Rahabi : "Le changement du gouvernement n’est pas une priorité" pour le Président

Abdelaziz Rahabi.
Abdelaziz Rahabi.

L'ancien porte-parole du gouvernement Abdelaziz Rahabi a déclaré à El Watan que le pays se retrouve dans une forme de gouvernance plutôt monarchique.

La situation politique semble plombée, alors que le pouvoir tablait sur les législatives pour relancer la machine politique du pays. Pourquoi cette situation, selon vous ?

En fait, elle se réduit à la vie organique des partis politiques dominants, aux activités protocolaires du chef de l’Etat et à la contestation socioprofessionnelle. Mais c’est la conjoncture régionale qui a fait que les élections législatives, une échéance entre autres dans l’agenda électoral de la nation, soient présentées comme l’exception algérienne dans le traitement politique des révoltes dans le Monde arabe. Dans la réalité, cette nouvelle législature n’aura pas d’autre mission que de réviser la Constitution pour revenir à celle de 1996, qui limitait à deux les mandats présidentiels. Le Président, qui a réintroduit la présidence à vie dans la Constitution de 2008, sait maintenant que cela relève du passé.

Le nouveau gouvernement tarde à être formé. A quoi cela est-il lié ?

Cela n’est pas surprenant et n'affecte pas sensiblement la gestion des affaires de l'Etat puisque depuis 1999, les attributions du gouvernement ont été progressivement transférées vers le secrétariat du président de la République. A l’évidence, l’Exécutif s’en accommode bien. Ce n'est pas non plus inédit comme situation puisque nous retrouvons cette forme de gestion dans les pays du Golfe et, tout près de nous, au Maroc. Notre système politique emprunte plus à ces pays qu'à un Etat moderne, articulé autour de ses institutions.

Bouteflika a-t-il l’intention de changer le gouvernement ? Veut-il garder Ouyahia ?

Cela n’a jamais été ni une priorité ni une urgence pour lui car seuls certains portefeuilles l’intéressent. Dans les gouvernements précédents, le sort des hommes de son premier cercle, comme Chakib Khelil ou Tayeb Belaïz, comptait pour lui. Pourtant, le premier gérait Sonatrach comme on joue au casino et le second a fait couvrir par la justice les plus grands scandales politico-financiers de l’Algérie indépendante. C’est dans cet esprit que la donne Ouyahia sert Bouteflika dans la mesure où le Premier ministre exécute les directives du Président, mais paye de sa popularité et accepte une mission de commis de l’Etat, alors que le chef de l’Etat décide de tout, mais n’est responsable de rien ni devant aucune institution. C’est une situation plus confortable pour le Président que pour son Premier ministre.

Comment analysez-vous la sortie de Ouyahia qui a dit qu'il "dérange des cercles" à l'intérieur du régime ?

Il fait un double constat. Le premier est que des cercles influents au sein du régime ne sont pas favorables à une gestion transparente des affaires de l’Etat mais, en même temps, Ouyahia mesure à quel point ces cercles étatiques sont des relais directs, notamment des barons de l’informel, de la surfacturation, des commissions sur les marchés publics. En réalité, il a tout à fait raison de s’inquiéter de cette jonction qui risque de mener l’Algérie vers le modèle colombien. Enfin, je pense que l’homme a le sentiment de ne pas servir ses propres convictions et le Premier ministre qu’il est, de servir indirectement la mise en place du pouvoir de l’argent. Ce dilemme est présent depuis l’indépendance chez les serviteurs de l’Etat intègres et dévoués.

Hacen Ouali

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Commentaires (5) | Réagir ?

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hadj dziri

Des Hommes y en a en Algerie ! et des vrais ! honnetes ! nationalistes - Des intello oci ! mais les a t on laissé parler ? les a t on considérés? NON nON tant qu il a des barbefln comme Belkhadem, Goudjil, Khallil, Boudjerra, Belhadj, Louis, Toumi, des wali comme celui de tlemcen de constantines ? des commaissaires comme celui de Bejaia de Maghnia ? des Generaux comme Benatto Comme Znakhri ? comme Tartag etc..... l'Algerie seront toujours un pays étouffé et ses hommes et ses cerveaux a l ' étranger... Nous n avons pas besoin d une revolution comme la Tunisie ou LA Libye mais nous avons besoin d 'un changement radical qui se fera par le travail par l education par la justice sociale.

Le jour ou chaque algerien aura s apart de petrole et qu il pourra s acheter son logement et trouver le travail selon ses competences et qu il aura un salaire digne l 'Algerie se portera mieux

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R A M E S S E S II

Le trabendisme politique d'Ouyahia n y est pour rien, il dérange des cecles, qui sont ces cercles ou ces triangles ? Les importateurs, les industriels, les traficants de drogue, les gens derriére les gros invesstissement, qui génére beaucoup de corruption, les proches du président, les marocains infiltrés dans les hautes sphéres de l'Etat, le drs et Cie, toujours loin du feu.

Ce n'est pas moi, c'est l'autre, sachez bien une chose tout ce qui ont volé l'argent des enfants algériens, leurs fin est un cancer et leur séjour est en enfer, dieu est grand, malheureusement la Charia n'a pas prévu la Fin du Pétrole! tout le probléme est là.

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