Mon père a frôlé la mort : Samu et protection civile aux abonnés absents

La protection civile n'a pas répondu à mes appels au secours.
La protection civile n'a pas répondu à mes appels au secours.

L’expérience que j’ai vécu ce mercredi soir, 11 juillet, m’a appris que le fait de tenter de solliciter l’intervention du SAMU ou de la protection civile (pour assistance médicale d’urgence), comme on nous a toujours appris à faire, n’était qu’une allusion et n'est, en situation pratique, qu’une perte de temps.

Un vieux réflexe à, surtout, ne pas adopter en situation d’urgence. Voir une parmi les actions, que je peux me permettre maintenant de classer parmi celles surtout à ne jamais tenter d’engager pour venir en aide à quelqu’un de malade, en cas d’urgence, en ce pays. Ce qui m’est arrivé ce 11 juillet soir (vers les coups de 21h20), certains professionnels véreux de la santé, Dieu c’est comme ils sont devenus nombreux, le font subir quotidiennement, sans scrupules, à la grande partie des malheureux citoyens algériens qui, forcée, sollicite leurs interventions. Et l’hécatombe continue, sans que la moindre réaction concrète ne soit engagée à l’encontre de ces véreux qui se prétendent être médecins.

En ce 11 juillet, mon père a frôlé la mort devant mes yeux. Je l’observais avec un regard impuissant gisant à même le sol, les mains tremblantes, l’esprit ailleurs. Premier réflexe, celui du naïf que j’étais ce jour-là : appeler le "14", tout confiant en leur bonne volonté et leur sérieux infaillible (car ayant beaucoup entendu parler de leurs glorieux exploits tant médiatisés y compris par moi-même à l’époque où j’exerçais dans le domaine du journalisme).

Après un bon nombre de tentatives sans succès, je décide de fouiller le répertoire de mon téléphone. Comme par hasard, je tombe sur le numéro du centre de coordination de la Protection civile (PC), relevant de la wilaya d’Oran, que j’ai obtenu à l’époque où j’étais journaliste et que j’ai gardé depuis.

Première tentative, le standardiste prend mon appel.

Cette fois encore, deuxième déception. Le standardiste en question refuse de m’envoyer un véhicule médicalisé car selon lui, dans la nuit du 11 juillet, il n’y avait qu’un seul véhicule médicalisé de permanence et que ce dernier était mobilisé, si vraiment sa version des faits était vrai, pour l’évacuation de blessés suite à un accident de circulation. Comme si que la protection civile d’Oran ne disposait que de ce véhicule !!!

Je me demande à ce moment où sont passées les dizaines de véhicules médicalisés suréquipés, dont j’étais parmi les journalistes qui ont annoncé en grande pompe leur acquisition par la PC d’Oran à l’occasion de la journée de la PC, suite à une conférence de presse animée par le patron de la PC d’Oran à l’époque ?

Le même agent du centre de coordination de la PC d’Oran, toujours dans le cadre du même appel, me propose, en guise de "solution", d’appeler le SAMU 31. N’ayant pas le choix, dans l’urgence, je raccroche et je compose dans l’immédiat le numéro de téléphone communiqué par le préposé en question. Enième déception, là également, le standardiste essaie de me dissuader, pourvu qu’il se débarrasse de moi le plus vite possible. Faisant face à mon entêtement, il finit par me passer le "médecin" qui était de garde.

Sensé être le mieux placé pour, entre autres, juger la gravité des situations exposées par les appelants et indiquer à ces derniers, dans la mesure du possibles, les mesures les plus adéquates à entreprendre en attendant l’arrivée des secours, le soi-disant médecin auquel j’ai eu affaire n’a même pas pris la peine de cacher son désintéressement vis-à-vis du cas que j’ai tenté du mieux que je pouvais de lui exposer ; car sans doute plus que confiant qu’il ne risquera aucune sanction suite à ses actions : l’impunité qui fait perpétuer cette culture de laisser aller au niveau des services d’urgences médicales algériens .

Mon père, chez lequel des médecins ont diagnostiqué des signes révélateurs de pathologies cardiales, a échappé belle d’une mort certaine, rien que par chance.

Ce qui me fait encore de la peine, c’est le fait de penser que, si par malheur, mon père a succombé ce jour-là à sa crise, j’en suis certain que mes plaintes resteront lettres mortes au niveau des tribunaux et des bureaux du Conseil de l’ordre des médecins, et ne bénéficieront d’aucun traitement spécial, tout comme on a l’habitude de voir concernant les cas de milliers victimes de ce que les soi-disant médecins préfèrent qualifier "erreurs ou fautes médicales".

B. Azir

Plus d'articles de : Opinion

Commentaires (1) | Réagir ?

avatar
arezki arezki

Votre papa ne fait pas partie du cercle de voyous pour être pris en charge et en avion spécial direction hôpital militaire francais de Val de Grâce à Paris Ces voyous et le mot voyou n'est pas assez fort pour qualifier ces dirigeants qui nous gouvernent Dés qu'ils pétent de travers ils viennent se soigner au frais des contribuables algériens en france