Maroc : plus de 30.000 mineures employées comme domestiques

Ces fillettes sont souvent exploitées par leurs employeurs.
Ces fillettes sont souvent exploitées par leurs employeurs.

Le Maroc compte encore plus de 30.000 filles mineures travaillant comme domestiques, bien que l'interdiction de ce travail des enfants soit à l'étude, selon des chiffres officiels mardi.

Il s'agit de petites bonnes de moins de 15 ans, précise le Haut commissariat au plan marocain (HCP). Un projet de loi interdisant cette pratique - très courante au Maroc, selon le Collectif contre le travail de ces mineures - a été élaboré par le gouvernement précédent mais il n'a toujours pas été adopté au parlement.

Lors d'une journée d'étude organisée samedi à Rabat, le même collectif a souligné que ce phénomène est dû à la pauvreté, l'analphabétisme et au manque d'infrastructures dans les zones rurales, principal fournisseur de cette catégorie d'employées. Ces dernières sont pour la plupart mal payés et subissent une violence physique et économique, précise encore le collectif.

Le projet de loi contre le travail des petites bonnes prévoit des peines de prison ferme et de lourdes amendes contre toute personne employant des enfants de moins de 15 ans comme domestiques.

"C'est une honte pour notre pays, une catastrophe, ces chiffres sont alarmants", a réagi Fouzia Assouli, présidente de la Fédération de la ligue démocratique des droits des femmes, interrogée par l'AFP. "Nous n'avons pas arrêté de signaler, au sein du collectif qui regroupe un gerand nombre d'associations, la gravité de ce phénomène du travail domestique des mineures depuis une dizaine d'années, afin d'obtenir une règlementation dans le cadre du code du travail", a-t-elle ajouté.

Le code du travail interdit l'emploi des mineures mais une fois de plus se pose la question de l'application de la loi, a-t-elle déploré tout en pointant les difficultés dans la société marocaine: la pauvreté, la scolarisation non obligatoire, l'isolement des villages et les nombreuses régions rurales.

"Tout cela relève de la responsabilité de l'Etat, et même si cela relève d'un problème de mentalités, il appartient à l'Etat de changer les mentalités et si besoin est de pénaliser", a-t-elle conclu.

AFP

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