Affaire Aït Mouhoub : derrière le miroir, un chef d'orchestre

Zoheir Aït Mouhoub, journaliste à El Watan et correspondant d'une télé allemande, a été harcelé par "une police parallèle".
Zoheir Aït Mouhoub, journaliste à El Watan et correspondant d'une télé allemande, a été harcelé par "une police parallèle".

Suite à l’article de M. M.B sur l’affaire Aït Mouhoub, je me permets d’aller encore plus loin au sujet du rôle de la presse algérienne dite indépendante. Je prends un événement, le printemps arabe et je le mets sous microscope :

1°) Pas un seul journal algérien n’a envoyé de correspondants suivre sur place les révoltes arabes. Même les plus remuants, les plus vendus : El Khabar, Echourouk ! Pourtant à Oum Durman, pour un minable match de football, ils étaient tous là. Cela n’intéresse pas les Algériens ? Faux ! Tous sont branchés sur les chaînes satellites. Dangereux pour les journalistes, non, en Tunisie et ailleurs, en Egypte, ça s’est passé dans le calme. Pourtant l’événement est planétaire et il nous concerne au plus près, tous ces pays nous ressemblent et deux de nos plus proches voisins ont été touchés.  

2°) Par la suite, il y a eu comme un mouvement d’ensemble, un glissement, dans la description des événements. Tous les journalistes qui au départ ont prit les révolutions en sympathie, les ont applaudis, ont changé d’avis. Je me rappelle encore les articles au vitriol de certains médias sur Zinochet et sa coiffeuse d’épouse rapace. Puis, doucement, au fil des semaines, il y a eu comme un revirement, ils ont commencé doucement à glisser, à parler tous le même langage : Otan, Israël, intervention étrangère, El Qaïda, partition, chaos etc… Les populations qui veulent se libérer sont oubliées. Personne ne parle de Assad, de Moubarak, de sa famille, des Alaouites !

3°) Certain quotidiens dont je ne citerai pas le nom n’y vont pas avec le dos de la cuiller, ils ont même consacré une page complète sur le sujet et font la collecte sur Internet de tous les articles funestes, des rumeurs minables au sujet des révolutions sur Internet et les publient in extenso. Le plus petit incident en Tunisie ou en Libye, la moindre manifestation sont signalés, relatés, montés en épingle. Les autres journalistes, plus malins, plus fins renvoient le bourreau et la victime dos à dos et veulent qu’ils s’entendent sans dire sur quoi !

4°) Pourtant, nous ne sommes pas aveugles, une grande partie de la rue algérienne, à part quelques FLNistes ou RNDistes téléguidés sont favorables, veulent la fin des dictateurs, le changement, la liberté. Et tout cela a un prix. Comme toute chose. Alors quoi ? Des instructions du pouvoir occulte ? Des ordres ! Certainement. Il faut être naïf pour ne pas le croire !

Hamidi Abdelhak

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Commentaires (8) | Réagir ?

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atuelpa yupanqui

Plus sérieusement, pour une analyse au microscope ça se pose un peu là. De l'incitation à la haine contre les alaouites et l'anathème à ceux qui se font une autre idée. Pour finir le fameux couplet des soudards à la solde de... A partir du moment où vous ne vous satisfaites pas des comptes-rendus des façonneurs d'opinion (je parle des vrais), vous êtes élevé au rang fouille-merde du net... Les hérauts de la liberté prennent ces derniers temps de bien curieuses allures....

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Rabah

Les médias d'aujourd'hui sont là simplement pour rapporter l'information et non pour la fabriquer, pour ça le pouvoir politique s'en charge

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