Amar Ghoul, le chaînon manquant du système

Amar Ghoul, l'islamiste organique.
Amar Ghoul, l'islamiste organique.

Devant les médiamensonges, rapportant le monde à l’image du consensus dominant à qui ils doivent leur survie.

La schizophrénie des politiques, vivant dans un monde affolé par la menace d’une récession mondialisée, laissant entrevoir la précipitation de la société néolibérale vers l’inconnu et se faisant voir dans leurs apparitions publiques dans un autre monde, bien maîtrisé. Quelques bobos, des petites crises à répétition, mais tout va bien, on tient la situation en main. On fera même des guerres s’il le faut, pourvu que cela rapporte. Dans tous les cas, il y aura toujours des candidats à la dictature pour sous-traiter la répression des peuples dominés. Planter des dictatures dans des néo-colonies pour récolter les financements du système néolibéral arrivé à saturation de sa contradiction. Une absence de candidat a la dictature, ou un dictateur, qui se rebelle, précipiterait la machine du système néolibéral dans sa fébrilité vers des dérives pire que la situation qui est la nôtre aujourd’hui, c’est-à-dire des indusconsommateurs et des bailleurs de richesses des matières premières, castrés par une dictature.

"L’Algérie des généraux" n’a pas d’autre choix que de se soumettre à l’ordre impérialiste, pour espérer s’extraire du carré de la mort, représenté par la Syrie et ses satellites le Liban, l’Iran, l’Algérie et le Pakistan, les quatre principales pièces manquantes au puzzle du plan néocolonialiste du Grand Moyen-Orient (GMO), que veut imposer l’ordre impérialiste par la force de frappe de sa machine de guerre qu’est l’OTAN et son administration qu’est l’ONU.

La stabilisation de la société est le gage que réclament les puissances impérialistes à leurs dictateurs protégés, sous forme d’une sous-traitance de la répression de la population pour qu’elle ne puisse pas s’organiser en contrepouvoir, qui viendrait perturber la bonne marche de leurs GMO. Le pouvoir est tenu de tenir son peuple, sinon elles s’en chargeraient par une agression ouverte qui serait légitimée par l’alibi de l’ingérence humanitaire, s’il venait à être débordé par la colère populaire. Car ni la Chine ni la Russie ne peuvent empêcher le peuple de résister maladroitement. L’exemple de la Syrie en est l’incarnation. Le régime de Bachar Al Assad ne peut pas sortir vainqueur, il doit être défait. L’ordre du GMO ne peut s’accommoder d’une victoire de la dictature syrienne qui lui est hostile. L’ordre du GMO ne peut fonctionner que sur un champ politique acquis et figé, c’est pour cela que son objectif est le statu quo et au pire le chaos, qui lui garantit une liberté d’action. Si en Syrie le dénouement se fait au détriment de leurs intérêts, ils sèmeront le chaos, aidé par leurs alliés dans la région.

Au lieu de contribuer à renforcer la société par un système politique fort, sur une base démocratique, qui consacre l’alternance au pouvoir et libère les énergies créatrices de richesses et de culture, pouvant contribuer au renforcement de l’unité face à l’adversité extérieure, le pouvoir algérien préfère sacrifier l’intérêt général, lui préférant le statu quo et la sous-traitance aux forces impérialistes de la répression de la société, pour préserver ses propres intérêts.

Mais cette stabilité, qui se fait au détriment d’une réelle assise de la société sur des valeurs démocratiques, au profit d’une culture politique archaïque calquée sur des valeurs patriarcales et religieuses, mènera la société jusqu’au Moyen Âge. C’est vers cette direction de développement que Bouteflika, ses commanditaires et ses vassaux, qui sont les partis politiques organiques et la presse dite "libre", sont en train de conduire l’Algérie. 

Pris dans la ligne de mire des menaces des forces impérialistes, le pouvoir algérien, pour sauver ses intérêts, voire sa peau, fait l’autiste et se rend ridicule à être obligé de manipuler une gigantesque farce de démocratie de façade avec tous ses accessoires appropriés : une presse dite "libre", une classe politique dite "d’opposition" et une justice dite "indépendante". Le tout agrémenté d’un discours démagogique, qui joue sur la fibre nationaliste et patriotique, sous prétexte de préserver la patrie d’une éventuelle recolonisation. Pour la souveraineté nationale !

