Le constructeur automobile Renault ne veut pas implanter son usine à Jijel

Le constructeur automobile Renault ne veut pas implanter son usine à Jijel

Nouveau rebondissement dans l'affaire de l'usine Renault. Désormais le constructeur français ne veut pas installer son usine à Bellara.

Le projet de construction d'un usine de voitures de marque Renaults connaîtra-t-il le sort de la fameuse Fatia ? Tel que c'est parti, il y a lieu de croire que le feuilleton est loin de s'achever. Ainsi le ministre de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'Investissement, Mohamed Benmeradi a indiqué mercredi à Alger que le constructeur français d'automobiles, Renault, a refusé d'implanter son usine à Bellara (Jijel) ce qui a fait traîner les négociations sur ce projet.

"Les discussions ont pris plus de temps que prévu. Le partenaire étranger a considéré que le lieu proposé pour l'implantation de l'usine est loin du bassin de l'emploi et qu'il n'offrait pas les opportunités nécessaires", a déclaré M. Benmeradi à la presse en marge de la réunion de la commission mixte algéro-allemande. Voilà qui remet le compteur des négociations à zéro après plusieurs années d'optimisme béat.

Benmeradi a justifié la décision du gouvernement algérien d'implanter cette usine dans la wilaya de Jijel par le besoin de créer un équilibre entre les régions en matière d'investissement. D'ailleurs, l'Algérie a mis en place une stratégie pour attirer les investissements dans le cadre de l'équilibre des régions, rappelle-t-il, à ce propos.

Selon le ministre, la partie française a avancé le facteur du manque de la main-d'oeuvre qualifiée dans la wilaya de Jijel et a considéré dans ce sens que seules les grandes villes comme Alger ou Oran sont en mesure de fournir la ressource humaine nécessaire à la réalisation de ce projet. Pour la partie algérienne, le changement du lieu de l'implantation de l'usine n'est pas à revoir, du moins pour le moment, a laissé entendre M. Benmeradi qui indique toutefois que les négociations se poursuivaient sur ce projet.

"Nous n'avons pas encore proposé un autre lieu pour la construction de l'usine, nous tenons à ce que le projet soit réalisé à Bellara", a-t-il ajouté. "Pour nous, la zone de Bellara c'est l'arrière pays de Constantine qui est une plateforme de l'industrie mécanique", a indiqué le ministre.

Fin janvier dernier, une délégation d'experts du groupe automobile français s'est rendue à Jijel pour s'enquérir de la disponibilité des ressources hydriques, de l'énergie électrique et gazière ainsi que de l'aménagement de cette zone qui s'étend sur une superficie de 532 hectares.

La première voiture de cette usine sera livrée 18 mois après la conclusion de l'accord négocié depuis quelques années entre les deux parties. Selon le plan arrêté pour ce projet, l'usine de Renault devrait produire 75.000 véhicules dans une première étape, une production appelée à augmenter à 150.000 véhicules dans une seconde phase.

Problème de sous-traitants

L'usine produira des véhicules avec un taux d'intégration de la production nationale de 20% à 25% dans une première étape et qui pourrait passer à 60% avec l'intégration de la pneumatique et du vitrage. Mais le nombre de sous-traitants algériens en mesure de participer à ce projet reste encore insuffisant, seulement cinq ou six ont été identifiés dernièrement.

Le projet de construction d'une usine Renault en Algérie a suscité un intense débat sur les possibilités de le concrétiser réellement. Certains observateurs estiment que la vague de critiques des délocalisations qui a suivi en France l'inauguration de l'usine de la firme au losange à Tanger risquait de faire tomber à l'eau l'usine d'Algérie.

Pour eux, le constructeur français n'a pas besoin d'une deuxième usine en Afrique du nord après l'inauguration de celle de Tanger. Mais Carlos Ghosn, PDG de Renault, a démenti ces informations en déclarant février dernier, lors de l'inauguration de l'usine de Tanger que son groupe est intéressé par le projet d'une usine en Algérie, affirmant que les discussions continuaient avec la partie algérienne.

Avec APS

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Commentaires (6) | Réagir ?

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mohamed larbi gourari

Les expériences, on en a tenté plusieurs... ça remonte a la célèbre 'MIina 4", les jeunes ils ne connaissent pas, ça devait être la première voiture, durant les premières années de l'Indépendance et c'était le projet de notre Président défunt Ahmed Ben Bella. Le président ChadliI, avait même arrêter la date de sortie du premier véhicule Algérien, dans les années 80. Ensuite il y avait eut la "Fatia" avec injection d'un bon paquet d'argent pour mettre a niveau l'usine de Bouchekif-Tiaret et.... On a parler des Sud Coréens, ensuite Mercedes, puis Renault du coté de Jijel (Bellara).... au passage, comme si de rien n'était, on a quand même vu le méga complexe de Renault au Maroc... Un vrai « mousselsel » et ça continue, ça semble même nous amuser.

