ONU : Annan démissionne de son poste d’émissaire international en Syrie

Kofi Annan avait été nommé le 23 février dernier
Kofi Annan avait été nommé le 23 février dernier

L’envoyé spécial de la Ligue arabe et des Nations unies en Syrie, Kofi Annan, a démissionné de son poste, a annoncé jeudi le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Selon un communiqué du chef de l’ONU, M. Annan a informé l’ONU et la Ligue arabe "de son intention de ne pas renouveler son mandat quand il expirera le 31 août 2012".

M. Ban Ki-moon a exprimé dans le texte sa "très profonde gratitude" à M. Annan pour "ses efforts courageux et déterminés" et son "profond regret" de le voir quitter son poste. Nommé le 23 février dernier émissaire de la Ligue arabe et des Nations unies en Syrie, M. Annan avait élaboré un plan de paix en six points pour régler le conflit en Syrie, prévoyant une cessation des combats entre gouvernement et opposition armée et une transition politique. Son plan n’a pas été suivi et les combats se poursuivent toujours entre les forces gouvernementales et les rebelles. Lors de son dernier discours, il avait même critiqué, pour la première fois dans l'histoire de l'Instution internationale, l'attitude "irresponsable" de l'instance onusienne face aux violences meurtrières engagées par Bachar Al Assad contre son peuple. 

Le diplomate ghanéen, Prix Nobel de la paix et nommé à ce poste le 23 février, avait élaboré un plan de paix en six points visant à faire cesser les combats en Syrie et à préparer une transition politique. Mais ce plan est resté sans effets.

"M. Annan m'a personnellement informé, ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Nabil Elarabi, de son intention de ne pas renouveler son mandat à son expiration, le 31 août 2012", a déclaré le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, dans un communiqué. Il a ajouté être d'ores et déjà en discussion avec Nabil Elarabi pour le choix de son successeur.

S'adressant à des journalistes à Genève, Kofi Annan a évoqué les "accusations et les insultes" subies au sein de Conseil de sécurité de l'Onu comme l'une des raisons ayant motivé sa décision. Il a laissé entendre que la militarisation des deux parties au conflit et l'impasse rencontrée au Conseil de sécurité de l'Onu avaient rendu difficile la mise en oeuvre une solution diplomatique à la crise syrienne. "La militarisation grandissante sur le terrain et le manque évident d'unité au Conseil de sécurité ont fondamentalement modifié les circonstances de l'exercice effectif de ma mission", a-t-il déclaré.

La Maison blanche a indiqué que le départ de Kofi Annan du poste de médiateur sur la Syrie mettait en lumière le refus du président syrien Bachar al Assad de respecter un plan de paix soutenu par l'Onu ainsi que l'incapacité de la Russie et de la Chine à demander des comptes à Bachar al Assad devant le Conseil de sécurité de l'Onu. "Le président Assad, en dépit de sa promesse de respecter le plan de Kofi Annan, continue d'assassiner son peuple et d'utiliser des armes lourdes dans des assauts contre la population civile", a déclaré aux journalistes le porte-parole de la Maison blanche. Ce dernier a également pointé la responsabilité de la Chine et de la Russie dans la démission de Kofi Annan, soulignant que le double veto chinois et russe au Conseil de sécurité "était extrêmement regrettable et plaçait la Russie comme la Chine du mauvais côté de l'histoire et du mauvais côté du peuple syrien."

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius a, pour sa part, estimé dans un communiqué que la démission de Kofi Annan témoignait de "l'impasse dramatique du conflit syrien."

R.N/agences

Plus d'articles de : Actualité

Commentaires (3) | Réagir ?

avatar
mohammed boucetta

Enfin! sans les erreurs criminelles d'annan, le massacre de la population syrienne ne se serait pas prolongé ainsi indefiniment. ces images ou l'on voit ce diplomate serrant la main d'assad, s'assoir à ses cotés alors meme que tout le pays est pilonné m'ont donné la nausée. au lieu d'isolé et d'affaiblir assad pour le contraindre à negocié rapidement, annan prenait fait et cause pour ce malade au contraire. tentant meme d'associer l'iran, sans fidel allié, à une solution du conflit. toutes ces tergiversations on considerablement rallongé la liste des syriens tombés sont le déluge de feu de l'armé d'assad. cette crise dure depuis maintenant plus d'une année et le nombre de mort civil s'accroit chaque jour d'avantage. il n'y a pas de place pour une solution diplomatique longue et complexe dans ce conflit comme s'il se fut agi de trouver un arrangement sur une zone de peche en haute mer entre deux pays rivaux. annan a encore de la chance de ne pas etre jugé responsable de ses echecs personnels et des nombreux morts que sa politique à produite. on le laisse dire que tout ça est de la faute des autres meme... maintenant, qu'il parte simplement, mais vite.

avatar
Deral Hadjout

Le problème n'est pas pas Assad ou son régime. Il peut partir et son système avec. Mais la Syrie, elle, elle reste, et ses enjeux aussi, les plus importants dans les relations stratégiques du monde.

visualisation: 2 / 3