Point de vue : Boualem Sansal et les intellectuels dos-d'âne !

Boualem Sansal
Boualem Sansal

Il fait aujourd’hui en raison des nombreux vides constatés l’objet de grandes manipulations dans nos institutions préfabriquées, dans notre économie tenue en laisse, dont ils prennent parfois la couleur.

Un intellectuel algérien qui a fait pendant de longues années office de pilier inamovible du parti unique et de la haute administration algérienne, qui connait bien le système, qui a tété son lait jusqu’à la fin, a expliqué un jour, en fin de carrière, en privé, loin de la mêlée, il faut toujours être prudent si on veut continuer à subsister sur ces hautes cimes : "En Algérie, quand toutes les lignes bougent, ce n’est pas pour avancer mais pour bloquer quelqu’un qui avance!".

En effet quand un esprit libre ou libéré, c’est la même chose, s’émancipe, avance une idée forte, un point de vue différent, casse un tabou, ouvre un vrai débat, sans que cette idée ne soit reprise par personne in extenso, sans qu’aucun journal local dit indépendant, sans que le lecteur ai toutes les données en main, une vieille habitude du parti unique, tous les autres esprits se mobilisent, piqués ou d’initiative, non pas pour exposer leurs propres idées, les opposer, ouvrir, alimenter le débat mais pour s’ériger en censeurs, jouer les fossoyeurs, invectiver, salir, insulter, menacer et enfin siffler la fin, sans avancer aucune explications, aucun exemple contraire, sans argumenter.

Ces esprits censeurs, ces intellectuels de salon et d’éditoriaux que j’appellerai les dos d’ânes, qui occupent le terrain médiatique surtout en langue française ne sont pas des intellectuels libres, ni libérés, ils ressemblent à celui qui est cité en premier. Ce sont en général d’anciens hauts fonctionnaires de l’ex-parti unique ou de la haute administration, bénéficiant de hauts revenus, terrorisés de voir des changements qui leur feront perdre tous leurs avantages, sans lien avec le terrain, retraités ou toujours en fonction ou en attente d’un come-back (Je ne connais rien d’eux, je me suis limité à analyser leurs écrits), qui agissent pour la plupart d’entre-eux caché derrière un pseudonyme.

Tous les moyens sont utilisés pour cela, on évoque le passé de la personne, on précise qu’il a mangé avec dans la même assiette que le système, son succès dans les autres pays, ses livres se vendent à l’étranger, chez l’ennemi.

Pourtant les problèmes posés par Sansal, je précise que je suis d’avis contraire à cent pour cent, l’opposition arabité-berbérité, les relations avec Israël sont de vrais problèmes dans notre pays et posent beaucoup de questionnements. leurs dessous sont connu de tous. Beaucoup d’Algériens savent que les autorités algériennes entretiennent des relations secrètes au plus haut niveau, regardez Internet, les activités de l’Otan, avec l’entité juive et les étudiants, les commerçants, les investisseurs, les fonctionnaires, l’ont vécu à un moment ou à un autre dans leur carrière, leurs vies, ils en ont profité pour certains ou souffert pour d’autres. Il a son histoire dans le mouvement national et il a son actualité dans les institutions de la république.

Il fait aujourd’hui en raison des nombreux vides constatés l’objet de grandes manipulations dans nos institutions préfabriquées, dans notre économie tenue en laisse, dont ils prennent parfois la couleur. En plus de l’absence de débat sur le sujet, la place laissée aux extrémistes, par des calculs politiciens, renforce de jour en jour le risque de déflagration et d’obscurcissement de l’avenir de la nation.

Etudions l’actualité avec l’esprit clair. Regardons ce qui se passe actuellement en Libye, en Syrie !

Hamidi Abdelhak

Enseignant (Oran)

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Commentaires (3) | Réagir ?

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Yen Yen

Il faut laissé cet grand écrivain à l'image de Kateb Yacine Tranquille.

Nous avons besoin encore des grands écrivains comme Boualem Sensal.

C'est des hommes d'art, de culture.

En Algérie, nous avons besoin de 10000 personnes comme Boualem Sensal.

Car il écrit ce que le simple citoyen algérien à dans son coeur.

Comme disait notre Albert Camus: le role d' l'écrivain, du meme coup, ne se sépare pas de devoirs difficiles. Par définition, il ne peut se mettre aujourd'hui au service de ceux qui font l'histoire ; il est au service de ceux qui la subissent. Ou sinon, le voici seul privé de son Art.

Alors je lance un appel aux autorités algériennes laisser svp les hommes d'Art a s'exprimer en Algérie.

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kheira benrahla

Je suis d'accord avec vous et je soutiens vivement dans ses démarches Boualem SANSAL, BENCHICOU et les vrais hommes de cette Algérie dont plus rien ne subsiste.

Je suis écoeurée par tant de haine envers nos compatriotes intellectuels, et les vrais. Car ceux qui invectivent, insultent se ne sont pas des intello mais de simples universitaires à ne pas confondre. Les intello algériens ont été disséminés comme au temps des NAZIS envers les juifs.

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