Syrie : tapis de bombes sur Alep

Alep détruite par les bombes
Alep détruite par les bombes

L'armée loyaliste au régime continue de pilonner les quartiers de la capitale économique syrienne, ce mardi matin.

Alep est sous un déluge de bombes. Bachar Al Assad est manifestement prêt à raser toute la ville pourvu qu’il reste au pouvoir. Ni la défection du premier ministre lundi ni d’ailleurs les précédentes, n’entament la détermination du tyran de Damas à poursuivre la lutte quitte à sacrifier des pans entiers du pays et de la population.

Le centre d'Alep, la métropole du nord de la Syrie, était le théâtre mardi matin de violents accrochages entre les rebelles et l'armée qui bombardait l'est de la ville, enjeu crucial du conflit, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Ces violences surviennent au lendemain d'une journée sanglante au cours de laquelle 226 personnes ont été tuées à travers le pays : 147 civils, 57 membres des forces de sécurité et 22 rebelles.

Mardi, des accrochages se déroulaient dans le centre d'Alep, dans les quartiers d'Antakia, Aziziya, Bab Jénine, Sabah Bahrat, et près du palais de justice à l'ouest, a précisé l'OSDH, qui se base sur un réseau de militants et de témoins. L'armée pilonnait par ailleurs les quartiers de Chaar, Sakhour et Qatarji, à l'est. Les militants de l'opposition ont indiqué que l'armée utilisait aussi des hélicoptères et bombardait le quartier de Hanano (est).

Lundi, 46 personnes avaient trouvé la mort à Alep, dont quatre rebelles. L'armée a achevé, dimanche, l'envoi d'importants renforts à Alep, théâtre d'affrontements depuis le 20 juillet, et est désormais prête pour la bataille "décisive", selon une source de sécurité. D'après un responsable de la sécurité, au moins 20 000 militaires ont été déployés sur le front d'Alep, où les rebelles comptent pour leur part entre 6 000 et 8 000 hommes, d'après le journal El Watan, proche du pouvoir. Les rebelles disent tenir la moitié de la ville et affirment que, malgré les bombardements, par l'artillerie et l'aviation, les soldats ne parviennent pas à avancer au sol.

Sur le plan humanitaire, la situation reste alarmante. Les ONG dénombrent plusieurs centaines de milliers de réfugiés dans les pays voisins de la Syrie. Le conflit a fait plus d'un million de déplacés. Et des centaines de blessés prisonniers de l'encerclement d'Alep ne sont pas soignés, faute de médicaments et de médecins.

Le représentant du numéro un iranien à Damas pour rencontrer Assad

Le représentant du guide suprême iranien l'ayatollah Ali Khamenei, Saïd Jalili, est arrivé mardi matin à Damas où il doit rencontrer le président Bachar Al-Assad, a rapporté le site de la télévision d'État iranienne. M. Jalili "doit rencontrer dans l'heure qui vient le président Assad et d'autres hauts responsables syriens", selon la télévision. 

L'Iran est le principal allié régional de la Syrie. Il accuse les États-Unis, l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie de soutenir militairement les rebelles syriens pour faire tomber le régime d'Al Assad. Les rebelles syriens et les États-Unis accusent pour leur part l'Iran de soutenir militairement le régime syrien. M. Jalili, également secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, est arrivé à Damas depuis Beyrouth, où il était en visite officielle.

Solution démocratique ?

À Beyrouth, il a réaffirmé qu'une solution du conflit en Syrie "doit être trouvée selon les règles démocratiques et non en envoyant des armes et en versant le sang". Les États "qui croient pouvoir obtenir la sécurité en alimentant l'insécurité dans les pays de la région à travers l'envoi d'armes et l'exportation du terrorisme, se trompent", a-t-il ajouté. "Les amis de la Syrie doivent aider à arrêter totalement la violence, organiser un dialogue national et des élections générales dans ce pays et envoyer de l'aide humanitaire pour soulager la population", selon M. Jalili. Cependant le représentant de l'Iran omet de préciser que le régime syrien ignore toute règle démocratique. Et à ce titre, il est difficile de lui  faire entendre raison. Le conflit a atteint le point de non retour. L'opposition et les analystes s'accordent à dire que sans le départ de Bachar al Assad, il n'y a point de possible transition.

