Syrie : le régime et les rebelles tuent des civils, accusent l’ONU

Le général Babacar Gaye
Le général Babacar Gaye

Le chef de la mission de l'ONU, le général Babacar Gaye, accuse l'armée syrienne et les rebelles de ne pas assurer la protection des civils.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, plus de 23.000 personnes ont été tuées en 17 mois en Syrie. Bien plus que la répression dirigée par Hafedh Al Assad à Hama en 1982. La violence aveugle de cette guerre civile inquiète les Syriens et la communauté internationale.

Le chef de la mission d'observation de l'ONU à Damas, le général Babacar Gaye, renvoie dos à dos le régime de Bachar Al Assad et les insurgés de l'ASL. Babacar Gaye a accusé samedi à la fois l'armée syrienne et les combattants rebelles de ne pas assurer la protection des civils en Syrie où combats et bombardements font des dizaines de morts quotidiennement.

"Les deux parties ont des obligations dans le cadre du droit humanitaire international, pour s'assurer que les civils sont protégés" a déclaré à la presse à Damas le chef de la Misnus qui est sur le départ. "Ces obligations n'ont pas été respectées", a-t-il déploré. Il s'exprimait au surlendemain de la décision attendue du Conseil de sécurité de ne pas prolonger la mission des observateurs déployés depuis avril, et dont le mandat s'achève en conséquence dimanche à minuit.

L'équipe de l'ONU, qui a compté jusqu'à 300 observateurs militaires, a été déployée dans le cadre du plan de paix en six points de l'ancien médiateur international pour la Syrie Kofi Annan, pour surveiller un cessez-le-feu prévu par ce plan qui ne s'est jamais concrétisé. L'intensification des violences a entraîné en juin la suspension des opérations des observateurs, dont nombre ont quitté le pays.

"Dès la mi-juin, il était évident que les deux camps ne se sentaient plus engagés par le cessez-le-feu" a estimé le général Gaye. "La conséquence est une intensification des violences." Le général sénégalais a cependant indiqué que l'ONU restait impliquée dans la recherche d'une solution en Syrie.

"L'ONU ne va pas quitter la Syrie. Nous allons continuer la quête pour passer de la violence au dialogue", a-t-il souligné, sans préciser sous quelle forme l'ONU allait rester en Syrie.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a annoncé vendredi la nomination du diplomate algérien Lakhdar Brahimi pour succéder à Kofi Annan en tant que médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie, alors que la communauté internationale reste enlisée dans ses divisions face au conflit. Cependant, on ignore jusqu'à présent quelle sera la mission du nouveau médiateur. Reconduira-t-il le plan Annan, comme le demande la Russie au risque de fâcher certains pays occidentaux et arabes ? 

Avec AFP

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