait encore plus nous souvenir du passé, de la colonisation française de notre pays, de la terrible guerre (1954-1962).

Mais l’article (1) que j’ai lu, mercredi, dans El Watan (un observatoire indépendant pour faire échec au révisionnisme), article qui ne manque pas comme tant d’autres de glorifier la révolution algérienne ne m’a pas vraiment satisfait. Il évoque comme beaucoup de voies officielles une victoire que ne cesse de contester le peuple car n’ayant pas accédé à la prospérité, la tranquillité. L’article évoque cette "force" de ceux qui en Algérie avaient "vaincu" la France coloniale ! Si cette foi, cette "force" existait tant chez les moudjahidines (révolutionnaires algériens), c’aurait été beaucoup mieux, vraiment, si elle était similaire à la puissance de l’Indien Gandhi, qui pacifiquement, sans verser une goutte de sang, avait invité  les Anglais à partir.

La guerre n’étant jamais une solution. Elle détruit les deux antagonistes et laisse quoi qu’on dise, quoi qu’on pense, tant de séquelles. Emmanuel Kant, le célèbre philosophe n’écrivit-il pas que "l’inhumanité infligée à l’autre, détruit l’humanité en moi". La non-violence aurait évité au peuple tant de souffrances, de traumatismes, à nous mais aussi à notre ennemi intime. Mais en ces temps-là, les Algériens avaient-ils un autre choix ? Beaucoup d’encre avait coulé hier comme aujourd’hui.

J’ai cependant trouvé l’apaisement dans les mots de Jean Paul Sartre, ami des justes et illustre philosophe français, qui s’était rangé du côté du peuple algérien. Jean-Paul Sartre écrivit dans la préface du livre d'Albert Memmi : "Quand un peuple n'a pas d'autre ressource que de choisir son genre de mort ; quand il n'a reçu de ses oppresseurs qu'un seul cadeau, le désespoir, qu'est-ce qui lui reste à perdre ? C'est son malheur qui deviendra son courage, cet… éternel refus que la colonisation lui oppose, il en fera le refus absolu de la colonisation."

De Boghni, Amokrane Nourdine

(1Un observatoire indépendant pour faire échec au révisionnisme

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Commentaires (2) | Réagir ?

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faroudja Oumerry

Jean-Paul Sartre écrivit dans la préface du livre d'Albert Memmi : "Quand un peuple n'a pas d'autre ressource que de choisir son genre de mort ; quand il n'a reçu de ses oppresseurs qu'un seul cadeau, le désespoir, qu'est-ce qui lui reste à perdre ? C'est son malheur qui deviendra son courage, cet… éternel refus que la colonisation lui oppose, il en fera le refus absolu de la colonisation. "

Que reste il à La kabylie, aux kabyles ? le pouvoir d, alger digne heritier de la france coloniale, nous propose la mort physique par ses gendarmes, ses miltaires et ses terroristes ou la mort identitaire en renonçant à notre kabylité, à notre berberité. La france coloniale ne nous aurait pas aussi brutalisées que le pouvoir algerien post 62 de nos ancestres les gaulois `à l'appartenance a l, imperialisme arabo islamsique qu'on appelle aujourd 'hui le monde arabe qui est en fait l'imperialisme arabe. Basta, nous sommes des kabyles pas des arabes et nous n, avons rien contre ceux qui se sentent arabes, nous leur demandons seulement de nous respecter et respecter notre difference. nous ne sommes ni gaulois ni arabes, mais des kabyles, ca ne doit pas etre difficile a comprendre pourtant.

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khelaf hellal

La torture, l'humiliation puis aprés l'éxécution sont telles les méthodes fascistes et expéditives du colonialisme civilisateur, une drôle de civilisation qui décime les populations entières pour occuper le pays, les spolier et les exproprier de leur richesses. Il faut montrer au monde entier que les " civilisés " d'aujourdhui n'ont pas eu forcément un passé glorieux qui les honore, un passé dont ils peuvent se laver les mains sans conscience et sans regret à la Ponce Pilate.