Pannes électriques : mauvaises raisons et investissements inopérants

Quelque 3 milliards de dollars US d'investissement en 2011 : pour quel résultat ?
Quelque 3 milliards de dollars US d'investissement en 2011 : pour quel résultat ?

Les coupures de courant sont quotidiennes en Algérie. Sonelgaz ne sait plus où donner de la tête. Ses responsables ont avancé les raisons de ces pannes. Peu convaincantes cependant pour les experts.

Les explications techniques qui ont causé (et qui continuent) des déclenchements, des pannes et des coupures programmées (délestages) ou non sont pour la plupart justes. Dire que la demande augmente d'année en année c'est encore juste. Dire que les investissements de la dernière décennie ont été faibles, c'est ce que nous ne pouvons admettre. Le montant des investissements en 2011 est donné par Sonelgaz sur son site officiel: www.sonelgaz.dz et qui s'élevait à 215 361 millions de DA. Soit quelque 3 milliards de dollars US.

Il y a eu donc d'assez gros investissements durant cette décennie mais de gros mauvais investissements. La production reste largement suffisante puisque les capacités installées sont supérieures de quelque 2000 MW. Les investissements dépassent les 10 milliards de dollars en ces dix dernières années. Les capacités de production ont été tout simplement doublées. Le réseau de transport est passé de 220 KV à 400 KV.

Le problème se situe au niveau de la distribution qui connaît des retards énormes et une gestion catastrophique. L'incompétence est criarde au niveau de la gestion. Les compétences ont été sciemment mises à l'écart, voire même poussées aux départs. La corruption s'est installée. Tous ces faits ont été signalés, dénoncés même dans la presse écrite et à la télévision. En vain. Une véritable mafia s'est érigée (une alliance entre les dirigeants et les syndicalistes) en un véritable système qui élimine tous ceux qui ne sont pas d'accord avec la politique managériale suivie.

Abdelaziz Djeffal

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Commentaires (7) | Réagir ?

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R A M E S S E S II

@Mass Djaffal:

Merci Monsieur Djeffal pour les chiffres, mais quelque chose ne vas pas avec vos chiffres, comment se fait t'il que les IPP qui ne disposent que de 2886 MW dont 1200 MW de Hadjret Ennous (SNC-Lavalin) , ils arrivent à contrôler 52 % du marché, cela veut dire que Sonelgaz avec:

9663 MW sonelgazcontrole 48% de la production

2886 MW IPP controle 52% de la production

Et si on compare les pourcentages de production Sonelgaz est à : X % = 9663*100/ (12549) = 77 % et pour les IPP = 100 - 77 = 23%.

En conclusion Sonelgaz avec 77% de la production controle 48% et les IPP avec 23% controle 52% de la production, j'avoue que je n'ai rien compris à cette fromule de la corruption, c'est quoi vous faites les chiffrages en logarithme décimale ou en Néperien? Vous pouvez éclairé ma lanterne sur ce point svp?

Et snc lavalin donne quoi en échange, il a construit la centrale gratuitement ou quoi, je n'ai pas compris non plus les caluses du marché passé avec le canadien, il a construit une centrale de 1200 mgw, sur le terriotoire Algérien, on lui fourni gratuitement le gaz du primaire de la centrale, et il arrive à nous revendre le kwatt 2. 54 da au lieu de 1. 83 da. Même ma chandelle s'est éteinte!

Et le troisiéme point "Pertes non techniques (commerciales ou de gestion) : 14 %" 14 % de 9663 MW, ce qui represente 1352, 82 mgw, ce qui voulait dire que Sonelgaz fait fonctionner durant toute l'année une centrale de 1400 mgw, sans contre partie, c'est ça non! et une deuixéme de snc lavalin sans contrepartie, ce qui vaut à 3600 mgw, ce qui represente 25 % de perte séche pour Sonelgaz sans compter les 12% de pertes effet joules et magnétisation etc,... sans parler de la puissance réactive.

On arrive sur un total de 40 % de pertes séches, des milliards qui partent en photons, Monsieur Djeffal, j'arrête là sinon je risqe un infractus!

Et vous êtes encore chez Sonelgaz! vous recevez vos saliares et tout! J'avoue qu'il y a la baraka d'allah dans ce pays!

RMII Alias M. YE

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Abdellaziz DJEFFAL

Bonjour,

1- A R A M E S S E S II :

Je t'assure qu'aucun responsable n'est en mesure de te donner le chiffre réel de la fraude. C'est un fourre-tout que les gestionnaires utilisent pour justifier ces taux de pertes (différence entre les achats d'énergie et les ventes). J'ai moi-même analysé la structure des pertes en 2011 sur la base de données chiffrées et en voici le résultat (approximativement car les chiffres sont donnés de mémoire) :

- Pertes techniques selon la tension nominale du réseau:

Moyenne tension (MT) : 4. 5 %

Basse tension (BT) : 5. 5 %

- Pertes non techniques (commerciales ou de gestion) : 14 %

Dont tout cela, je reconnais que le vol d'électricité existe bel et bien mais il ne peut dépasser les 0. 05 %.

Sache, Monsieur, que les consommations nulles (les compteurs non relevés pour plusieurs raisons) représentent à elles-seules plus de 15 %.

Je vous livre maintenant quelques chiffres que tu peux bien trouver dans le site officiel de www. sonelgaz. dz dans les rapports d'activités.

1- Répartition des investissements: A titre d'exemple.

En 2009 :

38 % pour la Production

27 % pour le transport

14 % pour la distribution.

En 2010:

25 % pour la Production

27 % pour le transport

14 % pour la distribution

A noter que le réseau de distribution (MT + BT) est de 263020 km et celui du transport est de 22393 km.

En 2009, la Sonelgaz a bénéficié d'un budget dans le cadre d'un plan d'urgence pour la réalisation d'un vaste programme de développement des capacités de production qui sont les suivantes:

Larbaa+Relizane+Ain-Djasser+Msila+Annaba et Alger Port: 2000 MW. La Centrale de Larbaa est à l'arrêt, selon les dernières nouvelles de mes collègues.

La Sonelgaz (SPE) malgré ses 9663 MW de capacités installées ne contrôle que 48 % de la production devant les IPP (les Tiers) qui ne disposent que de 2886 MW dont 1200 MW de Hadjret Ennous (SNC-Lavalin) et ils arrivent à contrôler 52 % du marché. La Direction de Sonelgaz oblige ses centrales à s’effacer en pointe pour laisser ces IPP produire et injecter leur production (transformation en fait) sur le réseau.

Pourquoi je parle de transformation et non de production pour les IPP ? Parce que le gaz alimentant les turbines est livré gratuitement en vertu des clauses contractuelles. Et pourtant, elles nous livres le kWh à 2. 54 Da contre 1. 83 DA pour les centrales propres.

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