La stabilisation par la farce démocratique est une forme de reconduction du statu quo. C’est une situation qui arrange tout le monde au détriment des populations. Car, ce sont les intérêts du pouvoir et de ses clients qui seront menacés en cas d’agression étrangère et non la souveraineté nationale et l’intérêt général. Pour cela, l’imaginaire social est généralement hostile à toute ingérence extérieure dans ses affaires. Il est assez mûr pour s’unir face à toute forme d’adversité extérieure. 

Le général, le député et le dépité

Mais la stabilisation, encadrée par un système totalitaire, divise la société en trois instances essentielles. Le général, le députe et le dépité : trois segments distincts de la société, qui se disputent le pouvoir. Le général, qui en détient le monopole absolu par la violence, délègue la sous-traitance de sa gestion au député, qui lui est dépourvu de souveraineté, de légitimité et tenu à se conformer sans failles au consensus que lui impose son commanditaire. On a d'un côté, un combat stratégique pour la reconduction indéfinie du statu quo, dissimulé à présent derrière l’alibi de la "stabilisation du pays", par le motif, un danger imminent de recolonisation par des puissances internationales ! Telle est la version du général et du député. Quant à celle du dépité, c’est-à-dire toutes celles et tous ceux qui ressentent le besoin d'éprouver le sentiment d'être pourvu d'une souveraineté infinie résultant d'une liberté intégrale, "la stabilisation du pays" est l'objectif recherché par ces mêmes forces qui "menacent la souveraineté nationale !" en imposant le statu quo aux dictateurs du monde - voire le chaos dans les situations de forte résistance comme en Irak -  en échange de la garantie de leur survie, pour maintenir leurs sociétés dans un état qui leur assure la préservation et l'accroissement de leurs intérêts. Un Etat dépourvu de dynamique économique et politique et régulé par la violence, pour l'empêcher d'émerger comme une force politique antagonique et comme un concurrent potentiel sur le marche mondial, dont il se réserve le monopole sans scrupule.

Si le dépité a le choix entre, se résigner ou se soumettre par la compromission où s'exclure du consensus dominant et résister, le général et le député, n'ont d'autres choix que de recourir à l'impératif de la dictature et au régime de la terreur pour continuer à exister. Seuls moyens à même de leur permettre de "stabiliser le pays" en faisant coïncider leurs intérêts avec ceux des puissances intéressées, qui leur garantissent un soutien aveugle à leur stratégie de survie.

Devant la complication de la gestion du statu quo, depuis l’avènement des révolutions arabes, la vacance du gouvernement peut très bien illustrer le signe d'une transition dans la gestion de la dictature. Portant à faire croire que l'on passe de l'état de statut quo vers  quelque chose d'autres, de plus normalisé : celui de "stabilisation".

Le gouvernement qui tarde à être formé est un signe que le pouvoir est en plein chantier de reconquête d'une légitimité, fût-elle illusoire, par la promotion de l’idée de "stabilisation du pays". Il veut faire apparaître qu'il procède à l'élargissement du gouvernement à une coalition nationale représentative des principales tendances politiques du pays. Notamment, les nationalistes conservateurs, ravalés, représentés par le FLN et le RND, aux démocrates, représentés par le FFS, dont la symbolique est de taille, au regard de la place privilégiée que ce parti occupe au sein de l'opposition et l'importance de son ancrage populaire, et les islamistes, représentés par un client sur, car, déjà intégré dans le sérail. Amar Ghoul, qui entre brutalement en scène, guidé par l’illumination des stratèges du système, comme le chaînon manquant à la réussite de la gigantesque farce démocratique, s’avère être une aubaine pour venir sceller l’édifice totalitaire, après la défection de Soltani et la rébellion des partis islamistes. 

