Algérie : quelque chose a changé ...

Algérie : quelque chose a changé ...

Quelque chose vient de changer : les salariés algériens sont devenus autonomes. Autonomes dans leur colère, autonomes dans leurs revendications. Autonomes dans leur façon de vouloir changer leur destin. Ils n’attendent plus rien de la Centrale syndicale, plus rien de Sidi Said, et tout d’eux-mêmes. La grève à laquelle a appelé l'intersyndicale autonome de la fonction publique a été, pour la première journée, massivement suivie, selon ses initiateurs. L’intersyndicale autonome regroupe le Conseil des lycées d’Algérie (CLA), le Conseil autonome national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), le Syndicat national des professeurs de l’enseignement paramédical (SNPEPM), le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE) et la Coordination des enseignants contractuels algériens (Ceca).

Le porte-parole du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP), Hadj Djillali, parle d'un taux de suivi de 80%, «et ce malgré la pression de l'administration sur les grévistes». Le porte parole du CNAPEST, M.Lamdani que le taux de suivi de la grève à Ouargla et à Tipaza était de 100%. «Les 22 lycées de la wilaya de Tipaza ont été tous paralysés», souligne-t-il. Alger a enregistré, quant à elle, un taux de suivi de 94% et, selon lui, «114 lycées ont suivi le débrayage». Le responsable du CNAPEST a évoqué en outre les établissements de la wilaya de Bouira qui ont été tous paralysées, tous paliers confondus. Il a indiqué qu'à Constantine, sur les 54 lycées qui existent, 46 ont suivi le mouvement de grève.

Pour ce qui est de la coordination nationale des sections CNES, son porte-parole, en l'occurrence M.Cherbal, a affirmé que la grève a été massivement suivie à l'université de Bab Ezzouar à Alger: «23 amphithéâtres ont été paralysés sur 24», a-t-il affirmé. Et d'ajouter que la majorité des examens du tronc commun de 1ère et 2ème années ont été reportés. Il a précisé également que la grève a été suivie par l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme, l'Institut d'informatique, l'Institut national d'agronomie ainsi que les universités de Blida, Oran, Jijel et Ouargla. Cherbal s'est dit satisfait de la mobilisation des syndicats.

En paralysant le secteur de l’éducation et l’administration, l’intersyndicale de la Fonction publique démontre qu’elle n’a plus rien à prouver en matière de représentativité. Les syndicats qui la composent apportent la preuve que le temps de l’unicité est révolu. Ils font face à des tutelles qui ne leur reconnaissent pourtant pas le statut de représentants des travailleurs, préférant négocier avec une centrale syndicale qui se refuse à faire grève au nom d’un pacte social qui se rapproche plus de la compromission que du compromis. En optant pour un débrayage de trois jours qui sera couronné par un sit-in des responsables syndicaux devant le Palais du gouvernement, les syndicats entendent mettre devant ses responsabilités le chef du gouvernement. La question de la préservation du pouvoir d’achat dépasse en effet le cadre d’un ministère. Elle engage tout un Etat qui a le devoir d’assurer un minimum de vie décente à ses fonctionnaires. Un Etat totalement tétanisé par une inflation qu’il ne semble pas en mesure de contrôler.

L.M.

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Commentaires (3) | Réagir ?

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Titou tatou

c'est vrai que l'UGTA c'est devenu un grand n'importe quoi. avec des dirigeants milliardaires et amis du régime et du patronat, alors que ça devrait être le contraire. j'espère que ces nouveaux syndicats ne se laisseront pas acheter et qu'il continueront dans leur foulée. et je rejoins toto (titou rejoins toto lol... hum) sur le fait qu'il devraient faire une action commune, l'union fait la force et on arrivera peut être à une décrédibilisation de l'UGTA qui mènera peut être à un sursaut de cette dernière bien que le pouvoir ait bien réussi à les engraisser de façon à les rendre des Khbozistes invétérés.

Bon courage les travailleurs, nous les jeunes on est avec vous.

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kamel bouderbalou

salam, a quand la chute de l'UGTA qui ne represente qu'elle meme, il est temps a tous salarié, fonctionnaire etc... a ne plus adherer a cette UGTA.

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