Oran : surcharge dans l’unique centre Diar Rahma

Oran : surcharge dans l’unique centre Diar Rahma

On y recense plus de 230 pensionnaires, dont 15 enfants.

Devant la misère qui sévit dans la wilaya d’Oran, ainsi que les différents problèmes sociaux d'abondant des pères et mères qui déchirent les familles, l’unique établissement Diar Rahma de la wilaya  d’Oran abrite en ce début du mois de Ramadan plus de 110 pensionnaires dont l'âge varie entre 2 et 87 ans et parmi lesquels 15 enfants. Ces derniers ont été ramenés au centre après des actions menées aussi bien à Oran que dans d'autres agglomérations de la wilaya. 

Selon la directrice de cet établissement, pour ce mois de Ramadan et dans le but d'assurer une meilleure prise en charge des pensionnaires, 80 agents ont été mobilisés, de jour comme de nuit, afin de rendre le séjour plus vivable à ces personnes arrachées à la précarité, même si le séjour n'est que temporaire. Depuis son ouverture, Diar Rahma a été souvent le refuge de personnes se faisant passer pour des SDF tel le cas de deux sœurs, venues de Boufarik, dans l'unique but de s'adonner à la mendicité avant d'être recueillies à Aïn El-Turck, l'une des deux sœurs se déplaçait en fauteuil roulant, se faisant passer pour une paraplégique. Mais le cas le plus frappant, et qui reste dans les annales du centre, est lorsque ce dernier abritait en 2009 plus d'une quarantaine de malades mentaux des deux sexes. A ce titre, l'admission d'un malade mental à l'EHS psychiatrie de Sidi Chami nécessite d'abord le transit par le pavillon 35 du CHUO, qualifié pour être l'une des structures les plus inhumaines. 

En revanche et pour des conditions humaines, un SDF ne peut en aucun cas être refusé à son arrivée à Diar Rahma. Réalisé à l'issue d'une large action de solidarité nationale, l'établissement qui dépend de la direction de l'action sociale bénéficie d'un budget de fonctionnement octroyé par le secteur et bénéficie de dons de la part de bienfaiteurs ou encore d'associations qui viennent sur place prendre en charge les pensionnaires, selon les explications du chef d’établissement qui nous a affirmé que faute de structures spécialisées pour chaque catégorie de SDF,  Diar Rahma accueille toute catégorie de personnes. Parfois on assiste même à la présence côte à côte et à titre illustratif, d'un malade mental et d'un cancéreux, deux catégories qui nécessitent certes une prise en charge particulière mais dans des conditions autres. 

Concernant les actuels locataires de Diar Rahma, ils bénéficient d'un programme particulier qui prévoit des sorties après le f'tour, une animation sur les lieux avec notamment des cours religieux. Durant les soirées, les sociétaires de la structure ont toute latitude de préparer eux-mêmes leur café ou leur thé afin de les replonger dans l'ambiance familiale qui leur fait tant défaut. Selon notre interlocutrice, l'importance de cette vie en communauté est la meilleure façon de les mettre dans des conditions proches des habitudes familiales. En cette période estivale, la structure ne fait pas le plein sachant que les capacités d'accueil sont de 200 personnes, une capacité qui est souvent dépassée pour atteindre en hiver pas 230 personnes. 

Même si la réglementation stipule que le pensionnaire ne peut être accueilli que temporairement, aucune durée n'est précisée donnant ainsi toute latitude au chef d'établissement de décider de la fin du séjour. A ce titre, la directrice précise qu'une femme a séjourné durant 5 ans dans cet établissement.

H. Medjadji

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