M. Lamrani, DG de la chaine 4 (TV amazighe) : un protégé de Bouteflika ?

Une chaîne à scandales?
Une chaîne à scandales?

Le procès du directeur de la chaîne 4, la télévision amazighe propriété du groupe de la télévision publique, poursuivi pour harcèlements sexuels, a été reporté. Le président de la section correctionnelle près le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger, a décidé ce dimanche 24 juin de reporter l’examen de cette affaire au dimanche 16 septembre 2012.

Smail Lamrani, directeur de la chaîne 4 (TV amazighe) depuis mars 2009, s’est présenté ce dimanche 24 juin à l’audience ainsi que les trois plaignantes mais ils n’ont pas été entendus sur le fond de l’affaire, a appris DNA auprès de l'avocat de la défense, Me Youcef Dilem.

Le prochain procès se déroulera à huis-clos comme le stipule la législation concernant le jugement des affaires de mœurs.

Smail Lamrani, 76 ans, est poursuivi du chef d’inculpation de « harcèlements sexuels » suite à une plainte déposée contre lui par trois employées de la maison, deux journalistes et une scripte.

Inculpé sur la base de l’article 341 bis du code pénal, le prévenu risque un emprisonnement de deux (2) mois à un (1) an et d'une amende de cinquante mille (50.000) DA à cent mille (100.000) DA.

En août 2011, les trois femmes ont déposé plainte contre leur directeur qu’elles accusent de harcèlements sexuels, d’attouchements, de vexations et de brimades.

Entendues par la police et par un juge d’instruction, les trois employées de la chaîne 4 ont décrit par le menu les agissements présumés de leur patron.

Elles évoquent notamment des attouchements, des propositions indécentes et des propos équivoques à leur encontre et à l’encontre de plusieurs femmes journalistes. Accusations corroborés par 4 témoins entendus dans le cadre de cette affaire.

Auditionné à son tour en septembre 2011, M.Lamrani a nié les faits qui lui sont reprochés, mettant ces accusations sur le compte d’un complot visant sa personne. Dans les années 1990, une journaliste de la radio avait déposé une plainte contre lui pour les mêmes motifs, toutefois l’affaire a vite été étouffée et la plaignante a décidé de quitter la station.

M. Lamrani est présent à  la radio algérienne kabyle depuis 1951 au temps où celle-ci était située au Palais du Gouvernement, à Berthezène, dirigée alors par Mme Lafarge, épouse d’Armand Claude Lafarge, commandant du 42 e RT ( Régiment des Transmissions) qui, sous couvert d’éléments des fonctionnaires de la radio, a espionné, avec un matériel sophistiqué d’écoutes à bord de voitures, les principaux cadres du FLN durant la bataille d’Alger. Durant cette période, plusieurs photos d’archives attestent de la présence de M. Lamrani avec des groupes d’artistes de l’époque alors qu’il n’est ni musicien, ni chanteur. On ne lui connaît aucune fonction au sein de cette antenne kabyle avant qu’elle ne soit transférée dans les nouveaux locaux de la rue Hoche au début des années 1940. Ce n’est qu’à partir de 1962 qu’il devint au sein de cette structure directeur de la chaîne puis conseiller de directeurs successifs. M.Lamrani se targue de l’amitié, du soutien et de la protection du président Bouteflika et de sa famille. Il aurait connu celui-ci lors d’un gala organisé durant les années 1970, époque où Bouteflika était puissant ministre des Affaires étrangères ; époque également où la radio kabyle subissait de fortes pressions politiques suite à la publication des Isefra, poèmes de Si Mohand Ou Mhand de Mouloud Mammeri et, surtout, suite à la nouvelle vague de chanteurs modernes, comme Idir, Djamel Allam, les débuts de Matoub Lounès. D’autant que, à cette période où M. Lamrani était un de ses responsables, il a été introduit dans les programmes de la chaine 2 le journal parlé en langue arabe ( populaire) après la fermeture décidée par les autorités de la radio de Tizi Ouzou.

En mars 2009, M. Lamrani a été nommé par décret en mars 2009 directeur de la chaîne 4 (TV amazighe) sans qu’il ait fait ses preuves dans le domaine de l’audiovisuel en général et de la Télévision en particulier. Par ailleurs, son parcours dans le milieu amazigh, reste à ce jour énigmatique dans la mesure où il n’est pas du tout cité par les femmes et hommes impliqués depuis le printemps 80 dans la revendication amazighe et n’a pas de compétences particulières dans la littérature amazighe. 

Agences

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Commentaires (12) | Réagir ?

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Brahim Arbat

Le harcèlement sexuel en Algérie (dans le monde musulman en général) est des plus cyniques. Il a commencé, pour que les jeunes aujourd'hui sachent, contre les veuves de chouhada, encore jeunes à l'indépendance, souvent avec enfants et démunies de toute protection, qui était normalement dans un Etat digne, du ressort des companons de combat encore vivant, qui soi-disant, se battaient aux côtés de défunts laissant femmes et progénitures. Ensuite est venu le tour des filles de ces dernière une fos pubères, filles de chouhada, innocente mais souvent sans protection aussi. Alors vous nous racontez l'histoire de ce propre à rien, capable de se prostituer plus harceler plus. Mais si vous vous avisez à roder autour de ses femelles, filles et petited-filles, préparez-vous à la prison sans jugement.

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Guel Dring

Et il n'est pas le seul !!!

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