Massacre de Houla : le Conseil de sécurité condamne Damas

Le conseil de sécurité de l'ONU
Le conseil de sécurité de l'ONU

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné dimanche "dans les termes les plus fermes possibles" le gouvernement syrien pour le massacre de Houla dans lequel 108 personnes ont été tuées, alors que la Russie a de son côté affirmé plus tôt dans la journée douter de la responsabilité de Damas dans ce massacre.

Les 15 pays membres du Conseil, y compris la Russie alliée de la Syrie, ont indiqué que les attaques "impliquaient une série de bombardements par les tanks et l'artillerie gouvernementale contre un quartier résidentiel", dans une déclaration commune qui demande au président Bachar el-Assad de retirer les armes lourdes de toutes les villes syriennes.

Moscou défend toujours le régime syrien

Le massacre de Houla (centre de la Syrie), survenu dans la nuit de vendredi à samedi, a provoqué un tollé international, ce qui n'a pas empêché Moscoude défendre le régime Syrien. La Russie, par la voix de son représentant permanent adjoint à l'ONU, Igor Pankin, a ainsi mis en doute la responsabilité des autorités syriennes.

"Nous devons établir si ce sont les autorités syriennes" qui sont responsables, a-t-il déclaré à la presse. Il a affirmé que "la majorité" des victimes à Houla ont été tuées par arme blanche ou "exécutées à bout portant", contredisant de précédentes informations sur des tirs d'artillerie. Pour le général Mood, le chef des observateurs de l'Onu en Syrie, les victimes ont été touchées par des "éclats d'obus" ou tuées "à bout portant", ont rapporté les diplomates.

Damas réfute "toute responsabilité"

Le régime syrien, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jihad Makdissi, a réfuté "totalement toute responsabilité gouvernementale dans ce massacre terroriste qui a visé les habitants".

Damas a annoncé la création d'une commission d'enquête conjointe de l'armée et de la justice sur ces violences, les pires depuis l'entrée en vigueur théorique le 12 avril du cessez-le-feu prévu dans le cadre du plan de l'émissaire international Kofi Annan. La commission doit publier ses conclusions dans trois jours.

Annan attendu aujourd'hui en Syrie

Kofi Annan doit effectuer lundi sa deuxième visite dans le pays en trois mois de mandat du médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe. Il devrait être reçu mardi par Bachar el-Assad, selon une source officielle. Après sa première visite le 10 mars il avait obtenu un engagement du régime et des opposants à respecter un plan de paix prévoyant notamment un cessez-le-feu, un retrait des armes lourdes des villes, et l'ouverture d'un dialogue politique.

Ce plan a été sérieusement mis à mal par le massacre perpétré à Houla. Après l'Armée syrienne libre (ASL, rebelles), le chef démissionnaire du Conseil national syrien (CNS), Burhan Ghalioun, a appelé le peuple syrien à prendre les armes si la communauté internationale n'intervient pas.

Dimanche encore, 33 personnes dont 24 civils ont trouvé la mort dans des violences à travers le pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

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