La Chronique de Sarah : fin de grève en rangs dispersés

Tout au long de notre mouvement de lycéens, j'ai eu le plaisir d'informer les lecteurs du Matin de l'avancée de notre grève, dans des articles publié durant tout le mois de Janvier, à commencer par mon témoignage sur le premier jour de marche, jusqu'à la réorganisation de la grève qui repris de plus belle. Je me dois donc de vous faire part de la fin de ce combat, malgré notre déception de voir nos revendications non satisfaites, et vous annoncer la reprise des cours dès aujourd’hui samedi à Tizi Ouzou.

Récit de la dernière semaine
Alors que le lycée Abbane Ramdane prolongeait la grève Jeudi 30, les autres lycées reprenaient leurs cours. Le 2 Février enfin arrivé, date à laquelle était prévue une grande journée de protestation nationale, seuls les lycées Amirouche et le technicum de la Nouvelle ville ont respecté le mot donné. Tout au long de la semaine, ces deux lycées, suivis du lycée El khensa, ont observé la grève. Par contre, aucune marche n'a été organisée. Les grévistes sont restés dans la cour de leur établissement, transformant ainsi le mouvement en conflit interne entre élèves et direction du lycée concerné.
Le corps enseignant ne joue plus le jeu, alors qu'au début il nous laissait faire, et nous soutenai, aujourd'hui, il applique à la lettre les instructions qui leur recommande de faie cours même si un seul élève rentre en classe.Les grévistes, considérés comme des semeurs de troubles, ont ainsi raté des leçons.
Pourquoi tout cela se diront certains ? On n'entend plus parler de protestation ailleurs ; que veulent - ils à Tizi Ouzou ?
A notre première revendication : suppression de la chariaâ au bac, le ministre a répondu : "silence" !
A la seconde : allégement des programmes (suppression de certains chapitres), il a répondu : "l'examen sera porté sur les cours dispensés dont vous serez informés en mai", or les professeurs, n'ayant rien reçu, veulent prendre leurs précautions et terminer à tout prix le long programme, à nous ensuite de nous organiser pour réviser 12 matières de cours interminables !
A la troisième revendication : deuxième session en septembre, le ministre a répondu : "15 minutes en plus pendant les épreuves et deux sujets au choix" !
Rien à avoir avec ce qu'on demandait !
En clair, la grève nationale n'a pas servi à grand-chose. Selon les établissements, les élèves ont perdu entre 60 et 100 heures de cours, mais, nous aurons au moins appris une leçon : dans notre pays, le dialogue n'existe malheureusement pas.

Sarah, de Tizi-Ouzou

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Commentaires (2) | Réagir ?

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lili Marlène

au contraire Sarah, tu as raison de dire 'notre pays", il faut dire "notre" pays, car c'est le votre, quoi qu'ils puissent en dire. ne vous laissez pas déposseder ni votre liberté, ni de votre patrie, l'Algérie, dans toute sa vastitude. dites-vous bien que vous etes chez vous.

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Dda Stayevski

Un résultat même négatif est d’abord un résultat. Vous avez presque compris la leçon, c’est l’essentiel. Vous avez tort de dire «notre pays» car justement «eux» ils considèrent que c’est «leur pays» et uniquement «leur pays» et surtout pas le votre! D’oû «leurs» habitudes de conquérants et «leur» attitude de vouloir régner en maître. Ne vous étonnez pas que vos revendications soient rejetées, que vos aspirations soient noyées dans le silence. Cette bataille perdue, ou plutôt cette épreuve, va vous renforcer dans vos convictions intérieures et vous rapprochera de la Vérite. Voilà la vraie leçon. Bon courage!