Oran, ville propre ? On peut toujours rêver...

Le manque de civisme et la faillite dans la gestion des communes sont à l'origine de la saleté de nos villes.
Le manque de civisme et la faillite dans la gestion des communes sont à l'origine de la saleté de nos villes.

La ville d’Oran vit dans la saleté et le désordre intégral.

L’environnement va de plus en plus mal à El Bahia. Le constat a été fait depuis déjà belle lurette, mais rien ne semble être fait, du moins concrètement, pour sauver les meubles. Décharges sauvages jonchant même les routes et égouts à ciel ouvert font partie du décor d’El Bahia. La situation s’empire même au niveau de ces communes, à l’image de Sidi Chahmi, Hassi Bounif, Hassi Mefsoukh, Aïn El Bia, pour ne citer que celles-ci. Ces localités, chefs-lieux de communes et de daïras pour certaines, ne diffèrent désormais plus des villages et autres hameaux ; du fait que l’ensemble des quartiers d'Oran se dégradent de jour en jour et sont de plus en plus sales. Les rues, les artères et les façades des immeubles sont dans un état désastreux.

Plusieurs facettes de ce phénomène caractérisent les localités d'Oran. Les bennes à ordures débordent et les déchets s'accumulent des semaines durant, avant que les services d'hygiène ne daignent réagir et vider les poubelles. Les citoyens manquent de civisme et jettent leurs ordures n'importe où. Les ruelles d'Oran sont pleines d'emballages des produits achetés et autres détritus. Il arrive que les consommateurs laissent de la nourriture sur les remparts des magasins qui s'accumule, s'infeste et dégage des odeurs nauséabondes. Il est à remarquer que la plupart des trottoirs sont souillés par des emballages de bonbons, des bouteilles vides et des papiers usés. Les murs de beaucoup d'immeubles, de magasins et de certaines administrations sont abîmés par les passants qui s'amusent à les couvrir de graffitis ou à faire des brèches avec des objets tranchants. La plupart des poubelles mises en place par les pouvoirs publics à chaque coin de rue ont été cassées et ne peuvent plus servir.

Certaines bennes à ordures ont été saccagées et ne disposent plus de couvercle. Les ordures débordent, pourrissent, empestent et entraînent la prolifération de rats et de cafards. Cette pollution provoque la multiplication des rats et autres espèces dangereuses. Les bourgs d'Oran sont pleins de ces animaux dangereux pour la santé humaine. Ces derniers véhiculent des maladies graves, telles que la peste, autrefois révolue et caractéristique du mauvais état des pays sous-développés. En ce sens, des maladies du Moyen-Age qui avaient été éradiquées en Algérie commencent à réapparaître en raison de la mauvaise gestion des villes et du manque d'hygiène qui prend de plus en plus d'ampleur malgré les efforts de certains services d'hygiène qui semblent néanmoins dépassés.

Réapparition de maladies

Il est arrivé à plusieurs reprises que des passants se fassent mordre par des rats et ne trouvent même pas de traitement dans les hôpitaux. Les pouvoirs publics ne semblent pas se soucier de cet état de fait qui préoccupe de plus en plus les citoyens. Des maladies apparaissent sans qu'on puisse définir leur origine ni administrer de traitement adéquat. Il n'existe actuellement pas de politique de nettoyage en Algérie et les services d'hygiène des quartiers semblent affairés par d'autres choses. Les campagnes de dératisation qui autrefois se faisaient deux fois par an dans toutes les communes d'Oran se font de plus en plus rares. Concernant les moustiques, ils prolifèrent généralement dans les endroits humides et infestés. Ces derniers temps, ils sont plus nombreux et incommodent fortement les citoyens. Ces insectes sont de plus en plus résistants aux pesticides et s'adaptent aux nouveaux types de moustiquaires. Même les camions antimoustiques qui avaient pour habitude de sillonner les rues d'Oran au minimum un soir sur deux se font rares.

Une stratégie pour la sauvegarde de l'environnement et contre la pollution et la saleté doit être mise en place pour assurer le minimum de propreté à la ville métropolite. En fait, ces habitants n’ont que ça pour se consoler… rêver et encore rêver, en imaginant des ruelles aménagées, des trottoirs revêtus… une ville embellie, en somme, en tenant compte de l’image annoncée par les pouvoirs publics via généralement les élus locaux. A vrai dire, l’ensemble des localités et des villes de la wilaya d’Oran ont bénéficié d’un projet d’aménagement urbain, mais sur… papier seulement. Rares sont, toutefois, les villes qui ont refait leurs toilettes, au grand dam de la population qui n’a de choix que de songer à un cadre de vie meilleur.

H. Medjadji

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Commentaires (6) | Réagir ?

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samir sami

Changez Oran par Tlemcen et conservez le texte;vous aurez le même constat. Faites un tour au centre ville, place du Marchè à coté de la Grande Mosquée, vous verrez la capitale de la culture islamique!

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ABBES LABDELLI

Oran n'est qu'un prototype de toutes les villes algériennes. Nos villes sont devenues des décharges publiques. La responsabilité incombe au premier plan au pouvoir algérien de 1962 à nos jours qui a imposé une dictature combinée du socialisme, de la religion et des traditions, et qui a formé l'algérien d'aujourd'hui : le corrompu, le fainéant, l’égoïste, l'opportuniste, le tricheur et le tube digestif.

Ces comportements négatifs viennent du fait que l'algérien ne voyage plus du moment que l'Algérie est hermétique. La civilisation vient en côtoyant d'autres nations.

Le problème des décharges et toilettes publiques et reboisement, doit être pris en charge par un ministère spécialisé, du moment que ça concerne l’environnent.

Avant de songer à une politique touristique, il faut d'abord au moins installer des toilettes publiques un peu partout avant que des touristes découvrent que les arbres se substituent au toilettes publiques en Algérie. voir aussi (http://abbeslabdelli. blogspot. com/2012/04/les-dos-dane-les-rond-point-et-les. html).

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