Syrie : l'Onu autorise le déploiement rapide de 300 observateurs

La tuerie se poursuit dans divers villes syriennes.
La tuerie se poursuit dans divers villes syriennes.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté samedi à l'unanimité une nouvelle résolution pour surveiller le cessez-le-feu.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté, samedi 21 avril, à l'unanimité une résolution autorisant l'envoi de 300 observateurs en Syrie pour surveiller un cessez-le-feu sérieusement compromis. Les 300 observateurs militaires non armés doivent être déployés "rapidement" et "pour une période initiale de 90 jours", selon ce texte co-parrainé par la Russie, la France, la Chine et l'Allemagne notamment.

Cependant, il faudra d'abord que le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon détermine si "la consolidation" du cessez-le-feu permet ce déploiement. Pour l'instant, le cessez-le-feu instauré officiellement le 12 avril est régulièrement violé. Le nombre et la composition de la "composante civile" de la mission ne sont pas précisés dans cette résolution, la résolution 2043. L'envoi des 300 observateurs est défini comme un "déploiement initial", laissant la possibilité d'augmenter leur nombre.

Samedi dernier, le Conseil avait adopté une première résolution autorisant l'envoi en Syrie d'une équipe préliminiare restreinte de 30 observateurs. La mission d'observateurs est chargée de surveiller le cessez-le-feu en Syrie et d'aider à faire appliquer le plan de paix en six points du médiateur de l'Onu et de la Ligue arabe Kofi Annan, qui prévoit aussi un dialogue politique entre pouvoir et opposition et la libération des personnes emprisonnées depuis le début de la répression en mars 2011.

La crise en Syrie a fait plus de 9.000 morts depuis 13 mois selon l'Onu. La résolution demande au gouvernement syrien de "veiller au bon fonctionnement" de la mission et notamment de "lui assurer immédiatement la liberté de circulation et d'accès totale et sans entrave nécessaire à l'exécution de son mandat". Le texte réclame aussi pour les observateurs des communications sans interférence et des garanties de sécurité.

Le texte souligne "la nécessité pour le gouvernement syrien et l'Onu de se mettre d'accord rapidement sur des moyens de transport aériens adéquats" (avions ou hélicoptères) pour la mission.

Le protocole conclu jeudi par l'Onu avec les autorités syriennes et définissant les modalités pratiques de la mission des observateurs ne règle pas cette question. Damas devra aussi respecter "de manière visible et dans leur intégralité" les promesses qu'il a faites à Kofi Annan de retirer ses troupes et ses armes lourdes des villes syriennes. Ce qui est loin d'être le cas. Même en présence d'observateurs de l'Onu, les bombardements des villes continuent, la répression des manifestations n'a pas pour autant faibli. Toutes les promesses du régime n'ont pas été tenues jusqu'à présent. Pour l'opposition, Bachar Al Assad ne fait que gagner du temps. Ayant compris qu'avec le soutien de la Russie, il ne risque pas une intervention type couloir humanitaire protégé, le régime poursuit la répression pour étouffer les revendications de changement de régime. La Ligue arabe a montré son incapacité à faire fléchir Bachar Al Assad, l'Onu n'a pour le moment pas n'ont plus fait changer la stratégie du premier.

LM/AFP

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