Changement de ton de l'Algérie sur la question syrienne ? Par la voix d'Amar Belani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, on apprend que l’Algérie n’a pas exprimé son opposition à la suspension de la Syrie de l’Organisation de la coopération islamique (OCI). Bien entendu, le  communicant des AE a attendu presque la fin du sommet (la dépêche est tombée en fin d'après midi) pour nous éclairer sur ce que pense la diplomatie algérienne sur cette question. Car il eut été plus judicieux de le dire avant le sommet pour édifier la communauté nationale et internationale sur la position algérienne. Pourquoi avoir attendu les dernières heures de ce sommet pour rendre publique la position algérienne ? Y aurait-il pas eu un revirement de position en 24 heures ? 

Plus précis, Belani a estimé avec des mots choisis, que "ce point de vue ne peut pas être présenté comme étant la manifestation d’une opposition". Ce qui veut dire que l'Algérie est en phase avec ses partenaires de l'OCI sans aucun doute. 

Amar Belani a pris le soin de préciser que le point de vue de l’Algérie sur cette question de l'exclusion de la Syrie de l'OCI a pris "la forme d’un constat sur l’efficacité de ce genre de mesure". Pour justifier tout le débalage médiatique déclenché par la position ambigue de l'Algérie le porte-parole du ministère des Affaires étrangères avance que "cette référence à l’opposition que notre pays aurait manifestée sur la question de la suspension de la Syrie de l’Organisation de la coopération islamique est une extrapolation abusive et erronée faite par certains médias sur la base de la dépêche d’une agence de presse étrangère".

"... le point de vue qui a été exprimé par la délégation algérienne sur cette question a pris la forme d’un constat sur l’efficacité toute relative de ce genre de mesure qui n’a pas une grande influence sur le cours des événements et qui, dans certains cas, peut même avoir un impact négatif sur la situation de la population du pays concerné", a-t-il soutenu. Pour autant, sommes-nous avancés sur la position qu'il faut prendre afin de pousser Bachar Al Assad à cesser de bombarder les villes syriennes ? Car il est immoral de fermer les yeux sur les responsabilités du régime dans la situation actuelle.

Le porte-parole a, en outre, fait savoir qu’"un seul pays a exprimé des réserves formelles sur cette décision et un deuxième pays a réitéré la position de principe qu’il affiche depuis le début de la crise syrienne, à savoir qu’il n’est pas concerné par les décisions prises en relation avec la question syrienne". Il veut dire l'Iran. Il faut rappeler enfin que la suspension de la Syrie de l'OCI a été approuvée par la réunion ministérielle et sera donc entérinée ce soir à l'issue du sommet.

Yacine K./APS