L’échec de leurs deux tentatives de rallier Alger n’a pas découragé les gardes communaux qui comptent organiser aujourd’hui une troisième marche vers le palais d’El-Mouradia.?Tôt dans la matinée de ce troisième jour de ramadhan, selon Aliouat Lahlou, le délégué national du mouvement, les gardes communaux continuent d’arriver de toutes les régions du territoire national:  Béjaïa, Tizi Ouzou, Constantine, Jijel, Aïn Defla, Oran et d’autres villes encore lointaines. “Nous sommes mobilisés et déterminés à marcher sur Alger. Nous sommes de plus en plus nombreux. Ni la faim ni la soif ne nous pousseront à renoncer malgré la fatigue». Hier, en guise de réponse à leur détermination de faire aboutir leurs revendications, le ministère de l’intérieur et des collectivités locales, n’a eu d’autres réponses à leur protesta, que la menace d’une énième répression dans un communiqué qualifiant leurs revendications d’ »excessives » considérant que : "La majorité des revendications des agents de la garde communale ont été satisfaites, à l'exception de préoccupations n'ayant pu trouver de solutions réglementaires faute d'ancrage juridique pouvant servir de base pour leur satisfaction d'une part et de leur caractère excessif et irrationnel d'autre part." Le communiqué qui se veut ferme et sans appel, considère que certaines des revendications des gardes communaux comme l’indemnité de rupture de relation de travail fixée à 5 400.000 DA ainsi que l’octroi d’une carte d’ancien élément de lutte antiterroriste "ne s’appuient sur aucun ancrage juridique", précisant que cette carte d’ancien membres des corps constitués au côté de l’ANP sur le front antiterroriste "n’a pas d’existence juridique".

Ainsi toutes les revendications des protestataires, selon le département de Dahou Ould Kablia ne trouvent aucun cadre légal dans les réformes de la justice de Bouteflika. Elles sont ainsi jugées "incompatibles" avec la loi qui n’est compatible qu’avec la répression. Outre toutes ces refus maquillés par une légalité circonstancielle qui traduit la panique du pouvoir, le communiqué se veut aussi un "éclairage" à la "campagne de désinformation" relative à la mort de Lasfer Saïd lors de la première marche réprimée à Boufarika. Le communiqué s’attelle à la version officielle de "mort naturelle suite à une hémorragie digestive" s'en référant aux résultats d’une enquête spécifique effectuée par les services de la Sûreté nationale. "Le défunt ne pouvait être présent à la marche du 9 juillet 2012 compte tenu de la dégradation de son état de santé ce jour même, suivant les affirmations confirmées des membres de sa famille."

Ainsi, ce communiqué des services de Dahou Oul Kablia, rendu public à la veille de la troisième marche des gardes communaux d’aujourd’hui, dimanche, est une menace en règle. Il rappelle, faut-il le souligner, les fuites en avant du pouvoir de Bouteflika face à la protesta de la rue algérienne. Le même ton méprisant était contenu de ce type de communiqué de l’urgence, il y a plus d’une décennie, lors du Printemps noir de Kabylie, en 2001. Signalons que ce communiqué fait état de signatures, sous noms et prénoms de prétendus représentants du mouvement des gardes communaux.

Nous y reviendrons.

R.N