L’ayatollah Belkhadem et les épines du FLN

Bouteflika et Belkhadem, une connivence de longue date.
Bouteflika et Belkhadem, une connivence de longue date.

Comment ne pas étouffer d’indignation quand on observe le spectacle de la scène politique ?

Que sont les 40 partis devenus depuis le 10 mai ? Disparus des radars ! Convoqués pour prendre part à l’élection, ils se sont démenés comme de beaux diables avec cette joie cachée d’être rémunérés pour services rendus. Ils ont minaudé, dragué, loué le vote, promis monts et merveilles pour tenter de donner crédit aux législatives. Ces saisonniers de la politique apparus pour certains il y a une vingtaine d’années déjà apparaissent puis disparaissent le temps des consultations élections. Le temps de bénéficier de quelques lumières et de subventions pour replonger ensuite dans leur morne quotidien. Y sont-ils seuls responsables ? Oui et non ; car cupides, ambitieux et aveuglés par les lumières, ils recherchent leur quart d’heure de gloire. Mais encore : les puissants de l’heure, ceux qui détiennent la décision ferment et ouvrent l’espace politique, selon leur convenance. La consultation électorale finie, plus aucun écho public. Plus de débats. Le pouvoir referme la parenthèse. La télévision, privatisée, redevient au service de la présidence et ses contempteurs. Même constat pour la radio et la presse en général. L’Algérie cuit à l’étouffé. En silence.

Au verrouillage médiatique vient s’ajouter le verrouillage mental d’une classe politique qui a depuis longtemps posé les armes, cessé de lutter pour gagner ses espaces de libertés. 

Pendant ce temps, le FLN, ce meuble encombrant qui occupe depuis trop longtemps la scène nationale, continue de servir d’arène aux ambitions politiques des caciques du pouvoir. Pire, depuis quelque temps, il est devenu l’unique arrière-scène de luttes pour la présidentielle. Et ce qui s’y déroule actuellement n’y est pas totalement étranger. 

Petits arrangements, coups bas et grandes manœuvres pour 2014 dans les coulisses lambrissés de l’ancien parti unique. Le mouton à cinq pattes qu’est le FLN n’a donc pas fini de hanter notre quotidien. Cinq décennies après l’indépendance, il est toujours là, inamovible, ultime théâtre d’ombres pour des ambitions avouées ou pas. 

Bien sûr, les Algériens l’ont compris, comme souvent, il n’a pas été question à la réunion du FLN de l’avenir de l’Algérie, de la croissance, de l’économie, du chômage. Non. Il a été question de dégommer l’un au profit d’un autre. Finalement il est de ce glorieux FLN qui a mené le peuple à l’indépendance comme les roses, dont il ne reste que les épines.

Alors à quoi rime le rififi que connaît ce parti actuellement ? Pourquoi l’ayatollah Belkhadem est-il devenu subitement persona non grata lui qui a servi de bras armé à Bouteflika pour éliminer Benflis ? Lui qui était à une époque "redresseur", le voilà la cible de "redresseurs" ! Tel est pris celui qui croyait prendre, diront certains. On a du mal à croire que Bouteflika ait lâché Belkhadem, l’un est attaché à l’autre comme le pendu à sa corde. 

L’enjeu donc ? Le poste qu’il occupe, mais pas  seulement, il y a aussi la présidentielle. Hier, à l’hôtel Riadh de Sidi Fredj, les caciques du FLN ont donné un spectacle des plus pitoyables de ce qu’est la pratique politique dans notre pays. A défaut de débats, les journalistes ont assisté aux insultes, menaces et quolibets de caniveaux de part d’anciens ministres, députés et autres «personnalités». Comme en 2004, ce week-end, au FLN, le cordon sanitaire a sauté devant la vulgarité et la voyoucratie. Les luttes de Sidi Fredj annonce les orages à venir.

Yacine K.

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Commentaires (6) | Réagir ?

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oziris dzeus

Il est clair que boutef à ses 40 voleurs. il est tout aussi clair que boutef belkhad messadia belkheir bouss etc sont des copains qui forment une même bande depuis toujours. le systéme, mis en place par les services spéciaux français pour gérer l'algérie aprés le départ des français est bien rodé.

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Brahim Arbat

C'est quoi Belkhadem sur le plan d'une quelconque valeur ajoutée au bénéfice de la communauté humaine en général et algérienne en particulier ? Tout le monde connait le mérinos, n'est-ce pas, le doux mouton à la toison rêche et à la chair tendre. Eh bien, cet animal est beaucoup plus rentable pour l'ensemble des Algériens que ce bras cassés à qui vous donnez l'honneur de le comparer à des mollahs qui au moins refléchissent pour doter leur pays de l'arme nucléaire dans le but que le nom de l'Iran soit aussi craint que celui d'Israël, un p

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