L’héritage maléfique de la colonisation

Les terribles méfaits du terrorisme islamiste sont occultés.
Les terribles méfaits du terrorisme islamiste sont occultés.

A ce cinquantième anniversaire de l’indépendance de notre pays, les victimes du terrorisme et leurs bourreaux, sont incontestablement les faits les plus marquants.

Les bilans qui se font à l’occasion de ce cinquantenaire ne rappellent pas à sa juste mesure ce drame national qui, parfois, semble être occulté pernicieusement comme si le système politique actuel est étranger à ces événements sanglants comme s’il n’était pas aussi de la responsabilité des pouvoirs, comme si l’islamisme n’était pas l’enfant terrible du système, comme s’il ne faisait pas parti du bilan.

En politique on ne répétera jamais assez, que le fond et la forme se confondent. Au lendemain de l’indépendance certains disaient que les bâtiments administratifs de la colonisation étaient maléfiques et qu’il fallait tous les détruire. Aujourd’hui, cinquante ans après, je me demande si les nihilistes des années soixante n’avaient pas à moitié raison. L’occupation du bâtiment administratif du Gouvernorat de la colonisation par le gouvernement de l’Algérie indépendante, celle de la Préfecture en wilaya, de la mairie coloniale en Assemblée populaire nationale…. Ces "habits" n’ont-elles pas influencés les dirigeants qui l’ont occupé ? Les lois égalitaires et justes, résultats de la lutte de libération n’ont-elles pas subit l’influence des lieux et avec le temps ne se sont métamorphosées , perverties ? Aujourd’hui, les sexagénaires et leurs ainés savent que le 5 juillet n’a été fêté qu’en 1962, et le souvenir de ce jour s’est tellement incrusté qu’il nous le rappel cinquante fois, et pour toujours, car

Les moudjahidine du FLN de 54-62 ont libéré la France et l’Algérie

Certains gens vont jusqu’à confondre, notre indépendance avec le départ de beaucoup de pieds-noirs, ceux-là doivent savoir que notre victoire sur la France est la victoire de tous les anticolonialistes, algériens, français, argentins…. et particulièrement ces familles françaises qui n’enverront plus leurs enfants, à l’âge du service militaire, tuer ou se faire tuer pour la mauvaise cause. C’est dans ce sens qu’on peut dire avec le professeur Connelly que l’indépendance de "l’Algérie a libéré la France". (*)

Dans l’imbroglio, des intérêts et des stratégies des extrémistes, des Le Pen, des OAS et des FIS…., tentent de réduire notre glorieuse victoire sur la puissance coloniale, jusqu’à la dénaturer en positivant la colonisation par cette loi française du 23 février 2003. A ce cinquantenaire, je ne dénonce pas cette loi honteuse, je dénonce l’absence de réponse adéquate, et c’est ce vide qui est inscrit dans nos mémoires meurtries.

Les pouvoirs des étasuniens, des français… d’O.N.G considéraient les terroristes algériens dès les années 90 comme des militants en armes, des militants spoliés de leur victoire électorale, mais au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, ils ont vite virés leurs cutis. Cet isolement de l’Algérie dans la décennie 90 reste aussi mémorable, que les assassinats, le déracinement et tous les malheurs que le terrorisme a engendré, et qui a aidé à pondre outre mer cette loi scélérate sur la positivité de la colonisation, encore une fois, je ne peux en vouloir aux étrangers mais aux compatriotes qui leur ont prêté le flanc.

Quel autre engagement peut donner ce syndicaliste, enseignant du supérieur qui se fait bousculé par la police, lors des manifestations aux yeux de cet autre enseignant binational ? Après le sursaut syndical, après les dizaines de milliers d’émeutes, après tant de faillites des partis politiques, après tant de drames, les expériences nombreuse tirées de ces luttes finiront par déboucher en un effort commun qui donnera cette deuxième république que j’aimerais laïque-démocratique et sociale et à ce moment tout le monde fêtera et les journées d’ octobre 1960, le 1er novembre 1954, les journées de décembre 1960 et le 5 juillet 1962.

J’ai cru qu’on allait fêter une deuxième fois ensemble l’indépendance, c’était en 1992 avec le Président Mohamed Boudiaf. Ce n’est pas l’avis de tout le monde car lors d’un colloque, l’espoir pour cet universitaire par exemple était dans le binôme Hamrouche-Hidouci et taxe de putsch, la sauvegarde de l’Etat de la horde sauvage. Ce tribun comme l’a qualifié le président de séance, le politologue Jean Leca, croit avoir découvert le fil à couper le beurre et en séminariste nous expose la corruption comme le mal structurant la politique du système algérien, ce que la presse et particulièrement n’a cessé de rapporter.

Cinquante ans après l’indépendance les lycéens étudient tous leurs cours en arabe classique, très peu le français, mais arrivés à l’université, ils font leurs études dans certaines disciplines en cette langue. Ceux qui hier dénigraient Kateb Yacine de son vivant semblent le prendre au mot aujourd’hui ! Une langue s’apprend forcément, même si elle est un butin de guerre.

Kouidri Saâdeddine

*Matthew Connelly historien auteur de L’arme secrète du FLN Comment De Gaulle a perdu la guerre d’Algérie ed. Paris Payot 2011.

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Commentaires (1) | Réagir ?

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ali Foughali

De la colonisation arabo islamique bien entendu !!!!!