Le parti créé hâtivement par le pouvoir pour l'occasion est en cours de construction. Tout est fait pour qu’il soit opérationnel à la prochaine échéance électorale du 29 novembre. Le TAJ (Tadjamou Amel Al Djazaïr) de Amar Ghoul sera composé de militants opportunistes, acquis au consensus autour du système totalitaire, venus de nombreuses formations islamistes, tel : le parti El Islah de Hamlaoui Akkouchi, du parti FJD (Front pour la justice et le développement) de Djaballah, du MSP de Soltani, de En Nahda et d'autres partis islamistes. 

Le pouvoir mise sur l'effet de cette manœuvre de vassalisation de ces deux grandes tendances politiques de l’opposition, TAG regroupant la tendance islamiste et le FFS représentant les démocrates pour donner l'impression d'une normalisation politique. Dans sa "participation tactique", c'est le parti FFS lui-même qui signifie son allégeance au pouvoir, pour une participation au gouvernement, par une double compromission : d'abord par sa complicité dans la reconduction du statu quo, en acceptant sa participation au processus politique en vigueur sans garanties démocratiques, ensuite, par la justification de sa complicité avec ce régime dictatorial, la qualifiant de participation pour la "stabilisation du pays". Motivée maladroitement par le prétexte de la défense de la souveraineté nationale devant le danger pressant et réel des intentions des puissances internationales pour notre recolonisation. En fait, ceci est un leurre. Il s'agit plutôt d'une énième ruse déployée par le pouvoir, qui serait plus une translation sémantique qu'une véritable transition politique. C'est une performance de langage qui n'a d'autre objectif que la reconduction du statu quo en donnant l'impression que quelque chose à change, quelque chose qui repond au plan des "reformes ambitieuses" annoncées. Ce quelque chose correspondrait à la fabrication d'une perception de ce leurre de transition, comme étant une première étape dans la normalisation politique, que le FFS avait qualifié dans son dernier congrès de phase de "stabilisation du pays". A moins que le FFS ait un joker caché sous le manche, qu’il envisage d’abattre au moment opportun !

Cette impression de stabilisation ne pouvait apparaître crédible, sans l’implication des différentes tendances politiques représentatives de la diversité de la société, particulièrement la mouvance islamiste qui est dominante. Ceci peut expliquer la durée d'attente abusive pour la formation du gouvernement, certainement pour permettre au nouveau parti de cette mouvance, acquis au pouvoir, d'émerger pour être probablement instrumentalisé à cette fin, pour parer à la défection du MSP de Soltani et des autres partis islamistes pas très consensuels. L'on comprend des lors le parachutage intempestif du nouveau parti de Amar Ghoul pour jouer ce rôle. FLN, FFS et un parti islamiste acquis au système est la coalition idéale pour assurer ce leurre de transition pour que rien ne change.

Le pouvoir algérien ne cesse de se reproduire dans la consolidation de son autoconservation, en continuant à développer dans le champ politique de nouvelles formes de fécondes régressions. De la "régression féconde" appuyée sur le dogme religieux, qui a avorté à la suite de l’arrêt du processus électoral en 1992 et qui devait déboucher sur une régression de la société par l’instauration d’un État théocratique, on passe alors à une autre forme de "régression féconde", sur le plan politique cette fois, par la reconduction du statu quo dans un glissement sémantique, vers ce qui a été qualifié de "stabilisation du pays"  que le parti FFS, dans son dernier congrès du vendredi 10 août 2012, avait ouvertement soutenu. Le parti FFS qui prétendait partir en campagne pour "mettre du mouvement dans le statu quo" et réhabiliter le politique, s’est vu contraint d’opter pour une régression politique, par la reconduction de ce même statu quo par une ruse sémantique, en lui substituant le terme de "stabilisation du pays", qu’il légitime par le danger qu’encours la souveraineté nationale. On est loin de la "participation tactique", dont le dépité ne voit toujours pas, ni les signes, ni les effets.

La presse ne manque pas de mettre la main à la pâte pour sauver ses intérêts, en jouant le rôle de critique du système, mais tout en validant les processus de sa normalisation et la légitimation de ses institutions, par le seul fait de confondre le pouvoir occulte avec le gouvernement de façade.

