La Mauritanie refuse d’intervenir au Mali

La région de l'Azawad est occupée par des groupes de narco-islamistes depuis mars dernier.
La région de l'Azawad est occupée par des groupes de narco-islamistes depuis mars dernier.

Après le Maroc qui avait exprimé par la voix de son ministre des Affaires étrangères, son opposition à une intervention militaire au Mali, c'est le président de la Mauritanie voisine qui vient de déclarer que son pays n'enverra pas son armée chez les voisins maliens.

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi à Atar (nord) que son pays : "La Mauritanie n'interviendra pas militairement au Mali". Il avait fait cette déclaration lors d'une rencontre avec le peuple sous forme de questions et de réponses, à l'occasion du troisième anniversaire de son accession au pouvoir, le 5 août 2009.

"Le problème est très complexe, nous n'en possédons pas la solution", a-t-il ajouté, estimant toutefois que son pays fait partie de la communauté internationale qui doit aider Bamako à trouver une solution à l'occupation de 65% de son territoire par des terroristes.

Tout le nord du Mali est occupé depuis fin mars par des groupes islamistes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui possède des bases dans ce vaste territoire d'où elle agit dans plusieurs pays du Sahel, dont la Mauritanie.

En 2010 et 2011, l'armée mauritanienne a mené à plusieurs reprises à titre préventif' des raids militaires au Mali contre des bases d'Aqmi, notamment dans la région de Tombouctou, ville aujourd'hui entièrement contrôlée par un de ces groupes, Ansar Dine (Défenseurs de l'islam) et Aqmi.

La chute du nord malien, où les islamistes imposent la charia a été précipité par un coup d'Etat militaire ayant renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré (ATT). Les putschistes ont rendu le pouvoir à des civils qui n'ont jamais pu reconquérir ce territoire, ne disposant pas des forces armées capables de le faire.

Selon le président Ould Abdel Aziz, "la solution doit passer d'abord par la mise en place au Mali d'un gouvernement fort et représentatif de toutes ses forces politiques avant d'engager une action contre le risque terroriste qui va grandissant et qui peut constituer une catastrophe pour le monde entier". "Nous avons vu venir ce problème, nous l'avons alors dit et l'histoire nous a donné raison", a-t-il affirmé en soulignant la portée de l'intervention de son armée ces dernières années contre les bandes criminelles qui nous menaçaient depuis le nord de ce pays voisin.

La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), à laquelle n'appartient pas la Mauritanie, est disposée à envoyer une force de quelque 3.300 soldats pour aider l'armée malienne à reconquérir le nord du pays.

Mais elle attend une demande formelle des autorités de transition en place à Bamako où le président par intérim, Dioncounda Traoré, est en train de travailler à la formation d'un gouvernement d'union nationale à la demande de la Cédéao qui attend également un mandat du Conseil de sécurité de l'ONU.

Des pays occidentaux, dont la France, ex-puissance coloniale dans la région, sont prêts à apporter un soutien logistique et technique à une telle intervention. Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, a jugé samedi que cette intervention était souhaitable et inéluctable.

Avec AFP

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