A part le coté "philosophique" de la question, nous sommes peut être le plus gros marché, ou parmi les premiers, d'automobiles en Afrique... plus que le Maroc ça c'est certain. Un grand parc comme le notre, La production d'autos, la construction mécanique, les engins etc... c'est un très gros marché en PC et PDR (consommable, et pièces de rechange)... alors pourquoi pas des usines en tout ce qui concerne cette technologie, ça va des ballets d'essuies glaces, aux pneumatiques, a pas mal de Pièces mécaniques etc.... des centaines de PMI qu'on peut tisser avec Renault et consorts pour palier a la maintenance et aux besoins des utilisateurs. En fait le pole économique va être l’usine de Casa (Maroc) nous on installe les périphériques…et on n’acceptera pas d’acheter en même temps : la voiture, le câble d’embrayage, le filtre (en papier) a air, le ballet d’essuies glace etc… toute la « gadgeterie » car ça sera le beurre, l’argent du beurre et plus que ça. Mettre de coté nos capacités techniques avérés, notre énorme main d’œuvre très aptes, la grande capacité financière du pays.

Je fais cette réflexion du fait, c'est ce que ressent le citoyen branché, que nous seuls, uniquement pour nous et chez nous ou le client n'est pas Roi... à vrai dire il ne vaut rien du tout ce client. Je sais bien qu’il y a les intérêts occultes qui sont là, a faire barrière pour qu'aucun investisseur ne vient s'établir en Algérie, y compris RENAULT. Moi je dis tout simplement ceci: n'adhérons plus a la démagogie dans le style "RENAULT-BELLARA une histoire d'amour impossible". Dénonçons ce qui doit l'être et il ne faut pas occulter le fait que notre pays a besoins de vrais créneaux pour une vraie croissance. Pour une véritable bataille contre le monopole mondiale y compris de RENAULT... et il ya toute cette jeunesse, cet énorme capital savoir qu'on a acquis dans les usines et les complexes Algériens lorsqu'ils tournaient et lorsque nous les sexagénaires étions des cadres respectés, chouchoutés, a l'avenir assuré... une incroyable quiétude que malheureusement ne connaitra pas la jeunesse d'aujourd’hui pourtant bardée de références universitaires, de grands diplômes et très certainement d'une haute compétence.

Le mot de la fin: Messieurs du ministère de l'industrie, messieurs du gouvernement... oublier SIDI RENAULT et aider a la création de PMI. C’est le gouvernement qui décide des stratégies, qui crée les relations avec les autres pays par les voie diplomatiques, qui définie (spatialement) les zones d’activités, les villes…enfin les espaces pour les implantations…répartition intelligente a travers tout le territoire National et de préférence loin, tres loin, des grandes villes. Des investissements dans des créneaux liée à la maintenance auto, a la disponibilité de Pièces De Rechange et Pièces Consommable. Satisfaire le marché national, là ou le parc automobile est énorme, et exporter vers les MAROC, être principaux sous traitant (selon la matière) de RENAULT MAROC

Un Ingénieur, cadre supérieur a la retraite

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Yacine by

'' Le constructeur automobile Renault ne veut pas implanter son usine à Jijel'' ! Tu m'étonnes john, Renault ne s’implantera probablement jamais en Algérie car toutes les conditions, qu'elles soit économique, technologique mais aussi et surtout politique sont défavorable à ce projet, que peux offrir l’Algérie par rapport à la Turquie, le Maroc ou la Tunisie, sauf beaucoup plus de bureaucratie, corruption, incompétence et risque pour l'investissement, d'autre part ce projet est très politique pour la France spécialement celle de Sarkozy qui méprise l’Algérie (lois glorifiant le colonialisme, différentes déclarations à l'encontre de l’Algérie et tout dernièrement l’envie de remettre en cause les accords bilatéraux) et notre pouvoir (parce qu’illégitime) en bon serviteur masochiste à souhait ce laisse faire, pourtant plus de 80 % de nos importations tout secteurs confondus proviennes de la France... et dire que le système en place ne veux même pas passer une ''lois'' criminalisant le colonialisme tel un ''baroud d'honneur'' pour des gens qui ne l'ont pas...

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