Kabylie : bref historique de Mizrana et la région III

Le découpage des zones et régions de la wilaya III
Le découpage des zones et régions de la wilaya III

Nombre de cette région ont pris part au déclenchement de la révolution dans le massif blidéen sous le commandement d'Amar Ouamrane.

Dépendant anciennement du douar Ouaguenoune, et après avoir fait partie de la commune mixte de Mizrana que le colonialisme français a crée en 1958 aux fins d’une surveillance étroite de la population pleinement engagée aux côtés de la révolution qui prenait de l’ampleur alors, la commune de Mizrana a la faveur d’un découpage administratif opéré au lendemain de l’indépendance en 1963, a été rattachée à la commune de Tigzirt.

Issue, donc de la commune de Tigzirt, la commune de Mizrana a été créée par le nouveau découpage administratif de l’année 1984. Elle est située au nord de la wilaya de Tizi Ouzou et au sud-ouest de la daïra de Tigzirt, elle est délimitée ainsi qu’il suit : à l’Est par la commune de Tigzirt, À l’Ouest par la commune d’Afir de Dellys, Au nord par la Méditerranée, Au sud par la commune de Makouda, et enfin au sud-est par la commune de Boudjma.

La commune de Mizrana compte actuellement 9. 625 habitants et couvre une superficie de 57,83 km2 dont 80% de couvert forestier.

La dénomination ou l’appellation de la commune au nom de Mizrana est liée directement à la retentissante et glorieuse histoire de l’immense forêt qui couvre la région réputée avoir été le berceau de la révolution nationale, en raison de son caractère stratégique que lui conféraient sa densité, son relief accidentel, ses voies à un accès des plus difficiles, l’existence de caches et de grottes inaccessibles la rendant imprenable quant à l’ennemi, c'est-à-dire le colonialisme français.

Après avoir été l’un des fiefs des nationalistes du PPA dans les années 40 et de refuges pour les maquisards de l’organisation spéciale (OS), issue du Congrès du PPA,/MTLD. tenu en 1947 après son démantèlement par les forces colonialistes en 1950. La forêt de Mizrana a abrité ainsi les postes de commandement des zones 3 et 4 de la wilaya 3, ainsi que celui de la région 3 dépendant de la zone 3.

En 1945, renseigné sur la présence des militants du PPA, parmi eux se trouvaient Amar Ath Cheikh, Omar El Bachir, et Akli Babou de Makouda, et beaucoup d’autres éléments de Sidi Naâmane, la France coloniale dépêcha sur les lieux un corps expéditionnaire composé de tabors marocains. Ces soldats ont usé de la terreur pour dissuader la population d’épouser les thèses prônées par le PPA. Ces pratiques n’ont fait en définitive qu’attiser l'esprit nationaliste et patriotique, et l'ardent désir de participer à sa libération du joug colonial. 

L’historique de la Mizrana en tant que centre de rayonnement, par excellence par les activités de la révolution dans la région ne peut être abordé isolément sans parler de la part éminemment importante et décisive prise par la région III dont elle dépendait durant la guerre de libération nationale depuis son déclenchement, un certain 1ernovembre 1954

La région III, divisée en quatre 4 secteurs, couvrait une partie importante de la zone III dont elle relevait à la faveur du découpage historique opéré au lendemain du congrès de la Soummam tenu le 2O Août 1956. elle comprenait en outre la Kabylie maritime (Mizrana, Iflissen, Tigzirt et une partie d’Azeffoun, Makouda, les Ath Djenad, les Ath Ouaguenoun et Sidi Naâmane d’où sont issus  les éléments au nombre de 84, tous d’anciens militants et responsables du MTLD qui ont pris part au déclenchement de la lutte armée, le premier novembre 1954, sous la responsabilité du colonel Ali Mellah. Celui-ci assurait alors le commandement de ladite région depuis 1952. La nuit du 1er novembre 1954 ces hommes ont participé à des actions à Tigzirt et Azazga tandis que 10 d’entre eux ont été dépêchés à Blida pour des actions similaires sous le commandement du colonel Ouamrane Amar.

Ces éléments constitueront le noyau dur de la révolution en Kabylie de par l’expérience acquise dans le maniement des armes effectué dans la Mizrana pendant la période qui a précédé la dissolution de l’Organisation spéciale. Ces hommes de Novembre ont gravi les échelons de la hiérarchie jusqu’au grade capitaine, donc chef de zone et de membre du Conseil de wilaya. Ils sont répartis ainsi qu’il suit :

Bounaamane (12), Makouda (16), Attouche (14), Iflissen (05), Yaskren (07), Ath Jennad (27), Aït Aïssa Mimoun (3)

Immédiatement, après le déclenchement de la guerre de libération nationale, la région III à travers ses différents secteurs a été à la pointe du combat et son territoire a été aussi le théâtre d’opérations pour de multiples actions et faits d’armes de l’armée de libération nationale, qui en dépit des moyens dérisoires, maigres en matière d’armes, d’arsenal de guerre, d’artillerie et en munitions en sa possession, a eu à mener des combats farouches contre les forces colonialistes. Pour illustrer d’un tant soit peut son glorieux passé, l’importance du combat mené par cette région et toute la région III dont l’encadrement était, pour la plupart de ses membres, issus du MTLD et de l’organisation spéciale (l’OS) et l’ampleur des incalculables sacrifices consentis pour la libération et l’indépendance du pays qui était sous le joug d’un ennemi redoutable, notamment la France. Il y a lieu de citer certains hauts faits d’armes à l’actif de l’armée de libération Nationale dont le retentissement a grandement contribué au développement de la lutte armée et de la sa marche inexorable vers la finalité qu’est l’Indépendance de l’Algérie Profonde.

Mohammed Amrous

Plus d'articles de : Mémoire

Commentaires (8) | Réagir ?

avatar
algerie

merci

avatar
algerie

merci

visualisation: 2 / 8