Les partis politiques dépourvus de lignes idéologiques claires et de programmes politiques validés démocratiquement, au sein de leurs fonctionnements internes, jouent le seul rôle de stabilisateurs. Tous les organigrammes de leurs structures fonctionnent dans une hiérarchie verticale, dont l’impératif est d’être conforme à la stratégie de survie du pouvoir occulte. Le député, dans ce cas-là ! n’est qu’un élément de plus pour le consensus, qui n’a aucune prérogative pertinente et indépendante.

Les intrigues internes, au sein de la classe politique de façade, y compris dans la présidence ne sont opportunes que si elles réussissent à sauvegarder le statut quo et d’éloigner les interrogations sur le vrai centre du pouvoir occulte et de ses intrigues géostratégiques pour se maintenir en l’État.

Le président et son équipe "spectrale" de premier plan (en visibilité), de la réussite de leur gestion du statu quo, dépendra leur survie. En cas d’échec, ils seront sitôt remplacés. Les présidentiels de 2014 dépendront de la capacité de Bouteflika à sauvegarder le statu quo, en cas de débordement par une révolte populaire généralisée ou d’une offensive de l’opposition démocratique, qui remettrait en question le stand by, le président ne sera plus utile et une autre solution sera envisagée, comme par le passé. Allant jusqu'à changer la Constitution pour permettre un troisième mandat ou même l’élimination physique comme pour Mohamed Boudiaf.

Le combat pour la démocratie ne peut être dissocié de la lutte de libération des peuples contre  l’impérialisme mondial, qui est plus offensif aujourd’hui qu’hier, devant la menace grandissante de la récession généralisée qui guette son système économique néolibéral arrivé au paroxysme de sa contradiction. Un appauvrissement généralisé de la population mondiale lui faisant défaut à l’écoulement de ses produits de consommation. Car aucun signe de démocratisation de la production, consommation et redistribution des richesses mondiales ne se manifeste dans les forums mondiaux, dans les chancelleries des puissances dominantes, ni d’actes concrets allant dans ce sens.

Repentance dites-vous ?  Soldons les crimes de tous genres perpétrés par nous-mêmes contre notre nation et son histoire, y compris la confiscation de la souveraineté du peuple, d’abord nous ne pouvons, à ce moment-là, que commencer à nous décoloniser en toute sérénité. Nous décoloniser c’est créer les conditions pour notre indépendance politique et économique, au lieu de sous-traiter, par la répression et la dictature envers son propre peuple, la domination impérialiste occidentale. Nous pouvons être à ce moment-là crédibles et prétendre demander que justice soit faite pour les crimes commis contre notre peuple durant ce règne impérialiste occidental, qui se poursuit à ce jour, entraînant notre destin vers un statu quo indéfini. 

Le peuple aura le droit aussi de demander des comptes, aux intellectuels, aux journalistes, aux associations civiles et aux partis politiques rendus coupables par leur complicité, dans leur soumission et leur collaboration avec un système totalitaire à qui ils sous-traitent la répression des libertés, par les exclusions et la délation à l’intérieur de leur propre structure. L’histoire le fera de toute façon.

Youcef Benzatat

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Maria Cristina Feruglio

Et voilà confortée l’hypothèse de Benzatat quant à la « translation sémantique » que le pouvoir est en train d’opérer afin de maintenir les choses en l’état…! C’est un court article de Aïssa Hireche paru dans la rubrique L’actualité autrement vue de cette semaine (Le Quotidien d’Oran), « TAJ, scenario ou montage ? » :

« Le divorce de Ghoul avec le MSP n'est, en soi, pas chose inédite. Dans le même parti, Menasra avait déjà fait la même chose. De là se pose la question de savoir pourquoi alors cette fois il y eut tout ce tapage médiatique autour de l'affaire. Avant de répondre, revenons d'abord sur certains éléments.

A peine quelques jours après avoir décidé de rendre publique sa décision, l'ex ministre des travaux publics avait déjà et tout prêt un nom de parti, TAJ. Mieux, il avait un endroit (pardon, une villa) sur les hauteurs de Ben Aknoun pour y installer ses quartiers généraux, et des personnes autour pour préparer la tenu du congrès constitutif. A bien réfléchir, tout cela n'a pas de quoi étonner, il suffit de se dire que Ghoul y pensait depuis quelques temps et tout devient facilement crédible.

