Les trois otages européens enlevés à Tindouf libérés par le Mujao

Les trois otages humanitaires libérés mercredi.
Les trois otages humanitaires libérés mercredi.

Une semaine après avoir annoncé la libération de trois autres otages algériens, un des groupes islamistes armés qui occupent le nord du Mali a libéré mercredi trois otages européens - deux Espagnols dont une femme et une Italienne - enlevés en octobre 2011à Tindouf.

"Considérez qu'ils sont libérés, puisque nos conditions ont été respectées", a déclaré à l'AFP Mohamed Ould Hicham un des dirigeants de ce groupe, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), allié d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). 

Il a affirmé que ces libérations avaient été obtenues en échange de celles de trois prisonniers islamistes "dans un pays musulman" qu'il n'a pas cité et du paiement d'une rançon dont il n'a pas donné le montant. Ces informations seront rendues publiques plus tard, a-t-il assuré.

"Les otages ont été libérés non loin de Gao (nord-est du Mali), nous les avons remis à une délégation du Burkina Faso. Ils sont actuellement avec les Burkinabè", a ajouté M. Ould Hicham, information confirmée de source militaire au Burkina Faso, pays souvent impliqué dans les processus de libération d'otages.

Rossella Urru, l'otage italienne, "a été libérée", "c'est une très belle nouvelle", a déclaré le ministre italien des Affaires étrangères Giulio Terzi, ajoutant: "Nous espérons pouvoir lui parler le plus tôt possible". A Madrid, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré que "le processus de libération est sur le point de se terminer, il a été retardé par une tempête de sable". "Un avion a été envoyé pour rapatrier les deux Espagnols", a-t-il ajouté.

Début mai, le Mujao avait réclamé le versement de 30 millions d'euros en échange de la libération de deux des trois otages - les deux femmes - et la libération de prisonniers détenus en Mauritanie.

Un islamiste "extrait de prison"

A Nouakchott, un site mauritanien d'informations en ligne, Alakhbar, a écrit mercredi que parmi les prisonniers islamistes qui ont été échangés contre les otages, figure un Sahraoui du nom de Memine Ould Oufkir. Lui et les autres hommes libérés, dont le nombre n'a pas été précisé par Alakhbar, avaient été arrêtés en Mauritanie quelques jours après l'enlèvement des trois otages européens dans la région de Tindouf (ouest de l'Algérie) auquel ils sont soupçonnés d'avoir participé.

Selon une autre agence mauritanienne en ligne généralement très bien informée sur les groupes islamistes du Sahel, l'Agence Nouakchott information (ANI), Memine Ould Oufkir a été effectivement "extrait de prison hier soir (mardi) et conduit vers une direction inconnue".

Les deux humanitaires espagnols, Enric Gonyalons et Ainhoa Fernández Rincón, ainsi Rossella Urru, avaient été enlevés le 23 octobre 2011 près de Tindouf, région qui est le fief des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.

Cette action, attribuée dans un premier temps par le Polisario à Aqmi, très actif dans les pays de la bande sahélo-saharienne depuis 2007, avait très vite été revendiquée par le Mujao. Le 12 décembre 2011, une vidéo montrant des hommes armés encadrant les trois otages européens avait été rendue publique par le Mujao.

Après les libérations de mercredi, treize otages, dont quatre Algériens et six Français, restent retenus par des islamistes dans le Sahel.

Le Mujao avait annoncé le 12 juillet avoir libéré trois des sept otages algériens enlevés le 5 avril au consulat d'Algérie de Gao, ce qu'a confirmé dimanche le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Pour libérer les sept Algériens, le Mujao avait exigé en mai "la libération de nos frères prisonniers en Algérie, plus une rançon de 15 millions d'euros". Des conditions dont aucune partie ne parlent pour le moment.

Le Mujao a été créé en octobre 2011 par des djihadistes arabes qui ont fait scission d'Aqmi. Ce groupe s'est très vite fait signaler avec le rapt de ces trois humanitaires européens sur le territoire algérien. Selon certaines sources, l'émir qui dirige ce groupe islamiste armé serait Ahmed Ould Amar.

Avec AFP

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Yen Yen

C'est des pratiques du régime algérien. il sent un peu le fer. Car il a peur. Après la Syrie ça sera son tour. Il sera balayé par le vent de la révolte. et ce pays enfin va retrouver ses origines originel. C'est-à-dire Berbère, juive, chrétien. Car il faut le dire quand les arabes sont implantés en Algérie, ils ont trouvés des populations, des religions, des civilisations. Ce n'est pas leur terre ils sont des envahisseur comme les turcs, et les Français. et depuis 1962 toutes les populations qui sont pas arabe sont exclus. Voila la colonisation des arabes en Algérie.