Y.K/Agences

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Commentaires (5) | Réagir ?

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Khalida targui

Moi je comprends rien à la Syrie, ils ont une agriculture qui fait manger tout le monde, ils savent aussi faire leurs propres vêtements, ah les tenues syriennes!, ils sont libres de ne pas être musulman et ils se révoltent que pouvons nous dire nous les Algériens qui dépendons du prix du pétrole, nous mourrons tous si son prix venait à être normal car on a rien à nous walou

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Oui, tout à fait. En outre, les Syriens ne sont pas des Arabes (tout commes les Libanais et les Irakiens).

La guerre y a été fomentée de l´éxtérieur (comme ca s´est passé dans les pays de l´Amérique latine, l´Iran... dans le passé par les mains de la CIA).

On regarde la télé, on écoute et croit à leur mensonge, mais la réalité et les objectifs de ce qui s´est passé dans ces pays échappent aux simples citoyens comme nous. Sauf les services secrets le savent, en fait, sauf la franc maconnerie derrière sait tout.

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miloud benhaimouda

La situation humanitaire est intolérable et le régime de Bachar El Assad est antidémocratique : tout le monde est d'accord là-dessus.

Mais qui est assez naïf pour croire que la démocratie et les droits de l’homme viendront de l’Arabie Saoudite, du Qatar et de l’Amérique ?

Jetons un œil dans le camp anti Assad : Cette "révolution", appuyée par l'Arabie Saoudite (monarchie islamique, sans pluralisme ni élections dignes de ce nom), le Qatar (monarchie absolue), et les U. S. A. qui ont dépecé l'Irak, est plus que suspecte. Mérite-t-elle-même son nom de révolution ? On tente de nous faire croire que l’armée loyaliste est composée de bourreaux et que les rebelles défendent les droits de l’homme : si ces pseudos révolutionnaires avaient, comme on tente de nous le faire croire, le désir d’épargner les civils, ils ne se réfugieraient pas dans des quartiers populeux pleins de femmes, de vieillards et d’enfants dont ils se servent comme boucliers, mais dans les montagnes comme tous les maquisards du monde ; on ne les aurait pas vu non plus, sur les chaînes TV, procéder à des exécutions sommaires… Voudrait-on aussi nous faire croire que leurs commanditaires européens, américains et arabes, s’émeuvent des souffrances du peuple syrien ? Que ne se sont-ils émus des souffrances des Palestiniens depuis plus d’un demi-siècle et du peuple irakien depuis 1980 quand ils l’ont encouragé à la guerre contre l’Iran pour ensuite se retourner contre lui…

Et de quoi ont accouché les fameux printemps arabes encouragés par l'Occident? Les jeunes démocrates, enthousiastes, sincères, qui ont initiés ces mouvements n’ont servi que de détonateur, ils ont très vite été débordés par des partis encore plus autoritaires que les militaires (car les militaires ont des défauts, mais au moins ils vous fichent la paix et ne s’occupent ni de votre conscience, ni de votre vie privée), partis autoritaires et réactionnaires qui ont finalement raflé la mise avec la bénédiction des USA, du Qatar, de l’Angleterre, de la France… Adieu la démocratie. Si les Occidentaux exportaient vraiment la démocratie et les droits de l’homme, on l’aurait su depuis longtemps : en Amérique (où ils ont procédé au génocide total des Indiens), en Algérie, en Indochine, en Afrique noire, au Viêt-Nam, en Irak, en Lybie, bref partout où ils ont surtout exporté leurs armes, leurs colons, et leurs commerçants. Les Occidentaux se fichent de nous sur les plateaux TV où ils n’ont pas même pas honte de nous dire très sérieusement que les « libéraux » en Lybie, par exemple, ont remporté les élections. Mais de quels libéraux parlent-ils ?

Si les Syriens faisaient réellement la révolution, le régime serait tombé depuis longtemps. Le régime syrien n'est certes pas un modèle de démocratie, pas plus qu’il n'est composé d'anges, mais il fait face à une agression armée, il est donc fondé à se défendre par tous les moyens.

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