France : le CSP 59 rend hommage aux tirailleurs algériens tombés dans lutte contre le nazisme

Photo de tirailleurs algériens.
Photo de tirailleurs algériens.

Le 8 mai 2011. Place de la République, de Lille : dépôt d’une gerbe et d’une plaque commémorative symbolique et départ de la place de république et participation à la manifestation et à l’hommage annuel du CSP 59 aux tirailleurs tombés dans lutte contre le nazisme et pour la libération de la France.

Dans le monde entier, le 8 mai 1945 symbolise la victoire des alliés et des résistants sur le fascisme et la barbarie nazie. Dans le monde entier, cette date est un symbole de joie. Or en Algérie, cette date constitue une tragédie.

Des milliers d’Algériens ont été victimes de la répression coloniale dans nombre de villes en Algérie et plus particulièrement à Sétif, Guelma et Kherrata. Cette terrible tragédie est pourtant occultée en France et la plupart de nos concitoyens n’ont pas connaissance de ces événements tragiques qui se sont déroulés il y a 66 ans, alors que chaque année, nous célébrons le 8 mai 1945 les valeurs de paix, de liberté et d’indépendance des peuples.

Il y a 67 ans, les Algériens sont descendus dans les rues de Sétif, Guelma et Kherrata pour rappeler au général De Gaulle et à l’Etat français leur aspiration à l’indépendance. La défaite du nazisme, après des années de sacrifices et de combats, représentait, entre autres, le symbole d’indépendance retrouvée de la France.

Les Algériens voulaient aussi rappeler qu’eux aussi s’étaient battus contre le nazisme, qu’eux aussi considérait l’indépendance comme un droit inaliénable des peuples. A Sétif, le simple déploiement d’un drapeau algérien par un jeune scout a provoqué l’ouverture du feu sur les manifestants. Les jours et semaines qui suivirent se déclencha une féroce répression, une chasse à l’algérien qui fera des dizaines de milliers de victimes.

C’est cette répression sanguinaire et son cortège de victimes qui explique, en partie, la forme violente que prendra la lutte de libération nationale. Commémorer le 8 mai 1945, ce n’est pas ressasser les drames du passé mais c’est agir aujourd’hui pour que plus jamais de tels crimes d’Etat ne se reproduisent. La reconnaissance par l’Etat français de cette page noire de l’Histoire de France que rien ne peut justifier en constitue une première étape. L’ouverture des archives et l’introduction dans les manuels d’Histoire de cette page noire en direction des nouvelles générations est un autre passage obligé.

Une page d’Histoire ne peut se dépasser que si elle est lue jusqu’au bout. C’est pourquoi des Algériens du Nord et le CSP 59 ont pris part à la commémoration lilloise -nord de la France) du 8 Mai 1945.

Iris Samy

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