Alors que l'annonce venait à peine d'être faite concernant la naissance d'un nouveau parti, la presse rapporte qu'un grand nombre de visiteurs venaient jusqu'à Ben Aknoun (en plein chaleur ramadhanesque) pour soutenir ce nouveau né et que des individus appelaient (déjà?) des quatre coins du pays sur un téléphone qui ne cessait de sonner. Décidément, il y a un peu trop de choses à la fois et tout semble aller trop vite, ce qui n'est pas très normal, convenons en !

Certes Ghoul connait des gens, et il compte parmi eux de fervents supporters. Certes, parmi ses proches, il y en a qui en comptent aussi. Mais jusqu'à preuve du contraire, Amar Ghoul n'a jamais été connu autrement qu'en tant que technocrate, autrement dit, qu'est-ce qui a fait qu'avec l'annonce de la création de son parti il devînt du coup un homme politique avec des adeptes et des supporters? Eh oui les technocrates ne sont pas ces politiciens qui traînent derrière eux des foules entières prêtes à applaudir au moindre mot et à danser au moindre signe. Les technocrates sont, au contraire, des hommes souvent seuls, face à des problèmes à résoudre car, pour qui sait regarder, et alors qu'un politicien sert à créer des problèmes, un technocrate sert, quant à lui, à en résoudre. Ils n'ont pas le temps de se faire adopter par les foules. Alors, d'où est-ce que Ghoul a eu toute cette foule qui aurait réagi au quart de tour ? La question mérite d'être posée. Et méditée !

Pour un nouveau parti, dont la naissance est annoncé en cette fin de juillet, tenir le congrès constitutif vers le 15 septembre comme cela a été rapporté est plus qu'étonnant. Quarante cinq jours ne suffisent généralement pas à se faire connaître alors comment est ce que cela pourrait suffire à organiser et à tenir un congrès ?

Comme si cela ne suffisait pas, on nous annonce que le nouveau parti aurait des représentants au sein du Parlement et du Sénat. Qu'est-ce à dire ? Que des députés s'étaient présentés au nom du TAJ avant que celui-ci ne soit officiellement créé ou bien qu'ils se soient présentés sous d'autres étiquettes en attendant que le jour du nouveau parti se lève ??? Décidément, il y a trop de questions qui se bousculent devant le portillon du nouveau parti. Si, autrefois, on disait d'un autre parti qu'il était né avec des moustaches, là, on pourrait bien parler de naissance avec la barbe blanche de surcroît ! Comme le RND, le Tajamou' est un rassemblement. La dénomination n'est pas anodine car on veut que ce parti regroupe, qu'il rassemble au-delà des partis. D'ailleurs, il est clairement annoncé que le TAJ rassemble les trois composantes de la société algérienne. C'est à se demander en fonction de quoi ces composantes sont arrêtées ? Par qui ? Pour quoi ? Et comment ? Et ensuite depuis combien de temps existe ce parti pour avoir pu rassembler ce beau monde ?

Récemment, la nouvelle est tombée sur les téléscripteurs: des centaines de militants d'autres partis, à travers plusieurs wilayas, seraient en passe de rejoindre le TAJ qui affiche déjà sa volonté de participer aux prochaines élections locales du 29 novembre. Déjà !

Tout compte fait, et plus que jamais, le nouveau parti se veut un rassemblement pour des raisons qui deviennent évidentes. Quelque part une destinée est en train d'être tracée au stylo fin, arrêtant les limites d'autrui. Si un scénario se précise progressivement quant au remplacement d'Ouyahia à la tête du nouveau gouvernement, tout s'obscurcit quant au remplacement du locataire d'El Mouradia. Le nouveau parti semble destiné à servir d'alibi et de base à quelqu'un qui n'a pas encore de parti. TAJ semble parti pour jeter un pavé dans la marre du FLN et du RND. Les vents de revendications au sein de ces deux partis prennent, du coup, une autre signification un scénario assez savant. Mais qui va donc tirer profit de tout ce montage politique ? Les jours nous le diront bientôt ! »