Abdelaziz Bouteflika lamine le FFS

Hocine Aït Ahmed veille lui-même au choix des têtes de son parti.
Hocine Aït Ahmed veille lui-même au choix des têtes de son parti.

Le pouvoir a réussi à semer la zizanie dans les rangs du FFS, un moyen sûr pour Bouteflika qui espère (re) conquérir une Kabylie qui lui est restée insoumise depuis le Printemps noir de 2001.

Quelques jours après sa participation aux élections législatives du 10 mai dernier décidée à la dernière minute et après une visite éclair de son leader, Hocine Aït Ahmed à Alger durant laquelle il aurait rencontré Bouteflika, c’est la grande brouille au FFS qui éclate de l’intérieur. L’éviction du tonitruant secrétaire général du parti, Karim Tabbou, le retour en force de la vieille garde, celle de Sant'Egidio..., un parti ramolli dirigé à distance et par directives, ne pouvait survivre, après près d’une décennie de "ni…ni" à cette Opa décidée dans ses instances exécutives. Surtout que sa participation aux élections législatives a été décidée en porte-à-faux de sa base militante et que, ses "frères ennemis" de Kabylie, le RCD et le MAK de Ferhat Mehenni avaient mobilisé la Kabylie pour le boycott du scrutin, lui fauchant l’herbe sous les pieds.

Mais cette implosion du FFS ne date pas d'hier car, aussi paradoxal que cela puisse paraître, le FFS a toujours eu une attitude bienveillante à l’égard du régime en place, même s’il y a toujours affiché une "opposition" au demeurant populiste. La participation de son leader aux présidentielles de 2004, sa position plus que favorable à la réconciliation nationale dont les reliefs politiques sont à quelques termes près ceux de la plateforme de Saint Egidio de 1995 durant laquelle son signataire, le FFS a soutenu Abassi Madani, le chef du FIS pour dénoncer l’ arrêt du processus électoral de 1992, l’attentisme qu’il a toujours affiché face aux réformes de Bouteflika jusqu’aux plus récentes, sa participation "ambiguë" au scrutin législatif du 10 mai dernier…, autant de faits et d’abdications devant les opérations de charme menées par Bouteflika pour "gagner"  une Kabylie qui lui est insoumise depuis le Printemps de 2001, période durant laquelle le FFS d’Aït Ahmed tirait à boulets rouges contre les "aârouch" et le RCD de Saïd Sadi.

Et ce n’est sans doute pas un "Coup de théâtre" si, au sein de ce parti aux multiples atermoiements, cultivant le culte du "zaïm" une soixantaine de ses cadres, annoncent ce mardi 17 juillet leur démission. Selon leurs propos rapportés par le journal électronique "TSA" (Tout sur l’Algérie), ils disent refuser d’être "complices des tractations menées à l‘insu des militants et de l’opinion publique" sans en préciser la nature et les acteurs. Dans leurs déclarations, ils préservent Aït Ahmed que les contestataires avaient appelé à l’aide pour qu’il mette un terme à la dispersion des rangs. Mais le deal passé entre le leader, icône des 50 ans d’indépendance et Bouteflika qui a su ramener le FFS au bercail politique afin de conquérir son bercail natal, reste le marionnettiste de cette crise d’appareil loin, très loin des préoccupations du citoyen algérien.

R.N

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Commentaires (14) | Réagir ?

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Quelqun EncoreQuelqun

Je me rappelle encore de cette chanson-slogan qu'entonnaient les militants du FFS " Rouh a mmi rouh, dhi s'lam arrabi, l'FFS yéw3âr, matchi dh' la tchitchi". C'était le bon vieux temps, Si l'Ho s'arrêtait parfois en famille pas loin de Tirourda en descendant vers Takerboust. Quelle effervescence! Le Djamel zitouni était d'une radicalité qui tranchait avec pas mal de discours "convenus" et surtout tout droit sortis des bureaux des sections locales de certains partis. Quelques abrutis de ces partis découvraient tout d'un coup qu'Aït Ahmed était marabout; une sorte de "brèche" (d'après eux) pour s'attaquer à la kabylité du personnage. C'en est même venu aux mains au village. Quelques analphabètes répétaient (tels des babaghayou) ces imbécilités propagées par qui vous savez.

Aujourd'hui, rien n'est plus comme avant! Vous avez même des fous-furieux carburant au tranxene, à l'image de ce commentateur d'Ali Mensouri qui voit des marabouts partout, des Marocains partout... en fait qui ne voit rien du tout, mais qui tchatche, tchate en refaisant l'Histoire pendant que d'autres la font.

Dommage!

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PointSiTout

Le monde à l'envers, l'un des plus grands kabyles de tous les temps se fait critiquer par des moins que rien qui ne pourront jamais mais alors là jamais ni eux ni leurs chefs lui arriver à l'orteil..... il appartient a l'histoire de juger les êtres mais ceux qui osent accuser ait ahmed de quoi que doivent pourraient peut-être apporter les preuves de ce qu'ils avancent?..... sinon les seuls 'kabyles' qui peuvent se mesurer à lui et à son travail 'herculien' sont les martyrs de la revolution.... la participation du FFS à ces elections, à mon avis, et comme ca a toujours été le cas n'est ni plus ni moins une volonté de preserver cette kabylie qui lui est chere du danger d'une confrontation brutale et sans issue avec le pouvoir dictatorial en place en algérie.... on sait bien qu'un certain parti, le MAK, pour ne pas le citer, est prêt à mettre cette région à feu et à sang pour assouvir la vengence de ses adeptes et pour faire avancer leur idée, malheureusement devant le pourrissement de la situation en kabylie, le MAK extrémiste, comme le FIS les années 90 puise dans le reservoir des malheureux et des laissés pour compte et c'est cela le danger qui guette présentement notre région devant un pouvoir sanguinaire qui est prêt à faire parler les armes à nouveau pour la mettre à genoux. Le FFS et Ait Ahmed ne veulent qu'éviter cela en participant à cette election.

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sam abed

Puisque vous traitez d'extremiste le MAK, permettez-moi de vous appeler un marabout a deux sous comme silhoucine d'ailleurs.

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PointSiTout

Et moi, puisque tu parles de marabout, permets moi de t'appler esclave ou 'akhli' ne sachant même pas d'ou il est originaire et qui veut se prendre pour plus kabyle que ses maitres....

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